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Lycée professionnel de gaoua : Les élèves en colère chassent le proviseur
Publié le vendredi 23 janvier 2015  |  Le Quotidien
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© aOuaga.com par A.O
Fermeture de la route de de zianré, kaya, dori pour cause d’accidents multiples
Lundi 21 janvier 2013. Burkina : les élèves de Somgandé ferment la route de zianré, kaya, dori pour demander une protection contre les accidents multiples




Dans notre parution du lundi 12 janvier 2015, nous évoquions une insurrection des élèves du Lycée professionnel régional Doma Somé de Gaoua, qui a contraint le proviseur dudit Lycée à la démission. Comme annoncé, nous nous y sommes rendus le mercredi 21 janvier 2015, en vue de savoir les raisons qui ont poussé les élèves à une telle action. Si pour les uns et les autres celui-ci a démissionné suite à la pression des élèves, le directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur du sud-ouest, Abdoulaye Ouattara par contre, n’est pas de cet avis. Pour lui, il n’a pas été chassé par les élèves, mais, a plutôt demandé à être déchargé de ses fonctions de proviseur.
Au Lycée professionnel régional Doma Somé de Gaoua tout comme dans la ville, c’est le sujet qui anime les débats. « Les élèves du lycée professionnel Régional Doma Somé de Gaoua ont chassé leur proviseur »,entend-on dans les kiosques, les maquis et même dans les cabarets. Mais que s’est-il passé pour que les élèves en arrivent là. Pourrait-on s’interroger? Rencontré alors qu’il venait de terminer des travaux pratiques d’électro techniques avec ses élèves, Ibrahim Compaoré, délégué du personnel enseignant, retrace la genèse de cette fronde. « Tout est parti d’un mouvement d’enseignants, précisément de la filière électro-technique. C’était le lundi 1er décembre 2014. Nous, professeurs d’électro-technique, avions décidé d’aller voir le directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur du Sud-ouest pour lui faire part d’une situation qui était de nature à se répéter », a-t-il introduit., En effet, explique-t-il, « L’année dernière, nous avons eu à dénoncer un comportement du premier responsable de l’établissement à savoir le proviseur. C’est concernant la participation des enseignants aux travaux du choix des sujets d’examen de fin d’année. En réalité, il nous a fait savoir que l’OCECOS (ndlr : Office des Examens et Concours) n’envoie pas de fiches pour l’identification des enseignants devant prendre part à ces activités. En réalité, il se trouvait qu’il y a un réseau là-bas qui lui permettait de participer aux travaux. L’année dernière, nous avons dénoncé cela. Cette année, à l’approche de la date, je suis allé moi-même lui demander s’il n’y avait pas de fiches. Il m’a répondu négativement en me faisant savoir que l’OCECOS envoie les fiches pour le BAC-pro et non pour le BEP, sachant bien qu’il n’y a pas de BAC-pro ici. On dit que l’organisation a un caractère secret, c’est vrai. Mais, ce qu’il a oublié, est que nous avons des collègues avec qui il siège lors de ces travaux. Quand ceux-ci ont constaté sa présence, ils ont été surpris de savoir que c’est le proviseur qui prend part à ces travaux en lieu et place des enseignants qui tiennent les classes d’examen. C’est ainsi que nous avons été informés ». C’est ce qui a alors mis de l’huile sur le feu. « Nous avons estimé que sa démarche était illégale d’autant plus que lui-même a affiché des notes au Lycée quant à l’importance des enseignants de prendre part à ces travaux. C’est alors que nous avions déserté les salles de classe ce lundi 1er décembre 2014 pour aller nous plaindre auprès de la direction régionale », a-t-il fait savoir.

