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Bandeo - Napone : SOS pour un petit village aux multiples difficultés
Publié le jeudi 8 janvier 2015  |  Le Pays




Bandéo-Naponé, tel est le nom d’un village situé à environ 60 Km à l’Ouest de la ville de Koudougou, dans la commune de Pouni, province du Sanguié. En effet, malgré la saison sèche, aller dans cette localité relève d’un véritable parcours de combattant. Nous nous y sommes rendus dans le mois de décembre dernier sur invitation du chef dudit village, pour constater de visu les réalités que vit au quotidien la population du village, estimée à plus de 3000 âmes.

C’est un village enclavé d’Ouest (vers Pouni) en Est (vers Koudougou) qui, tout simplement, offre un spectacle désolant. Les problèmes d’évacuations sanitaires avec l’état des routes, le ralentissement des activités commerciales et des travaux champêtres, le tarissement du barrage, la qualité des d’infrastructures scolaires et sanitaires qui laissent à désirer sont autant de faits qui ont fait dire aux habitants dudit village qu’ils ont été abandonnés. Face à la situation, les villageois ont, par la voix de leur chef, lancé un cri de cœur à l’endroit du gouvernement et de toutes les personnes de bonnes volontés afin qu’on leur vienne en aide.

Difficile, pénible, rude, tels sont les qualificatifs qu’il convient d’évoquer quand on veut se rendre dans le village de Bandéo-Naponé. En un mot, la traversée est un véritable parcours de combattant, à cause des pistes qui sont soit sablonneuses, soit caillouteuses. A l’entrée du village après deux heures de route, nous voilà à la première zone d’inquiétude pendant la saison des pluies. Il s’agit du marigot de pierres, situé à l’Ouest en provenance de Pouni. S’étalant sur un espace d’environ 500 m, on y trouve un radier qui, selon nos guides, aurait été posé depuis 2010.

Mais jusqu’à la date du 5 décembre, le radier était devenu l’ombre de lui-même. A première vue, en saison sèche, nul ne peut s’imaginer que l’endroit est un véritable lac qui sépare le village des autres. Mais, en saison pluvieuse, l’évacuation des malades devient une équation difficile à résoudre et, pire, les cultivateurs ayant leurs champs de l’autre côté de la rive ne peuvent plus s’y rendre. Conséquence, ils sont obligés de tout abandonner. A en croire les villageois, pendant cette période, le niveau de l’eau peut atteindre deux mètres de hauteur. C’est ainsi que huit personnes, selon eux, auraient perdu la vie par noyade dans ce fameux marigot. Le malheur de Bandéo-Naponé réside dans le fait qu’il est entouré de plusieurs affluents du fleuve Nazinon et bien d’autres et pas des moindres.

Le dépôt pharmaceutique dans un état délabré

Après cette zone, nous voilà à l’école primaire publique du village qui a ouvert ses portes en 1982. Comme on le dit souvent, autre lieu, autre réalité. Là, ce sont des bâtiments vétustes, des toitures en paille, des WC inachevés et des logements d’enseignants sans toilettes ni clôture qu’il est donné de voir. Après les salutations d’usage, place aux échanges avec le personnel enseignant qui a égrené un chapelet de difficultés qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur fonction. En tout cas, dans cette école où presque tout manque, il n’est point besoin de dire que les conditions de vie et de travail ne sont pas aisées. Pourtant, ce sont de braves hommes et femmes qui se battent au quotidien pour éduquer les enfants de cette localité.
L’aide des fils et filles ainsi que des bonnes volontés sollicitée

A deux pas de l’école, se trouve le Centre de santé et de promotion sociale (CSPS) où le dépôt pharmaceutique est dans un état délabré avec une toiture presque décoiffée. Or, le conditionnement des médicaments exige un minimum de conditions de conservation. A en croire le président du Comité villageois de développement (CVD), Michel B. Nagalo, ces problèmes sont connus des autorités locales. « J’ai écrit plusieurs fois aux autorités communales, mais rien n’a été fait.

Le maire avait promis ajouter des salles de classes à notre école, malheureusement, jusqu’à présent, il n’y a aucune trace. Pourtant, les autres villages ont eu leurs écoles », a confié Michel B. Nagalo et le président de l’APE d’ajouter : « On a l’impression que notre village est abandonné et délaissé ». L’occasion était donc bonne pour eux de lancer un cri de cœur aux personnes de bonnes volontés, afin de les aider à désenclaver leur village.
Après ces deux sites, nous nous sommes rendus au barrage déjà à sec. Et il a fallu l’explication de M. Nagalo pour se convaincre que ce lieu est un barrage. C’est un terrain plat et sec divisé en deux par une digue (construite par l’Eglise catholique) qui a fait les frais de la furie des eaux. En effet, la digue ayant cédé, le barrage n’existe plus que de nom, puisque l’eau n’y reste plus. Une situation qui fait que les maraîcherculteurs sont inactifs en saison sèche.

Approché, le chef du village a fait savoir que son plus grand souhait est que des solutions soient trouvées afin de sortir les Naponéens de ce calvaire. « Mes enfants, nous souffrons beaucoup pendant la saison des pluies », nous a-t-il lancé avant d’ajouter que les populations de Bandéo-Naponé sont non seulement coupées de leur chef-lieu de commune, mais aussi de Koudougou, à cette période. Toute chose qui a des conséquences parmi lesquelles on peut noter l’impossibilité de procéder à des évacuations sanitaires, le ralentissement des activités commerciales et les abandons des champs. Selon le chef, au regard de la position du village, la solution réside dans la construction de ponts, en vue de désenclaver la localité. Il n’a pas manqué d’interpeller le gouvernement de transition à agir afin de sortir les populations de ladite zone de cette situation. Aussi, les fils et filles, ainsi que les bonnes volontés ont été sollicités afin de trouver les voies et moyens devant faciliter l’accès au village, et ce, à toutes les périodes de l’année.

Modeste BATIONO
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