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« Véritablement, nous pouvons dire que c’est un budget d’austérité »
Publié le lundi 5 janvier 2015  |  Sidwaya
Gouvernement
© aOuaga.com par G.S
Gouvernement de transition : premier Conseil des ministres de prise de contact
Lundi 24 novembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Les membres du gouvernement de transition se sont retrouvés, au lendemain de leur nomination, pour le premier Conseil des ministres de prise de contact. Photo : Amina Bambara/Billa, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget




La loi de finances pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion de 2015, a été adoptée le 29 décembre 2014. La ministre déléguée en charge du Budget, Amina Bambara/Billa, livre à Sidwaya, les grandes lignes de ce budget.

Sidwaya (S.): Le budget 2015 a été adopté par le Conseil national de la transition (CNT). Quelles en sont les grandes lignes ?


Amina Bambara/Billa (A.B.B) : Le budget qui va régir la transition, pour 2015, se décline en 1804,11 milliards de FCFA en dépenses et 1516,50 milliards de FCFA en recettes. C’est dire que lorsqu’on fait la différence entre les dépenses totales et les recettes totales, il ressort un besoin de financement de 287,61 milliards de FCFA. En faisant également la différence entre les recettes ordinaires et les dépenses courantes, on est à une épargne budgétaire de 27,74 milliards de FCFA.
Il faut dire que le budget a été adopté dans des conditions très difficiles. Nous avons dû travailler dur pour mettre tout le contenu, toute la qualité et toute la rigueur dans cet exercice budgétaire qui a été adopté par le CNT. Il y avait des axes qui avaient été définis avant les événements des 30 et 31 octobre 2014. Mais, contexte oblige, nous avons dû réajuster ces axes prioritaires. Ces priorités sont la sécurité et la défense nationale du territoire ; la promotion de la bonne gouvernance ; la consolidation des acquis sociaux et l’amélioration de la justice. Il y a aussi, l’éducation, la santé, les pôles de croissance etc. véritablement, nous pouvons dire que c’est un budget d’austérité. Lorsque vous regardez les grandes lignes, nous avons une épargne d’environ 27,74 milliards de FCFA. Ce niveau était de 290 milliards de FCFA avant la crise et de 332 milliards de FCFA en 2014. Qu’est-ce qu’on peut faire avec ces 27, 74 milliards qui sont alloués aux investissements ? Il a fallu recourir aux financements extérieurs pour pouvoir espérer financer ce déficit budgétaire qui est soutenable. Et des partenaires techniques et financiers ont posé des conditions.
Et lorsque vous regardez, pratiquement depuis 1995, nous n’avons jamais enregistré une si grande baisse des dépenses de fonctionnement. Elles baissent de 6 milliards par rapport à l’estimation de 2014. Nous avons donc réduit le nombre des dépenses dont essentiellement celles pour les acquisitions de mobiliers, de nettoyage, également nous avons souhaité que les manifestations ne soient pas suivies de collation. Nous envisageons aussi une standardisation des véhicules de l’Etat afin que certaines gammes de véhicules ne puissent pas être achetées. C’est un certain nombre de mesures que nous avons prévues pour réduire le train de vie de l’Etat. La liste exhaustive de ces mesures sera présentée très prochainement en conseil de ministres pour adoption.


S. : Le Premier ministre a dit qu’en lieu et place des 5 milliards de FCFA jadis promis aux femmes, il n’a été trouvé que 100 millions. Et à l’ancienne ministre de rétorquer et de démentir qu’elle aurait reçu ces fonds. Qu’avez-vous à dire en tant que ministre chargée du budget ?


A.B.B : Le Premier ministre l’a dit. Ce n’est que la vérité. Mais, il y a une chose que les gens doivent comprendre. Quand on dit prévisions, ce n’est pas de l’argent déposé déjà à partir du 1er janvier dans les caisses du Trésor. De la même manière, il se pourrait que ce fût une simple écriture qu’elle aurait qualifié de disponibilité. Tant que le paiement n’a pas été effectif au niveau du Trésor, on ne peut pas parler de disponibilité. Pour le budget 2015, nous avons de fortes contraintes mais nous avons l’obligation de reconduire certaines mesures sociales. Pour le cas du fond de l’entreprenariat féminin, en plus des 5 milliards qui étaient prévus avant la crise, nous avons même ajouté 1 milliard. Pour compléter le fond de développement économique et social, nous avons ajouté 2 milliards pour le secteur informel. Pour la rénovation de l’hôpital Souro Sanou, nous avons effectué pratiquement l’opération mais le milliard débloqué en 2014 ne sera pas intégralement consommé. En fonction de la trésorerie qui est là, c’est mieux d’affecter la somme qui ne sera pas consommée à d’autres dépenses. Conséquence, nous avons pu affecter 600 millions pour l’hôpital de Bobo Dioulasso et les 400 millions ont été affectés à l’hôpital Yalgado Ouédraogo pour l’équipement du CMA du secteur 30 qui reçoit une partie de l’hôpital.


