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CDP, ADF/RDA : le retour est soumis à des conditions
Publié le samedi 17 janvier 2015  |  L’Express du Faso
Echec
© aOuaga.com par Séni Dabo
Echec du dialogue politique : la majorité présidentielle donne sa version
Mardi 7 octobre 2014. Ouagadougou. Splendid hôtel. La majorité présidentielle a animé une conférence de presse pour donner sa version des faits relatifs à l`échec du dialogue politique inclusif avec l`opposition initié par le chef de l`Etat. Photo : Assimi Kouanda, secrétaire exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir)




Tous les partis politiques, ou presque, qui ont soutenu le projet de révision de l'article 37 auront beaucoup de mal à se relever aussi vite pour affronter les prochaines échéances électorales dont les dates sont déjà connues : 20 septembre pour la présidentielle et octobre pour les municipales. D'abord, ils ont été véritablement sonnés, presque déstabilisés par l'insurrection populaire d'octobre si bien que certains auront besoin d'être reconstruits. Complètement ou en partie.

Ensuite, les suspensions prononcées par les autorités de la transition contre le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et l'Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) n'ont pas été pour arranger les choses. Car, ce fut l'occasion de semer le doute dans les cœurs des militants de ces deux principaux partis dont certains n'ont pas hésité un seul instant à démissionner pour rejoindre des rangs plus sûrs.

Enfin, la probable bagarre qu'il y a ou qu'il y aura entre eux dans le cadre des législatives et des municipales ne viendra pas pour leur permettre d'avoir les ressources nécessaires pour bousculer sérieusement les autres partis qui ont visiblement une longueur d'avance assez sérieuse sur eux. C'est le cas par exemple entre l'ADF/RDA et l'Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) d'Hermann Yaméogo, une soixante-dizaine de militants de la Fédération ont déjà rejoint les rangs de l'UNDD.

En effet, l'expérience montre qu'il est plus facile de construire une nouvelle maison que de reconstruire une ancienne. Car, entre autre, le temps qu'il faut prendre pour étudier la solidité de l'ancienne bâtisse est souvent plus long et coûteux que s'il fallait faire un nouveau plan. En outre, quoi qu'on fasse, une ancienne maison reconstruite parce qu'elle a subi des dommages prend difficile la forme de l'ancienne. Aussi, apparemment, les premiers responsables de ces formations politiques en lambeaux sont partagés entre refaire leurs partis ou créer de nouveaux. Dans une option ou dans une autre, il sera encore difficile de faire du nouveau avec du vieux. Autrement dit, comme dirait quelqu'un, peut-on créer une nouvelle armée constituée seulement d'anciens combattants ? Quel dosage faut-il alors pour que l'armée soit suffisamment forte pour affronter l'adversaire ? En termes de ressources humaines (entre anciens, jeunes et femmes) et aussi en termes de contenu du message ou de nouvelles orientations. Car, les militants et le peuple burkinabé voudraient désormais entendre d'autres choses. Et ce, d'autant plus que les choses ont changé. D'une manière ou d'une autre, si ces partis négocient mal leur retour, ou s'adonnent aux mêmes comportements qu'ils avaient, ils vont se faire hara-kiri et feront ainsi la part belle à ceux qui n'en attendaient pas moins. Ils seront ainsi laminés pendant les scrutins. Donc mourront de leur propre mort. Alors que, le multipartisme, la démocratie aura certainement besoin d'eux pour être plus vivifiante au Burkina Faso.

Par contre, s'ils prennent la mesure exacte de la situation et se muent en de véritables partis défenseurs des causes des populations mais ayant été mal compris à un moment donné, ils pourront tirer leur épingle du jeu. Quoi qu'on dise, ni l'ADF/RDA ni le CDP ne sont morts politiquement. La preuve étant que depuis les événements que tout le monde a connus, les structures et les militants sincères de ces partis sont restés sur place. Attendant que le feu vert leur soit donné pour passer à l'opposition et à l'offensive. C'est sans aucun doute ce qui va faire que le jeu sera plus intéressant. Si toutes les conditions sont remplies.


Dabaoué Audrianne KANI
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