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Burkina: usage "excessif et létal" de la force par l’armée durant les manifestations anti-Compaoré (Amnesty)
Publié le jeudi 15 janvier 2015  |  AFP
Burkina:
© aOuaga.com
Burkina: L’armée prend le contrôle de la radio-télévision nationale et la place de la Nation
Dimanche 2 novembre 2014. Ouagadougou. L’armée burkinabè a pris le contrôle dimanche de deux lieux stratégiques de la capitale Ouagadougou, la radio-télévision nationale et la place de la Nation.




Ouagadougou - L’armée a fait un usage "excessif et létal" de la force durant les manifestations qui ont balayé fin octobre le président burkinabè Blaise Compaoré, tuant au moins 10 personnes et en blessant des centaines d’autres, dénonce jeudi Amnesty international.

"Des preuves indiquent que les soldats n’ont peu ou pas fait de sommations avant d’ouvrir le feu sur les manifestants, dont certains avaient les mains en l’air et beaucoup ont été touchés dans le dos alors qu’ils essayaient de s’enfuir", critique l’organisation de défense des droits de l’Homme.

Dans un rapport dévoilé jeudi, intitulé "Mais à quoi pensaient-ils quand ils ont tiré sur les gens? Répression de manifestations anti-gouvernementales au Burkina Faso", Amnesty impute "au moins 10 morts et des centaines de blessés" à la brutalité de la garde présidentielle, des gendarmes et des soldats.

L’armée avait jusqu’alors été plutôt félicitée pour son usage modéré de la force lors des émeutes ayant causé la chute de l’ex-chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, après 27 ans de règne.

Le bilan officiel des manifestations, établi fin novembre par un comité d’experts désignés par le Premier ministre Isaac Zida, fait état de 24 morts, dont 5 prisonniers, et 625 blessés sur l’ensemble du territoire burkinabè, où des dizaines de milliers de personnes s’étaient soulevées.

Amnesty International cite un bilan plus élevé dressé par une coalition d’ONG burkinabè, qui totalise 33 morts.

"Il est évident d’après les preuves rassemblées par Amnesty International que (les militaires) n’étaient pas en situation d’autodéfense", pointe le rapport, qui appelle à l’établissement d’une commission d’enquête "impartiale" pour faire la lumière sur les "violations perpétrées".

Toutes les personnes suspectées d’avoir tué ou blessé des manifestants doivent "rendre des comptes", a affirmé Gaëtan Mootoo, l’auteur du rapport, qui a exhorté le gouvernement burkinabè à "agir urgemment" afin de "garantir" aux victimes et à leurs familles "vérité, justice et réparations".

Deux des cinq prisonniers ayant péri sont en outre morts de "déshydratation" et d’"asphyxie" après avoir passé trois jours à 14 détenus dans une cellule mal ventilée et surchauffée prévue pour quatre, déplore l’organisation.

roh-jf/de/mba
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