Le mouvement des enseignants, une brèche pour les élèves

Apparemment, à écouter le délégué du personnel enseignant, les élèves étaient à la recherche d’une brèche pour descendre dans les rues. «Nous étions à la direction régionale en train de discuter avec le directeur et nous avons appris que les élèves ont quitté les classes et qu’ils se dirigeaient eux-aussi, à la direction régionale », a-t-il fait savoir. Mais, il s’empresse de préciser que les enseignants ne sont mêlés ni de près, ni de loin au mouvement des élèves. Si les enseignants sont allés ce jour pour dénoncer le comportement du proviseur, les élèves quant à eux, sont allés exiger le départ de tous les membres de l’Administration du Lycée, en l’occurrence le proviseur. A propos, Adama Diallo , délégué général des élèves a été franc : « Il y a longtemps que nous avons voulu manifester pour dénoncer une mauvaise gestion de l’établissement par le proviseur et son équipe, mais aussi un certain nombre de faits. Nous n’avons pas de terrain pour les activités d’EPS (ndlr : éducation sportive et physique) et bien d’autres. Mais, chaque fois que nous avons voulu manifester, les professeurs nous calmaient. Et comme ce jour, eux-mêmes étaient dans la rue, c’était l’occasion pour nous de nous faire entendre ». Sinon, a-t-il précisé, « notre mouvement n’avait rien à voir avec celui des enseignants. C’était juste une ouverture que nous avons saisie. Ils ne sont pas mêlés à notre mouvement ». Si pour les élèves les enseignants ne sont pas mêlés à leur mouvement, à l’administration de l’école, ce ne serait pas le cas. Un membre de l’administration qui a requis l’anonymat, sans indexer directement les enseignants dans le mouvement des élèves, a simplement indiqué que la plupart des revendications des élèves n’était pas à leur profit, mais plutôt au profit des enseignants. D’ailleurs, a-t-il fait savoir, le Lycée ne dispose pas assez de moyens pour prendre en compte les revendications des élèves. Après plusieurs tractations avec la direction régionale des Enseignements secondaire et supérieur du Sud-ouest, les enseignants et les élèves sont restés mordicus sur leur position. Hors des classes, ils avaient, selon eux, conditionné leur retour en classe par le départ des membres de l’administration. Finalement, a indiqué le délégué des élèves, « le directeur régional nous a fait savoir que le proviseur allait partir ». Et c’est sur cette note d’espoir que les élèves ont dû retourner dans les classes. Mais, il faut préciser que pendant ce temps, le proviseur était à Ouagadougou pour les travaux entrant dans le cadre du choix des sujets d’examen de fin d’année.

Le proviseur jette l’éponge

Face à la pression des élèves qui, à un moment donné avaient scellé certains bureaux, Benjamin Oubda, proviseur du Lycée, a fini par jeter l’éponge. Si pour les uns et les autres celui-ci a été chassé par les élèves, ce n’est pas l’avis d’Abdoulaye Ouattara, directeur régional des Enseignements secondaire et supérieur du Sud-ouest. Pour lui, le proviseur n’a pas été chassé par les élèves. « Le proviseur a demandé à être déchargé de ses fonctions. C’est différent d’une démission », a-t-il fait remarquer. « Quand une personne demande à être déchargé de ses fonctions, peut-être qu’elle ne se sent plus à son poste. Mais dire qu’il a été chassé par les élèves, je pense que c’est trop dire », a-t-il expliqué.

Quel avenir pour le Lycée ?

Le proviseur ayant jeté l’éponge, d’aucuns se demanderaient ce qu’advient du poste de ce dernier. Pour l’heure, l’on peut dire que le Lycée n’a pas de proviseur.
Et les élèves, après avoir contraint le proviseur à la démission, n’excluent pas de repartir à la direction régionale pour demander qu’on leur trouve un proviseur « comme promis par le directeur régional». A propos, le directeur régional s’est voulu rassurant : « Le Lycée a un proviseur. Il a été nommé et il prendra fonction incessamment ». Mais, « jusqu’à ce que la passation de service ait lieu, M. Oubda demeure le proviseur du Lycée », a-t-il précisé.

Au Lycée, les cours ont repris

Les uns et les autres sont à leur poste même si certains membres de l’administration ne cautionnent pas l’acte des élèves qu’ils imputent indirectement aux enseignants.
Les élèves quant à eux, disent être fiers d’avoir obtenu le départ de celui qui, selon eux, constituait un obstacle pour une cohésion entre les membres de la communauté du lycée. Si le départ du proviseur est une « victoire » pour les élèves, elle serait une conséquence de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 selon des membres de l’administration du lycée qui, vraisemblablement, sont contre cet état de fait1

Par Mady BAZIE
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