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Pascal Tapsoba, coordonnateur général adjoint du mouvement ça suffit : « Aziz Sana a introduit frauduleusement une demande de récépissé »
Publié le samedi 13 decembre 2014  |  Le Quotidien




Pascal Tapsoba, coordonnateur général adjoint du Mouvement ça suffit à travers l’entretien qu’il a nous accordé revient sur la crise qui secoue la structure. Il est revenu sur la genèse de la crise et les raisons qui ont abouti à l’exclusion de Aziz Sana au poste de coordonnateur du Mouvement.

Le Quotidien : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs ?

Pascal Tapsoba : Je me nomme Pascal Tapsoba, coordonnateur général adjoint du Mouvement ça suffit. Je suis un assistant administratif et financier dans une entreprise de la place. Je me suis engagé depuis 2005 pour la cause de la jeunesse burkinabè et africaine. A ce titre, j’ai participé au forum des jeunes en 2005. A cette occasion, nous avons demandé à l’ancien Président du Faso, Blaise Compaoré d’octroyer des micro-crédits aux jeunes et de promouvoir l’auto-emploi. En 2006, je suis allé en Côte d’Ivoire pour des études. Sur les bords de la Lagune Ebrié, nous avons créé, avec des camarades de l’établissement supérieur le groupe Loko, le Rassemblement des élèves et étudiants burkinabè du groupe Loko dont j’étais le président pour promouvoir l’insertion des jeunes bacheliers à l’Université de Ouagadougou et défendre la cause de la diaspora burkinabè. Nous avons rencontré des personnalités comme Pathé’O, Emile Kima, l’ambassadeur Emile Ilboudo pour des soutiens. Il faut préciser que notre association comptait plus 100 membres. De retour au pays, en 2007, nous avons été financés par Oxfam pour créer des clubs d’entrepreneurs étudiants dans les différents établissements de la place. J’ai été désigné comme président de ce club au niveau du CEFIG. A l’issue de cela, 4 étudiants ont reçu un financement du Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) pour créer leur micro-entreprise.

Comment est né le Mouvement ça suffit ?

L’idée de la création du Mouvement ça suffit est née en 2013 après la marche de l’opposition de juin. Mais bien avant, l’idée nous avait traversés l’esprit en 2011 après la mutinerie militaire. Nous nous posions la question sur les motifs réels de cette mutinerie. A son temps, sur conseil d’une parente, nous avions choisi d’attendre pour mieux appréhender la situation. En juin 2013, j’ai approché des amis pour la mise en place d’une structure de la jeunesse en vue de militer pour le changement et la démocratie dans notre pays. J’ai toujours pensé que la jeunesse ne devait pas rester les bras croisés. Il ne faut pas que la jeunesse soit complice de tout ce qui se passe dans le pays. La mal gouvernance avait atteint un tel niveau qu’il était inconcevable de ne rien faire. Finalement, c’est en août 2013 que nous avons mis en place le bureau de la structure.

Quels étaient les objectifs que votre Mouvement s’est fixé ?

Nous nous sommes fixés 6 objectifs à savoir, entre autres, la lutte contre la mal gouvernance, l’absence de démocratie, l’injustice, la vie chère, la lutte pour les libertés et la défense des intérêts de la jeunesse burkinabè.

D’où vous est venu l’idée d’appeler votre association
Mouvement ça suffit ?

Quand nous avons mis le bureau en place, nous nous posons la question de la dénomination de l’association. Nous avons réfléchi pendant longtemps sans trouver de noms. Entre temps, l’un de nous a dit : « ça suffit les gars. Il faut que l’on avance ». C’est ainsi que le camarade Aziz Sana a proposé que l’on prenne « ça suffit » comme le nom de l’association.

Votre mouvement s’est revelé au grand public à travers le débat que votre coordonnateur a eu avec le président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire. Pouvez-vous revenir sur vos relations avec Guillaume Soro ?

Les relations avec Guillaume remontent à janvier 2014 quand Roch Marc Christian Kaboré, Salif Diallo et Simon Compaoré ont démissionné du CDP. Guillaume Soro était venu au Burkina pour tenter une médiation. C’est suite à cette mission du président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire que Aziz Sana lui a écrit pour attirer son attention sur la volonté du changement du peuple burkinabè. Mais, il faut préciser qu’il a écrit en tant que doctorant en économie même s’il a ajouté qu’il était membre du Mouvement ça suffit. Cette seule mention impliquait notre structure alors qu’il n’y a pas eu de concertation préalable entre les militants. Aziz Sana a écrit une lettre à Guillaume Soro sans que le bureau ne soit informé. Guillaume Soro , en son temps, a répondu à l’écrit. Cela avait fait le buzz sur les réseaux sociaux avec des écrits comme celui de Saran Sérémé, présidente du Parti pour le développement et le changement.

