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Aly Badra Ouédraogo au sujet de la gestion du CDP « Le MPP est la conséquence de l’insuffisance de démocratie au sein du CDP »
Publié le samedi 24 janvier 2015  |  Le Quotidien




La jeunesse de l’ex-parti au pouvoir, sous la bannière du Comité de réflexion et d’actions pour le renouveau du Congrès pour la démocratie et le Progrès (CRAC), a animé une conférence de presse, le 23 janvier 2015, à Ouagadougou. Pour le principal orateur, Aly Badra Ouédraogo, par ailleurs coordonnateur du CRAC, la jeunesse du CDP a obligation d’être en phase avec les aspirations des jeunes qui ont conduit à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers. Au CDP, « plus rien ne sera comme avant », ont-ils témoigné avant d’inviter les militants et les sympathisants à défendre toujours les idéaux du parti dans un esprit de dialogue et de tolérance.
Pour sa première sortie officielle post-insurrectionnelle, la jeunesse du CDP, sous la houlette du CRAC, a animé une conférence de presse, le 23 janvier 2015. Parés de tee-shirt à l’effigie de leur parti et sous les sons de vouvouzelas, les jeunes de l’ex-parti au pouvoir ont assisté aux échanges entre leurs responsables et les hommes de médias. Une minute de silence à la mémoire des victimes de l’insurrection. Voilà ainsi planté le décor. Au présidium, figure les membres du CRAC. L’orateur du jour étant Badra Aly Ouédraogo. Pendant plus d’une heure, c’est lui qui a tenu en haleine l’assistance. « Les 30 et 31 octobre 2014, notre pays a connu une insurrection populaire sans précédant dans son histoire. Cette tragique et douloureuse épreuve a un bilan parlant : des pertes en vies humaines, de très nombreux blessés, des maisons incendiées, des biens pillés et surtout le traumatisme des vaillantes populations », a-t-il regretté. « Cette malheureuse situation a mis à rude épreuve la conviction et l’engagement de certains militants de notre parti », a constaté Aly Badra Ouédraogo.

Mutation

Avec l’insurrection populaire, les jeunes du CDP disent donner raison à leurs camarades de l’opposition qui n’avaient eu de cesse de les qualifier de « jeunesse moutonne ». Car, ont-ils estimé, il leur appartenait de donner leur opinion sur leur manière de diriger le parti. Malheureusement, ils n’ont pas eu une lecture claire des aspirations de la jeunesse. « Cette révolution a été conduite par la jeunesse de notre pays qui a pris conscience de ses responsabilités et s’est engagée résolument pour un changement socio-politique profond dans notre pays », ont-ils souligné. Les membres du CRAC ont dit être solidaires des idéaux de la transition et se sont dit prêts à l’accompagner. Après l’insurrection populaire, le Secrétariat exécutif national (SEN) reconnaissait humblement sa part de responsabilité dans le drame qu’a connu notre pays. « La jeunesse du parti salut le courage, l’humilité et la hauteur de vue du SEN mais regrette le fait que cette instance du parti n’a pas voulu tirer les leçons de cet échec », a relevé Aly Badra Ouédraogo. « Cependant, tout comme la majorité des militants, nous pensons que cette direction, pour des questions stratégiques, devait avoir le courage de battre en retraite et permettre à d’autres camarades de reprendre en main la conduite de la lutte », ont-ils recommandé. C’est à cet égard qu’ils exigent la démission sans condition du SEN. Les membres du CRAC estiment que l’heure est venue de donner aux jeunes la place qu’ils méritent au sein du parti de l’épi et de la daba. « Notre démarche est loin d’être un affront vis-à-vis de nos ainés, encore moins une réaction immature et iconoclaste d’une jeunesse guidée par un ou des ‘’gourous’’ tapis dans l’ombre. C’est l’expression profonde d’une prise de conscience d’une jeunesse qui se reconnait dans cette révolution de fin octobre 2014 dont l’une des leçons majeures est que « plus rien ne sera comme avant ».
Par ailleurs, Aly Badra Ouédraogo estime que « le MPP est la conséquence de l’insuffisance de démocratie au sein du CDP ». Aux militants, il leur est demandé de sortir du bois pour arborer fièrement les tee-shirts à l’effigie du parti. « Nous appelons l’ensemble de la jeunesse ainsi que tous les militants sincères du parti à se départir de tout sentiment de haine et de vengeance vis-à-vis des militants des autres partis qui sont nos frères et sœurs et avec qui nous partageons les mêmes rêves de paix et de développement de notre Faso et réaffirmons notre soutien aux institutions de la transition », ont-ils témoigné.
« Nous prions les pères fondateurs du CDP qui sont toujours des nôtres à soutenir cette initiative pour pérenniser les acquis du parti », ont-ils souhaité. « Notre vision est d’œuvrer à un dosage rééquilibré en faveur du rajeunissement et de la prise en compte du genre au sein de la classe dirigeante du CDP comme une alternative pour la reconquête d’une place de choix sur l’échiquier politique national sans entacher la cohésion légendaire du parti », ont renchéri les conférenciers.

Par TLT
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