Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Santé
Article


 Titrologie



Le Pays N° 5189 du 5/9/2012

Voir la Titrologie

  Sondage

 Autres articles


Comment

Santé

CHR DE DORI : Les raisons du limogeage du DG
Publié le mercredi 5 septembre 2012   |  Le Pays




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Fin de partie pour le directeur général du Centre hospitalier régional (CHR) de Dori. Le vendredi 31 août 2012, le conseil d’administration, au cours d’une session extraordinaire, a mis fin au contrat de Hassan Barry, après une année à la tête du CHR. Officiellement, c’est pour insubordination à la hiérarchie qu’il a perdu son poste. Mais, l’ambiance était devenue tellement délétère au CHR de Dori que le ministre de la Santé a voulu prendre ses responsabilités, surtout que sa gestion des ressources et des hommes avait été maintes fois critiquée.

C’est une nouvelle qui, selon plusieurs sources, a été fêtée par de nombreux agents du CHR de Dori. Hassan Barry, après les CHR de Banfora et de Koudougou, est mis à la porte de celui de Dori avant le terme de son contrat. Mais, depuis quelques mois, les travailleurs, regroupés au sein du SYNSHA, ne le reconnaissaient plus comme DG et l’avaient signifié au gouverneur du Sahel. De sources proches de ce syndicat, au cours d’une rencontre tenue avec le premier responsable de la région, le colonel-major Boureima Yiougo, les travailleurs ont dénoncé les dysfonctionnements de l’hôpital et menacé de paralyser les formations sanitaires de la région si le DG n’est pas démis de ses fonctions. Selon toute vraisemblance, le gouverneur aurait rendu compte au Premier ministre et au ministre de la Santé. Sa gouvernance solitaire et son refus d’appliquer la réglementation en vigueur dans les hôpitaux publics semblent avoir fait perdre le Nord à Hassan Barry. Selon une source qui a requis l’anonymat, l’ex-DG du CHR de Dori, qui a pris service le 29 août 2011, s’est attaqué d’abord aux fournisseurs de l’hôpital. Dès le 2 septembre 2011, et sans aviser le staff de l’établissement, il convoque les responsables des entreprises s’occupant du nettoyage et de la restauration au sein de l’hôpital tout en relevant les plaintes du personnel et des malades. Au bout de deux mois, le dialogue entre Hassan Barry et ces entreprises est rompu et, selon la même source, il résilie les contrats passés en 2011 en ce qui concerne la restauration, le nettoyage et le gardiennage. Les nouveaux prestataires sont recrutés et commencent leur contrat en janvier 2012. C’est la catastrophe, selon un membre de la direction de l’hôpital. « Le CHR n’a jamais été aussi sale. Le cahier des charges n’était pas respecté », indique-t-il. Visiblement, malgré ses défaillances, l’entreprise bénéficie d’une bienveillante attention de l’ex-DG du CHR. Selon des sources concordantes, l’entreprise chargée du nettoyage a plusieurs fois transmis ses factures sans tenir compte du rapport d’exécution des tâches. Ledit rapport concluait, chaque mois, sur la base des insuffisances, que des pénalités devaient être appliquées sur le montant des factures et cela était mentionné dans le cahier des charges. A entendre la même source, mise à part la facture de janvier 2012 qui a été conforme, celles des mois suivants étaient non conformes aux tâches exécutées. C’est à ce moment-là qu’entre en scène l’ex-DG qui a intimé l’ordre au Directeur des affaires administratives et financières (DAF) de payer les factures non conformes. Refus du DAF qui évoque la réglementation des marchés publics. C’est ainsi que jusqu’à ce jour, selon un autre membre de l’administration qui a requis l’anonymat, l’entreprise chargée du nettoyage n’a pas vu ses factures payées et, par conséquent, le CHR a toujours été mal nettoyé.

Une facture fictive de 3 900 000 FCFA

Au niveau de la restauration, les plaintes du personnel et des patients n’ont pas arrangé la situation. Sur le plan de la gestion des ressources, les griefs ne manquent pas contre Hassan Barry. Ainsi, au cours du mois de janvier 2012, il a fait établir une facture fictive de 3 900 000 F CFA par le service gestion administrative des patients et adressée à l’association Dimol du Niger. Objet : prise en charge de 26 femmes victimes de fistules obstétricales. Selon un agent de cette direction qui nous a donné l’information, l’ex-DG et le DAF ont eu une chaude discussion sur cette facture, le 2e accusant le premier de l’avoir trempé dans une affaire de faux et usage de faux. Il faut ajouter qu’à propos de la gestion de l’ex-DG du CHR, le président du conseil d’administration a, après son dernier séjour à Dori, fait un rapport aux ministres en charge de la santé et de l’économie. De sources sûres, ceux-ci ont alors intimé l’ordre à Hassan Barry de respecter les recommandations formulées par le PCA. Toutes ces correspondances, selon un responsable de la direction, ont été soigneusement cachées au staff. Face à une situation qui perdurait et sans aucune amélioration à l’hôpital, le ministre de la Santé a adressé une correspondance à l’ex-DG du CHR lui demandant un rapport sur les dysfonctionnements de la structure. A la date butoir du 18 août 2012, ce dernier avait écrit au ministre pour demander une prolongation d’une semaine. Ce qui lui a été accordé. Après l’expiration de cette date, l’ex-DG n’avait toujours pas remis son rapport au ministre de la Santé. Par conséquent, le conseil d’administration extraordinaire, tenu le 31 août dernier, a décidé de débarquer Hassan Barry pour insubordination à la hiérarchie. Son intérim sera assuré par le Dr Aboubacar Coulibaly. Une tâche qui ne sera pas aisée. En effet, le climat social était perpétuellement tendu parce que l’ex-DG n’avait jamais privilégié le dialogue avec les partenaires sociaux, selon les membres du SYNSHA. Aussi, l’ex-DG avait malheureusement fait basculer le débat sur un terrain ethniciste. L’un dans l’autre, celui qui remplace Hassan Barry a du pain sur la planche en ce sens qu’il doit rétablir le dialogue et la concertation avec tous les acteurs du CHR et résoudre les problèmes urgents, notamment ceux en rapport avec la restauration et le nettoyage. L’ex-DG va-t-il attaquer cette décision devant les tribunaux compétents comme l’aurait laissé entendre certains de ses proches à Dori ? Hassan Barry que nous avons joint au téléphone, n’a ni confirmé ni infirmé cette information. « Nous ne parlerons de tout cela que quand nous serons face-à-face », a-t-il affirmé. Affaire donc à suivre !

Dayang-ne-Wendé P. SILGA

LIENS PROMOTIONNELS


 Commentaires