S. : Est-ce qu’il est prévu une enveloppe pour le monde de la culture dans ce budget ?

A.B.B : Il y a des priorités mais il y a d’autres domaines qui sont pris en compte dans ce budget. Parmi ces domaines, nous avons un, qui, à notre sens bat de l’aile en terme de budgétisation et nous pensons que si cette crise est arrivée, c’est parce que nous sommes véritablement en perte de nos valeurs culturelles. Aussi, nous avons crée une ligne pour soutenir les entreprises culturelles à hauteur de 2 milliards de FCFA. Nous pensons que cela pourra nous aider à résoudre certains problèmes.


S. : Quels sont vos vœux à l’endroit des populations en 2015 ?


A.B.B : Pour 2015, j’ai des messages. C’est d’abord à l’adresse des acteurs en charge de la gestion des finances publiques. Au regard de la réduction des dépenses de fonctionnement, cela va amener les ministères à serrer la ceinture, et cela pourra ne pas plaire à ceux qui, d’habitude, gèrent ces crédits. Nous sollicitons leur compréhension, c’est le contexte qui l’oblige. C’est parce que nous souhaitons véritablement bâtir les traits fondamentaux des finances publiques et de l’économie afin que l’équipe qui viendra en 2016 puisse travailler sans se soucier à gérer le passif que l’équipe de la transition aurait laissé.
Deuxièmement, dans le cadrage macroéconomique, il est ressorti la tendance baissière continue du cours de l’or et du coton, qui pourtant se retrouvent être les principaux pourvoyeurs de devises du Burkina Faso. Cela voudrait dire que les perspectives ne sont pas assez tangibles. C’est pour ce faire que nous allons solliciter les acteurs miniers et les régies à travailler véritablement pour traquer toute fraude, comme ce fut le cas à l’aéroport de Ouagadougou par la douane, de telle sorte qu’il y ait une compensation de la perte de valeur de l’or par la quantité produite.
Pour les structures des dépenses, il faut qu’elles sachent plus que jamais, que l’allocation de crédit à un ministère n’entraîne pas une obligation de consommation. Tant qu’on peut économiser, il sera intéressant, qu’elles s’inscrivent dans cette dynamique,afin d’affecter les ressources dégagées au niveau des investissements. C’est pour cette raison que nous avons fait l’effort d’appuyer spécifiquement les structures en charge de contrôle et de l’audit à hauteur de 3 milliards de FCFA.
A toute la population, nous demandons leur compréhension et leur soutien. Il se pourrait que l’argent ne circule pas beaucoup comme de par le passé. Mais c’est le prix à payer par chacun d’entre nous, afin de ne pas oublier le sacrifice des martyrs des 30 et 31 octobre 2014. Si les perspectives n’évoluent pas positivement, il va falloir serrer la ceinture et s’investir à aller vers la budgétisation axée sur les résultats. Tout ce qui nous arrive en termes d’insuffisance ou de faiblesse dans la gestion des finances publiques et dans le développement de l’économie est lié au fait que il n’y avait pas cette approche où l’acteur s’engage et rend compte de l‘exécution des crédits qui auraient été mis à sa disposition. Nous sommes tous appelés à œuvrer à ce que les événements des 30 et 31 octobre 2014 aient leur sens à l’avenir et travailler pour nos petits enfants. En tant que ministre en charge du Budget, mon souci est véritablement, d’avoir tous les jours une trésorerie qui permet d’engager, de liquider et d’ordonnancer des dépenses conformément aux plans de passation des marchés qui auraient été définis en début d’année. C’est pourquoi, nous souhaitons que les uns et les autres s’investissent pour traquer tout centime qui se retrouve à quelque part pour gonfler les caisses de l’Etat afin que les ressources publiques puissent servir à tout le monde.


Recueillis par Adama SEDGO
Marina Théodorine BAYALA
(stagiaire)
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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