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Groupe scolaire Gueswend-Bala : Des enseignants réclament leurs arriérés de salaires
Publié le jeudi 8 janvier 2015  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Les enseignants réclament une éducation de qualité




Si les cours ont repris dans la plupart des établissements d’enseignement publics et privés, ce n’est pas le cas au groupe scolaire Gueswend-Bala. En effet, les enseignants de cette école située à la Patte d’Oie dans l’arrondissement 12 de Ouagadougou, sont montés au créneau, dans la matinée du 7 janvier 2015, pour exiger leurs arriérés de salaires.

Le 2e trimestre de l’année scolaire 2014-2015 connaît un démarrage difficile au groupe scolaire Gueswend-Bala. En effet, depuis que la cloche de la reprise des cours dans les établissements d’enseignement publics et privés a retenti, le 5 janvier dernier, les élèves de l’école « A » et « B » dudit groupe scolaire n’ont pas eu cours dans les salles. Pour cause : des enseignants de cet établissement d’enseignement primaire ont refusé de dispenser les cours, tant qu’ils n’auront pas perçu leurs arriérés de salaires. Selon Robert S. Congo, porte-parole des instituteurs, beaucoup d’enseignants de ce groupe scolaire qui comporte 16 salles de classes, ne savent pas sur quelle base ils sont payés, et la majorité n’est pas déclarée à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

« Nous sommes payés entre 25 000 F CFA et 60 000 F CFA par mois. Ceux qui perçoivent 100 000 F CFA à la fin du mois ont plus de 17 ans de service », a-t-il confié. Un salaire qui témoigne, selon lui, de leur sacrifice pour l’essor de l’éducation. « Nous tous qui sommes ici, avons au minimum le Brevet d’étude du premier cycle (BEPC). Certains sont des universitaires, d’autres ont même des autorisations d’enseigner et mieux, des Certificats d’aptitude pédagogique (CAP)», a-t-il clamé. Titulaire d’un BEPC, avec 7 ans d’ancienneté dans ce groupe scolaire, il a témoigné qu’il est payé à 45 000 F CFA par mois, alors que tous les parents d’élèves honorent régulièrement les frais de scolarité de leurs enfants. « Les parents d’élèves du Cours préparatoire 1re année (CP1) spécial (NDLR : classes VIP carrelées et ventilées) déboursent 50 000 F CFA pour les frais de scolarité de leurs enfants. D’autres, 28 000 F CFA du CP1 au Cours élémentaire 2e année (CE2) ordinaire, et 37 000 F CFA pour les Cours moyens (CM) », a soutenu M. Congo.

Les parents d’élèves embarrassés par la situation

Cette situation qui a duré 72 heures a fini par embarrasser les parents d’élèves. Eux qui avaient pris leur mal en patience, ont-ils expliqué, se sentent désemparés. «Cela fait 3 jours que nos enfants ne font plus cours, parce que leurs enseignants refusent de les leur dispenser. Quand nous avons cherché à comprendre les choses, on nous a fait savoir que les enseignants ne sont pas payés. Mais ce n’est pas normal, car c’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu.

Nous nous sommes retrouvés ce matin (NDLR : matinée du 7 janvier dernier) et nous comptons faire entendre raison au fondateur », a laissé entendre le président de l’Association des parents d’élèves (APE), Abdoul Karim Bagagna alias Lota. Comme lui, Bibata Bikienga, parente d’élève, a estimé que le fondateur de cet établissement d’enseignement, qui a plus de 24 ans d’expérience, doit faire preuve de sagesse. « C’est la première fois qu’une telle situation se produit dans cet établissement, mais nous, nous soutenons les enseignants car à cause de 1000 F CFA, on expulse souvent nos enfants des classes.

Il faut que le fondateur retienne que c’est parce qu’il y a des enseignants que son établissement fonctionne et nous allons le lui prouver aujourd’hui», a-t-elle soutenu. Et pour joindre l’acte à la parole, les parents d’élèves sont allés, en compagnie de leurs enfants, pour rencontrer le fondateur du groupe scolaire, au lycée privé Yeleen (NDLR : son établissement d’enseignement secondaire), afin de comprendre davantage les raisons du mécontentement de ces enseignants. Ce dernier, en la personne d’Andrey Ouédraogo, leur fera savoir que ce n’est pas un problème d’arriérés de salaires.

« Ce sont des revendications de dernière minute, car c’est le 5 janvier dernier que les enseignants sont venus me voir pour me dire qu’ils veulent une augmentation de salaire de 30%. Je leur ai demandé de patienter, parce qu’on ne peut pas se lever et augmenter facilement un salaire de façon inopinée », a-t-il laissé entendre. Et d’ajouter qu’il paie son personnel entre 35 000 F CFA et 250 000 F CFA. Toutefois, il a tenu à présenter ses excuses aux parents d’élèves, avant de les rassurer que d’ici la fin de la journée, il cherchera à entamer des pourparlers avec les manifestants pour résoudre le problème.

« Je vous promets que les enseignants auront leurs salaires ce soir (NDLR : le 7 janvier dernier) et les cours pourront reprendre demain (NDLR : aujourd’hui) normalement », a-t-il signifié aux parents d’élèves. Au moment où nous quittions les lieux, la plupart des parents rejoignaient leurs domiciles, mais les enseignants s’apprêtaient à aller poser plainte à l’Inspection du travail, pour demander réparation du préjudice qu’ils ont subi.

Mamouda TANKOANO
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