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Vallée du Kou : les producteurs manifestent contre la mauvaise gestion de l’eau

Publié le vendredi 26 decembre 2014 | aOuaga.com

© aOuaga.com par Alexis Omer
Vallée du Kou : de jeunes producteurs curent le canal
Dimanche 21 décembre 2014. Vallée du Kou (province du Houet). De jeunes producteurs de riz sont allés curer le canal de la Vallée du Kou et manifester ainsi leur mécontentement de la gestion de cette plaine rizicole

Il n’y a pas de crise d’eau mais plutôt une question de gestion des ressources en eau. Une assertion qui s’applique bien à la situation de Bama où les producteurs de la plaine de la vallée du Kou ont bruyamment manifesté, le dimanche 21 décembre 2014, contre la gestion du canal du même nom.

Fruit de la coopération sino-voltaïque, le canal du Kou, inauguré en juin 1960, devait aussi permettre une meilleure irrigation des champs de la plaine rizicole de la vallée du Kou, située à une vingtaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, chef-lieu de la province du Houet. Cependant, cette infrastructure devant servir au développement de la production agricole est devenue, depuis belle lurette, un objet autour duquel se disputent les habitants de Bama.
Pour pallier la mauvaise donne, les jeunes riziculteurs sont allés, le dimanche 21 décembre 2014, donner le bon exemple en débarrassant cette infrastructure de ce qui empêche, naturellement ou par l’action humaine, une meilleure canalisation de l’eau. « Le canal principal que les riziculteurs utilisaient depuis longtemps est surexploité. Du début jusqu’à la fin, il n’ y a plus suffisamment d’eau pour la plaine. Nous sommes sortis aujourd’hui pour aménager le canal, le débarrasser de ses objets inutiles», a expliqué le porte-parole des manifestants, Moussa Sanou dit Lanté.
Pour aménager le canal du Kou, les habitants, notamment les producteurs de riz, avaient pourtant ouvert, en 2013, une cotisation de 10 000 F CFA chacun. « Nous avons mis ces ressources à la disposition de l’Union des coopératives de riziculteurs de Bama (UCRB)», a indiqué le porte-parole qui a, par ailleurs, rappelé que la somme collectée devait servir à financer le montage de dossier de demande au niveau du gouvernement pour un appui d’aide à l’aménagement du canal.
A en croire ce dernier, la grogne du dimanche 21 décembre est juste un avertissement car, si rien n’est fait d’ici là pour corriger les pratiques décriées, le départ des responsables de la coopérative, faisant également l’objet de contestation, sera exigé. « Le bureau de l’Union a vieilli. Pourtant, il y a des jeunes ici qui veulent travailler au développement des producteurs. C’est dommage que le conseil municipal soit dissout. La commune de Bama nous a énormément appuyés par le passé », regrette notre interlocuteur qui appelle les autorités de la transition à ouvrir les yeux sur la plaine rizicole de la vallée du Kou dont un des objectifs de la création est l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.

Une correspondance particulière de Alexis Omer