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Bounouna: la mort par accident d’un écolier provoque la colère des populations
Publié le dimanche 11 janvier 2015  |  Le Pays
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© aOuaga.com par DR
La population de Sindou, chef-lieu de la province de la Léraba (région des Cascades), a manifesté, le vendredi 3 octobre 2014, contre la Coopérative d`électricité (COPEL)




Un accident mortel de la circulation s’est produit le 7 janvier 2015 dans le village de Bounouna, situé à quelques 5 km du centre-ville de Banfora. La population, visiblement revoltée par la tragédie, a failli incendier le camion qui a mortellement fauché l’enfant âgé d’à peine 7 ans.

Pleurs, tristesse, colère. Tels étaient les sentiments qui se lisaient sur le visage des habitants de Bounouna, un quartier de la périphérie de la cité du Paysan noir, le 7 janvier 2015. Et pour cause, un élève de la classe de CP1 de l’école B du village a été mortellement percuté par un camion, juste au bord de la RN7 et à quelques 200m de son école. Selon les témoignages que nous avons recueillis sur les lieux, l’accident s’est produit autour de 7h30 mn. Le regretté, qui répond au nom de Abdramane Ouattara, se rendait à l’école en compagnie de sa grande sœur, élève en classe de CMI dans la même école. Une fois au lieu où ils ont l’habitude de traverser le goudron, la grande sœur traverse la chaussée au moment où le camion venait. Le petit frère, lui, a préféré rester sur place pour attendre que le camion passe. Toujours selon les premiers témoins, c’est dans cette position que le camion est venu faucher le petit, lui ouvrant la boîte crânienne. Il est donc mort sur le champ. Un enseignant stagiaire de l’école, qui est arrivé au même moment et qui a tout suivi, était inconsolable toute la journée. De sources proches de la famille de l’écolier, tout laissait croire que le garçonnet avait rendez-vous avec la mort ce jour-là. En effet, selon les propos de son père rapportés par des proches, très tôt le matin, le petit Abdramane a supplié son papa de le retirer de l’école, car il n’en avait plus envie. Ce dernier qui suivait une émission à la télévision a essayé de l’encourager en lui disant que c’est en allant à l’école qu’il pourra devenir un « grand homme » plus tard. Et le petit de répliquer en interrogeant son père pour savoir si celui-ci était sûr de terminer le film qu’il suivait. Le père, intrigué par les propos de son fils, éteint alors la télé et invite les enfants à se préparer pour l’école.

L’absence de panneaux de signalisation à proximité des écoles, une réalité

C’est au cours du trajet qu’il emprunte seulement depuis octobre 2014, qu’il a trouvé la mort dans le tragique accident. Très rapidement, une foule immense s’est rassemblée sur les lieux. Les jeunes du village, visiblement remontés face à la situation, ont arraisonné le camion avec l’intention de le brûler. Le conducteur, lui, avait déjà pris la poudre d’escampette. Quelques sages réussissent à les en dissuader, leur faisant comprendre qu’il faut s’en remettre à Dieu et que cela ne pourra pas redonner le souffle au petit. Le projet d’incendie du camion abandonné, les mêmes jeunes, convaincus que la vitesse est la principale cause des accidents qui endeuillent leur village, ont tenté de dresser des « gendarmes couchés » en banco pour, ont-ils dit, ralentir les véhicules qui traversent le village. A les en croire, l’ex-maire, Bahona Alexis Soulama, et l’ex-député, Salif Barro, qui avaient été saisis de la question en 2013, ont fait savoir que la route ayant un caractère national et international, il était difficile pour la commune d’y mettre des ralentisseurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette route a été refaite peu avant la fin du MCA qui en a financé les travaux. Il faut cependant déplorer l’absence de panneaux signalant la présence des écoles.
Le petit Abdramane a été inhumé autour de 11h, après des sacrifices rituels au lieu de l’accident. Vers 13 h, bien que n’en ayant pas obtenu l’autorisation, le village a décidé d’ériger des « gendarmes couchés ».

Mamoudou TRAORE
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