Libération de Pro-Gbagbo : ADO en père Noël #aOuaga

Politique

Libération de Pro-Gbagbo : ADO en père Noël

Publié le lundi 24 decembre 2012 | Le Pays

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Arrivée à Abidjan des détenus pro-Gbagbo mis en liberté provisoire
L`ex-Premier ministre de l`ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, qui vient d`obtenir la liberté provisoire comme sept autres personnalités de son bord, a "supplié" samedi le gouvernement d`Alassane Ouattara de libérer les autres prisonniers pro-Gbagbo.

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Enfin, ils sont libres de leurs mouvements. Car, sourire aux lèvres, ils ont regagné leurs pénates. Il s’agit de Gilbert Aké N’Gbo, ex-Premier ministre ; de Désiré Dallo, ex-ministre de l’Economie et des finances ; du journaliste Norbert Zibrabi et du syndicaliste Basile Mahan Gahé qui ont été provisoirement libérés par la Justice ivoirienne. Ces quatre proches de Laurent Gbagbo qui ont passé plus d’un an et demi en prison sont accusés, pour certains, de génocide et d’autres d’atteinte à la sûreté de l’Etat. « (…) C’est un jour particulier. Je voudrais remercier tous ceux qui ont contribué à notre libération : le président Ouattara, le gouvernement. Et je voudrais également remercier la direction de tous les partis politiques qui animent la vie sociale en Côte d’Ivoire », a lancé l’ex-Premier ministre, Gilbert Aké N’Gbo, de retour à Abidjan, avec ses trois autres codétenus, où ils ont été accueillis dans les larmes et les louanges. A mots couverts, l’ancien Premier ministre reconnaît que cette libération provisoire dont lui et ses anciens compagnons viennent de bénéficier, n’aurait jamais été possible sans une volonté politique au plus haut niveau de l’Etat ivoirien. Soit. C’est un geste politique fort qui témoigne de la volonté des autorités ivoiriennes de relancer le processus de réconciliation qui, disons-le clairement, piétine pour diverses raisons dont l’une est le maintien en prison des proches de l’ancien président Laurent Gbagbo. L’ancien parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI), n’avait de cesse de réclamer d’ailleurs la libération de toutes ses personnalités détenues depuis la fin de la crise post- électorale. En choisissant donc de libérer les personnalités les « moins mouillées » de l’ancien régime, le président Ouattara semble avoir prêté une oreille attentive à cette requête, tant sérinée. Certes, ce geste peut paraître comme une prime à l’impunité, mais il constitue une occasion pour le président Ouattara de clouer le bec à tous ceux qui, naguère, mettaient en doute sa bonne foi de réconcilier les Ivoiriens. C’est un nouveau pas vers l’apaisement. Il revient donc aux quatre personnalités libérées de jouer le jeu, en évitant à tout prix de jeter de l’huile sur le feu à travers des déclarations incendiaires. Du reste, elles peuvent se saisir de cette liberté qui leur est accordée pour mieux préparer leur défense. Peut-être qu’au nom de la réconciliation nationale, le président Ouattara les graciera-t-il in fine au cas où la Justice en viendrait à les condamner ; mais cela, à condition que ces ex-détenus se tiennent à carreau. Tout comportement séditieux ou de nature à porter atteinte à la sûreté de l’Etat peut amener les autorités ivoiriennes à se braquer, surtout que sont perpétrées au quotidien des attaques armées imputées aux soutiens de l’ancien régime. La balle est donc dans le camp des pro-Gbagbo car, ADO, pour sa part, aura agi en véritable père Noël.

Boundi OUOBA

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