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Affaire Charlie Hebdo : le pape au secours du prophète Mohamed
Publié le vendredi 16 janvier 2015  |  L`Observateur Paalga
Charlie
© Autre presse par DR
Charlie Hebdo du mercredi 14Janvier 2015




«La liberté d’expression est un droit fondamental mais n’autorise pas à insulter la foi d’autrui».

Ainsi s’exprima le pape François hier jeudi 15 janvier 2015 dans l’avion qui le ramenait de Colombo (Sri Lanka) à Manilles (les Philippines).

Tout en condamnant les tueries la semaine dernière en pleine conférence de rédaction du journal «Charlie Hebdo», le Saint-Père reconnaît que l’hebdomadaire satirique, en caricaturant le prophète Mahomed comme il l’a fait plusieurs fois, a appuyé très fort sur le crayon.

Ce jugement à la Salomon va-t-il clore la polémique sur les limites ou non de la liberté d’expression ?

Rien n’est sûr.

Depuis le début du massacre de dix journalistes du canard «impie» et de deux policiers, on a entendu tout le monde : d’un côté, du grand mufti du Caire au petit talibé de Touba (Sénégal), on a applaudi le geste macabre des frère Kouachi ; de l’autre, de François Hollande au pigiste d’Espirito Santo (Brésil,) on a plutôt dénoncé un acte ignoble que rien ne saurait justifier.



Mais le souverain pontife, qui porte sa robe blanche comme la cape noire de Zorro, ne s’était guère prononcé publiquement sur une question qui divise même au sein de toutes les communautés religieuses.

C’est désormais chose faite.

Par un tel propos, le chef de la Curie romaine résume le sentiment de beaucoup de gens qui estiment que « Charlie Hebdo » a longtemps flirté avec les zones rouges de la législation qui encadre la presse satirique, même si, reconnaissent-ils, la mort ne pourrait constituer le prix à payer pour ces « sorties de piste ».

Ce ressentiment contre les « excès » du canard a été renforcé avec la publication du numéro spécial paru mercredi dernier, dans lequel on aperçoit Mohamed, une larme à l’œil gauche, tenant une pancarte « Je suis Charlie ». Pas même le message d’amour « Tout est pardonné » n’a apaisé la colère qui ne goûte pas à la satire de l’hebdomadaire.

On comprend dès lors pourquoi certains gouvernements qui avaient manifesté leur élan de solidarité avec le « titre satanique » ont commencé à changer peu ou prou de position.

C’est le cas de la Turquie qui, après avoir envoyé une délégation à la marche républicaine organisée à Paris pour condamner la boucherie du 10 rue Nicolas-Appert, a interdit la diffusion sur Internet de la fameuse une du numéro spécial, tiré à trois millions d’exemplaires et qui ressortira de nouveau de l’imprimerie avec 5 millions de journaux.

C’est le cas aussi, plus près de nous, avec le Sénégal dont le président s’est lui aussi dépêché en personne dans la capitale française pour écraser une larme de douleur aux côtés de plusieurs de ses pairs africains et européens et qui « tout à coup soudain brusquement », comme on s’amuse à le dire chez nous, semble opérer un rétropédalage : en effet, il vient lui aussi de faire interdire la diffusion de « Charlie Hebdo » et de l’édition de « Libération » qui a reproduit en première page la une en question.

Décision librement prise ou reculade sous la contrainte des puissants leaders spirituels ?

En tous les cas, le Sénégal, avec 90% de musulmans, a beau être un Etat laïc, la force et l’influence des confréries religieuses y est telle qu’aucun chef d’Etat ne peut se permettre de s’aliéner le soutien d’aussi grands électeurs. Même si, il faut le reconnaître, elles ne disposent plus de leur autorité spirituelle et politique d’antan.



Alain Saint Robespierre
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