Celui-là est un sacré veinard. Montré en exemple dans les milieux des affaires et, dans une moindre mesure de la politique et du sport, Bernard Tapie revient en force à Marseille ; une ville qu’il connaît bien.
Cette fois pas dans le foot, où il s’était fait par la balle et où il avait fait de l’Olympique de Marseille, le club champion d’Europe en 1993 ; cette fois, c’est pour prendre la tête d’un groupe de presse, le groupe Hersant Medias (GHM), qui contrôle «La Provence» et «Nice Matin», deux quotidiens des plus importants de la cité phocéenne. Il faut ajouter à ceux-là les titres «Var Matin», «Corse Matin», «France Antilles» et «Nouvelles Calédoniennes».
Autant dire que ce tonitruant homme d’affaires et politique renaît de ses cendres, dans la mesure où il a connu aussi bien des sommets que des abîmes. Il avait même connu la prison. Réhabilité et indemnisé à hauteur de 285 millions sur fonds publics par la suite de son procès remporté contre le crédit lyonnais lors du rachat revalorisé du groupe Adidas, revoici l’ancien bagnard, pardon, l’ancien patron de l’OM, redevenir flamboyant.
Maintenant, que va faire Tapie de son groupe de presse régional surtout qu’il y a une extension sur les Antilles et la Nouvelle Calédonie ? Tout le monde sait que le Boss, comme on l’appelait sur la Cannebière, a toujours eu des envies de revanche. C’est vrai que l’on ne se refait pas à 70 ans, mais n’a-t-il pas une vue sur la mairie de Marseille, même si l’on sait qu’étant à la tête du groupe Hersant Medias, il lui sera difficile de se présenter aux élections municipales dans la cité phocéenne ?
Mais on le sait bien : avec Bernard Tapie, le terme «jamais» signifie «pas pour l’instant». En tout cas, 2014 n’est pas loin, et les mauvaises langues accusent le Citizen Kane de Marseille de vouloir tirer des dividendes électoraux de ses journaux. Vrai ou faux, on le saura. Pour l’instant, Tapie pourrait se retrouver dans une position d’influence très importante et être tenté de régler ses comptes à ceux qui l’ont défait, notamment le maire socialiste de la ville, Jean-Claude Gaudin, qui fut son adversaire en 1992.
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