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Burkina: le FMI prévoit une croissance de 5%, en baisse de 1 à 2% pour 2014 et 2015
Publié le vendredi 19 decembre 2014  |  AFP
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© Présidence par DR
Madame Laure Redifer, chef de division adjoint du Département Afrique au Fonds monétaire international (FMI), a été reçue le 17 décembre 2014 par le président de la transition, Président du Faso, Michel Kafando




Ouagadougou - Le Burkina Faso, où une insurrection populaire a balayé fin octobre le président Blaise Compaoré, connaîtra une croissance de 5% en 2014 et 2015, en baisse de 1 à 2% par rapport aux prévisions, a estimé vendredi le Fonds monétaire international.

La croissance, qui devait être de "6 à 7%", s’établira à "environ 5% en 2014 et 2015", a déclaré Laure Redifer, directrice adjointe du FMI pour l’Afrique, lisant un communiqué lors d’une conférence de presse tenue avec le ministre burkinabè de l’Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon.

"Les événements politiques de fin octobre ont exacerbé la situation existante mais ne constituent pas un élément majeur dans la révision des projections de croissance", a précisé Mme Redifer au terme d’une mission d’une semaine du FMI dans ce pays.

L’ex-président Blaise Compaoré a été renversé le 31 octobre par une insurrection populaire après 27 ans de règne pour avoir voulu réviser la Constitution afin de se maintenir au pouvoir. Des pillages ont été commis durant la "révolution" burkinabè, qui a fait 24 morts et 625 blessés.

La baisse de croissance est due à la chute des cours internationaux du coton, dont le Burkina Faso est le premier producteur d’Afrique de l’Ouest, et de l’or, qui a supplanté en 2009 le coton comme premier produit d’exportation du pays, a expliqué le FMI.

En 2013, l’or avait contribué pour 20% au budget de ce pays pauvre enclavé d’Afrique de l’Ouest.

L’épidémie du virus Ebola, qui ne touche pas le Burkina mais sévit dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Mali voisin, a également eu un "impact significatif" sur le recouvrement des recettes, conduisant à une baisse des dépenses publiques, qui ont à leur tour négativement affecté la croissance, a observé Laure Redifer.

Les partenaires du Burkina Faso, dont le FMI, sont "désireux de soutenir le gouvernement de transition" et d’apporter "autant qu’ils peuvent" des
"ressources additionnelles" pour soutenir le budget du pays, a-t-elle assuré.

Début décembre, le ministre burkinabè de l’Economie et des Finances Jean Gustave Sanon avait estimé la croissance à 5,1% pour 2014, contre 6,8% prévus.

Cette baisse s’expliquait selon lui par "l’attentisme" des investisseurs "pendant toute l’année 2014", marquée par une forte contestation politique.

Vendredi, il a annoncé la tenue d’un "audit" de "l’ensemble des ministères" d’ici à "fin février 2014", pour faire état d’éventuels détournements.

Les autorités ayant succédé l’ancien régime, qui seront actives jusqu’aux élections présidentielle et législatives de novembre 2015, ont annoncé des sanctions contre le clan Compaoré, dont elles critiquent la "gabegie" et la "corruption".

Le 13 décembre, le Premier ministre Isaac Zida a annoncé la nationalisation d’une entreprise immobilière appartenant Alizèta Ouédraogo, plus connue sous le sobriquet de "belle-mère nationale".

Mme Ouédraogo, belle-mère de François Compaoré, le frère cadet de l’ex-chef de l’Etat, est passée en 27 ans du statut de secrétaire de direction et petite commerçante à celui de femme la plus riche et la plus puissante du Burkina.

Le directoire de la chambre de commerce du Burkina Faso, instance reliant les mondes économique et politique, qu’elle dirigeait, a été dissous mercredi.

M. Zida avait également limogé en novembre deux directeurs d’entreprises publiques nommés sous Blaise Compaoré.

roh/jf/amd
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