Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Mon seul vœu politique pour 2015 : évitons de rendre notre pays ingouvernable !
Publié le vendredi 2 janvier 2015  |  Partis Politiques
Politique
© aOuaga.com par Séni Dabo
Politique : le PDS/Metba se prononce sur la situation nationale
Mardi 16 décembre 2014. Ouagadougou. Le Parti pour la démocratie et le socialisme/Parti des bâtisseurs (PDS/Metba) a animé une conférence de presse sur la situation nationale et la journée d`hommage qu`il compte organiser en l`honneur de son défunt président Hama Arba Diallo. Photo : Etienne Traoré, vice-président du PDS/Metba




Dans la tribune ci-dessous, la dernière de l'année 2014, l'homme politique et universitaire Etienne Traoré formule un seul voeu à l'endroit du peuple burkinabè : éviter de rendre le pays ingouvernable par des contestations intempestives et stériles.

Pour 2015, je formule pour notre peuple un seul voeu : évitons, même si nous avons d'intéressantes raisons, de rendre notre pays ingouvernable, donnant ainsi raison à Blaise Compaoré qui se disait être le seul garant de la stabilité politique dans notre pays et dans la sous-région. Je m'en inquiète à deux niveaux : un certain populisme (initié malheureusement par notre Premier ministre) existe et qui veut que même après l'insurrection populaire ayant abouti à la mise en place de nouvelles Institutions républicaines, ce soit la rue assez impatiente qui veuille gouverner. Ensuite, une certaine tendance qui veut nous orienter vers un parlement éclaté au profit des partis et des individus au détriment d'un parlement de majorité stable, seule source d'institutions stables et fortes. Je précise par avance que pour moi, seul l'intérêt supérieur de la Nation prévaut et que je préfère ne point être député du tout que d'être député dans un parlement ingouvernable et cause d'instabilité politique de mon pays.
S'agissant de la menace d'ingouvernabilité, elle existe quand on voit les multiples contestations de responsables politiques et administratifs se poursuivre, on ne sait pas jusqu'à quand. Si je suis d'accord avec certaines d'entre elles (Sagnon, Djieguemdé et certains autres DG), je crains fort que des compatriotes, croyant n'exister que par une contestation radicale et de rue ne finissent par déstabiliser des ministères auxquels nous demandons tant de résultats en si peu de temps, ne finissent par faire croire à notre peuple que tout est comme avant, ce qui serait un grossier mensonge au regard des actes déjà posés et des engagements pris sur un avenir immédiat. Et, enfin, je crains que telles attitudes persistantes n'obligent la Transition à utiliser la violence, chose qui mettrait fin à notre processus de changement révolutionnaire et ferait le lit d'un éventuel retour des Blaisistes camouflés ici et en Côte d'Ivoire, la haine et l'esprit revanchard tenaces. Je sais que Blaise n'est pas un enfant de chœur et qu'il pourrait bien jouer le rôle du lépreux qui ne sait pas traire la vache mais sait renverser la calebasse de lait. Personne des gouvernants d'aujourd'hui et de demain ne devrait l'oublier. Alors, entre compagnons de lutte, soyons plus constructifs dans nos critiques. Ce ne sont pas des paroles d'un opportuniste mais d'un de vos compatriotes lucides même si, sur bien des plans, il n'est pas satisfait de ce qui se passe.
S'agissant des élections à venir et sur lesquelles je m’exprimerai très bientôt, j'attire l'attention de mes compatriotes que le cumul de la présidentielle et des législatives avantage les partis et les candidats indépendants pouvant engendrer une Assemblée nationale si écartelée qu'elle ne permette une majorité de gouvernance et de réformes. Au contact des partis politiques, je vous assure que nombre d'entre eux, et surtout les plus faibles, sont pour cette solution de cumul des législatives et présidentielle. Pour eux, l'essentiel c’est d'être au Parlement, peu importe la gouvernabilité du Parlement : donc intérêts partisans avant l'intérêt national. Certains poussent leurs intérêts partisans au point de dire ceci : si vous faites l'élection présidentielle avant, le Président élu vous oubliera aux législatives au profit de ses amis. Alors que si ces élections sont couplées, chaque parti posera, carte sur table, les conditions immédiates de son soutien à tel ou tel présidentiable : encore une fois, les intérêts partisans priment et peuvent effectivement nous amener à des combinaisons telles que nous nous retrouvions avec une Assemblée nationale sans majorité claire, stable et aux chantages interminables ! Voilà pourquoi, pour des raisons d'intérêt national, au dessus des intérêts partisans et particuliers, tous, peu patriotiques, je préfère que la présidentielle soit découplée des législatives pour une stabilité des institutions au détriment d'intérêts partisans et particuliers. Je dis à ceux qui craignent un nouveau « tuk guili » qu'il n'en sera rien au regard des forces politiques en présence.
Je rappelle enfin que nous sommes dans une situation de Révolution inachevée car la rupture institutionnelle avec l'ancien régime qu'exigeait une révolution achevée n'a pas eu lieu, ce qu'exprime la notion d’inclusion inscrite dans la Charte et imposée par nos forces morales nationales et la "Communauté internationale". Alors, nous sommes contraints, à la différence de mes propres convictions, d'en tenir compte même si ça ne nous plaît pas !
Merci à la jeunesse pour cet héroïsme dans la lutte, mais je lui demande de rester vigilante pour préserver les acquis et ne pas se rendre complice d'une contre- révolution réelle ou d'une autre vaine révolution de ceux qui se sont, dès le début de cette lutte finale, démarqués en disant que c'était " une lutte entre politiciens". Et ça je vous prie de ne jamais l'oublier.
Bonne année 2015 à tous dans la consolidation de nos acquis contre la contre-révolution, la pseudo-révolution et nos propres dérives d'appréciations ! Merci à tous et pardon à tous ceux qui se sentiront meurtris par mes propos car je ne suis pas méchant et peut me tromper.
Que Dieu continue de bénir notre pays !

Etienne TRAORE
Université de Ouagadougou
Le 31 décembre 2014

N.B : le chapeau est de la rédaction
Commentaires

Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment