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SITARAIL/BOBO :Les travailleurs déflatés exigent réparation
Publié le lundi 19 janvier 2015  |  Le Quotidien




Le syndicat libre des cheminots du Burkina (SLCB) a co-animé une conférence de presse avec la coordination régionale du Balai citoyen des Hauts-Bassins, jeudi 15 janvier 2015 à Bobo-Dioulasso sur la situation des cheminots burkinabè suspendus, depuis la crise ivoirienne de 2002 et la reconstitution de leurs carrières. Il s’est agi pour eux de partager avec l’opinion nationale et internationale de « l’injustice » dont ils sont victimes, de la part de leur employeur qu’est la SITARAIL et envisager des actions à mener, en vue de leur rétablissement dans leurs droits.
« Le 19 septembre 2002 intervient la crise Ivoirienne qui entraine l’arrêt du trafic ferroviaire. La direction de la SITARAIL choisit une gestion discriminatoire à l’encontre du personnel durant cette période. Ainsi, le 10 octobre 2002, elle prend la décision de mettre les cheminots du réseau Ivoirien en chômage technique en application de l’article 65 de la convention collective d’entreprise qui régit tous les cheminots. Le 8 novembre de la même année, le directeur général suspend tous les contrats de travail des cheminots burkinabè sur le fondement du code du travail en vigueur au Burkina Faso » a d’emblée fait savoir les conférenciers qui qualifient d’ailleurs cet état des faits d’injustice et de discrimination. Depuis cette suspension, certains cheminots burkinabè n’ont plus été rappelés pour occuper leurs postes. Du coup, ils se retrouvent dans une situation confuse où ils ne sont ni licenciés, ni retraités, ni chômeurs. Même si légalement ils sont considérés comme des travailleurs de la SITARAIL, ils n’ont perçu aucun centime comme salaire non plus. « Voilà 13 ans que SITARAIL a expressément privé des travailleurs de leurs salaires et de leurs droits malgré l’affirmation du groupe BOLLORE qui se trouve être l’actionnaire principal de la société d’avoir continué à verser les salaires de tous les 1750 agents de celle-ci durant la période de chômage technique », a fait savoir Diallo Mody, secrétaire général adjoint de la SLCB.

Une situation à des conséquences incommensurables

Durant cette période de ni licenciés, ni retraités, les cheminots suspendus disent avoir vécu et continu de vivre tous les calvaires du monde. « Certains d’entre nous ont été mis à la porte par des bailleurs du fait d’incapacité de paiement des loyers. Nous avons vu nos enfants déscolarisés par faute de moyens. Certains de nos camarades sont morts lentement faute de moyens pour se soigner. Séparation de corps et divorces dans certains couples avec toutes ses conséquences », ont-ils énuméré parmi tant d’autres. Le pire selon eux, est que un des leurs s’est pendu sous les yeux de sa femme et de ses enfants, tout simplement parce qu’il n’arrivait plus à survenir aux besoins de ceux-ci. Au regard de l’ampleur des conséquences de leur situation, ils estiment que « trop c’est trop que l’on piétine leurs droits dans leur propre pays au vu et au su des autorités ». C’est alors qu’ils ont décidé de crier « alerte ».

« 13 ans de galère, ça suffit »

Durant ces 13 ans, les cheminots suspendus disent avoir emprunté tous les chemins qui mènent vers la résolution de leur problème en vain. « Pour la résolution du problème, nous avons d’abord opté pour la voie administrative. Quand elle a échoué, nous sommes allés à la justice et nous avons gagné le procès », ont-ils précisé. Le pire pour eux, est que la SITARAIL refuse de mettre en application une sentence de la Cour d’Appel rendue à la faveur de certains cheminots, le 14 août 2007 sans pour autant être inquiétés par les plus hautes autorités du pays, encore moins les autorités judiciaires. Pour eux, le silence des autorités d’alors témoigne d’une complicité de celles-ci avec SITARAIL. Sinon, comment comprendre selon eux, que tous les ministères intervenant à la SITARAIL, d’autorités coutumières et religieuses puissent s’impliquer dans les négociations sans aboutir à une résolution de la crise ? « SITARAIL a maintenu les travailleurs en otage durant tout ce temps, dans un flou total, sans leur verser quoi que ce soit. Si rien n’est fait pour y mettre fin, cette souffrance durera et pourra mettre en péril la paix sociale tant chère au Burkina » ont-ils martelé. Estimant que les ex-autorités du pays les ont méprisés, ils interpellent celles de la transition à s’impliquer dans leur situation afin d’obliger SITARAIL à les rétablir dans leurs droits. « Nous voulons la reprise, sans conditions, des travailleurs en âge de travailler avec paiement de la période chômée et la régularisation des conditions de retraites de ceux qui sont frappés par l’âge », ont-ils exigé. Ainsi, ont-ils voulu alerter les autorités et prendre pour témoin l’opinion nationale et internationale de leur situation. Par ailleurs, ils n’entendent pas rester les bras croisés. « Nous ne pourrons attendre plus longtemps et nous assumerons dans un délai proche nos responsabilités afin de recouvrer nos droits », ont-ils menacé. Pour ce faire, ils ont eu le soutien de certains mouvements citoyens de la ville de Sya, notamment le Balai citoyen, qui sont prêts à les accompagner dans la lutte qu’ils envisagent entamer.

Par Mady BAZIE
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