La suite, on la connaît, le Mouvement ça suffit a rencontré Guillaume Soro. Que s’est-il passé en réalité ?

Il faut d’abord relever que le Mouvement a traversé une crise à cause de l’affaire Guillaume Soro. Aziz Sana a écrit sa lettre en tant que citoyen burkinabè. Mais le couac est qu’il a mentionné qu’il était membre du Mouvement. En son temps, j’avais appelé le camarade Guébré , secrétaire général du Mouvement, pour l’informer de ce qui se passait. Après son écrit Aziz Sana était en relation avec Guillaume Soro. Nous ne savions pas par quel moyen. Un jour, Aziz Sana est venu pour dire que Guillaume Soro voulait nous rencontrer et qu’il a reçu une invitation pour se rendre à Abidjan. Mais, il n’a pas pu effectuer le déplacement parce que le président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire était en tournée dans la sous-région et en France. Lors d’une réunion du bureau, nous avons posé le sujet parce que nous estimions que le Mouvement était impliqué à partir du moment que Aziz Sana a utilisé le nom de la structure. Nous avons réfléchi sur ce que nous pourrons dire à Guillaume Soro si on le rencontrait. Je sais que lors de cette rencontre, nous avons retenu de lui dire de transmettre à Blaise Compaoré que la limitation des mandats présidentiels était un principe sacré de la démocratie. C’est le 26 août 2014 finalement que nous avons pu rencontrer Guillaume Soro qui était en séjour à Ouagadougou. Mais, il faut préciser que c’est Aziz Sana qui était toujours l’interface. Nous avons demandé à Aziz Sana d’associer des membres du bureau chaque fois qu’il devait écrire un mail ou contacter Guillaume Soro. Cela n’a jamais été le cas. Aziz Sana a tenu à rester en contact seul avec Guillaume Soro.

Qu’est-ce qui est sorti de votre rencontre avec Guillaume Soro
à Ouagadougou ?

Il faut d’abord souligner que la rencontre a été brusque. C’est le 26 août 2014 , vers 15h, que le camarade Aziz Sana m’a appelé pour dire que Guillaume Soro allait nous rencontrer à 19h dans son hôtel. Nous l’avons effectivement rencontré. Nous avons préparé un mot qu’on lui a adressé. Aziz Sana a suggéré que l’on offre un cadeau à Guillaume Soro. Nous avons échangé avec lui pendant plus de 2h de temps.

Guillaume Soro vous a-t-il remis la somme de 8 millions de F CFA pour vous soutenir dans
vos activités ?

Je n’ai jamais été au courant de cela. Je répète que c’est le camarade Aziz Sana qui était en contact avec Guillaume Soro par mail.

Le jour de la rencontre, n’avez-vous pas reçu un quelconque présent de Guillaume Soro ?

Je vous dit que non. Il a seulement dit que nous allions rester en contact.

Lors de votre rencontre, Guillaume Soro vous a-t-il demandé de travailler pour une médiation d’Alassane Ouattara ?

Il faut savoir que les mouvements vivent quelquefois des périodes de crise. Je ne peux pas tout vous relater ici. On prendrait des heures et des heures. Pour revenir à votre question, c’est le camarade Aziz Sana qui a eu l’idée d’aller en concertation avec les partis politiques. Au début, nous avons catégoriquement refusé, parce que nous ne savions pas d’où venait l’idée. Est-ce de Guillaume Soro ? Nous ne le savions pas. Nous avons toujours demandé qu’il associe un autre membre du bureau dans tous ses contacts avec Guillaume Soro. Aziz Sana l’a toujours refusé. Comme argument, il nous a dit que la démarche de la concertation consistait à éviter une crise au Burkina. Nous lui avons répondu que tout le monde voulait éviter le bain de sang parce qu’il n’allait profiter à personne. Aziz Sana nous a dit que Blaise Compaoré cherchait une porte de sortie. Après d’intenses discussions, le bureau a retenu d’effectuer des sorties dans les QG des partis politiques pour demander un dialogue entre les acteurs politiques. Nous avons terminé les rencontres et une semaine, après le président du Faso a initié un dialogue. Mais c’était un dialogue de sourd parce que ce n’était pas ce que nous voulions. Nous avons proposé qu’il y ait un dialogue entre le Président du Faso et l’opposition politique avec un médiateur et non un modérateur. Dans le dialogue initié par le président du Faso, il était juge et partie.

A qui avez-vous pensé comme médiateur ?

Nous avons proposé Alassane Ouattara comme médiateur parce que le Burkina est lié à la Côte d’Ivoire par l’histoire. En plus, Alassane Ouattara connaît bien le Burkina et ses acteurs politiques. Nous avons estimé que le président Compaoré écouterait ses conseils. Dans notre plan, si Alassane Ouattara ne réussissait pas sa mission, d’autres médiateurs comme Abdou Diouf et Kofi Anan pouvaient intervenir par la suite.

Quelle était la position de votre Mouvement sur le référendum ?

Nos objectifs sont clairs. Nous avons toujours été contre la modification de l’article 37. Nous avons toujours estimé que la modification était un danger pour la génération actuelle et celle à venir. Sur cette question, nous avons toujours été constants. Evidemment, nous étions contre le référendum parce que le Président du Faso allait mettre tous les moyens possibles pour qu’il passe. Nous avons été contre le Sénat parce qu’il était budgétivore.

Quel rôle avez-vous joué dans l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 ?

Nous avons commencé à marcher depuis juin 2013 à côté de l’opposition. Nous avons toujours été contre la modification de l’article 37. Nous n’avons jamais manqué une seule marche de l’opposition. Le Mouvement ça suffit n’a jamais reçu un quelconque soutien d’un parti politique. Il fonctionnait sur les cotisations de ses membres. Nous n’étions d’aucun parti politique mais nous soutenions l’opposition dans son ensemble, parce que nous avions des objectifs communs à savoir le refus de la modification de l’article 37, du référendum et du Sénat. Le 28 octobre 2014, quand nous avons vu la foule déferlante, nous avons su que la victoire n’était pas loin. Nous avons mobilisé nos troupes pour prendre part à la lutte les 30 et 31 octobre 2014.

Votre Mouvement a été déchiré pour des questions de mandat lors de la désignation des membres du CNT. Qu’en était-il exactement ?

Le dimanche 16 novembre 2014, jour de la signature de la Charte de la transition, des responsables du bloc 21 ont demandé à chaque mouvement de désigner un membre pour prendre part au Conseil national de transition. Ce jour, il y avait 4 représentants du Mouvement ça suffit dont Alexis Bazié, Adama Guébré, Aziz Sana et Amadou Diallo. Le camarade Alexis Bazié, soutenu par Aziz Sana, a demandé au représentant du bloc 21 d’inscrire son nom. Les camarades Adama Guébré et Amadou Diallo n’étaient pas d’accord avec cette façon de désigner. C’est là que le camarade Amadou Diallo a dit d’inscrire le nom de Adama Guébré pour faire blocage aux velléités de Alexis Bazié et Aziz Sana. Ce jour-là, le nom du représentant du Mouvement ça suffit n’a pas été donné. Le même soir, les camarades Adama Guébré et Amadou Diallo m’ont appelé pour expliquer les faits. Nous avons proposé qu’une réunion soit convoquée pour désigner le représentant du Mouvement au Conseil national de transition. Le camarade Aziz Sana n’étant pas intéressé par le CNT avait préparé son CV pour sa candidature à un ministériel. Nous avons convoqué Aziz Sana pour une réunion, mais il n’est jamais venu. Cela s’est répété. Les 19 et 20 novembre 2014, le camarade Aziz Sana a convoqué une réunion pour que l’on choisisse le candidat qui allait nous représenter au CNT. Il l’a ensuite annulée parce qu’il a vu qu’il était contesté au sein du Mouvement. Le camarade voyant qu’il ne pouvait pas être ministre, il s’est auto-mandaté pour le poste au CNT. Le 19 et 21 novembre 2014, les 2/3 du Mouvement ont signé un mandat pour que je représente le Mouvement au CNT et pour faire blocage à la candidature de Aziz Sana. Au centre de presse Norbert Zongo le jour du dépôt, le Mouvement ça suffit s’est retrouvé avec deux mandats. J’ai demandé à Hervé Ouattara , le point focal des mouvements spécifiques d’enregistrer mon mandat. Il a refusé sous prétexte que le camarade Aziz Sana a déjà déposé un mandat. Safiatou Lopèz a demandé ce qui se passait. Je lui ai expliqué. Elle a appelé Aziz Sana pour que l’on s’entende pour déposer un seul mandat. Luc Marius Ibriga a, lui aussi dit de nous entendre pour envoyer un seul mandat pour le vote qui commençait le lendemain à 7 membres du bureau au club Unesco au lieu du vote à 7h pour trouver un consensus. Le camarade Bazié tenait aussi son mandat et finalement, il n’y a pas eu de consensus puisque le camarade Aziz Sana tenait coûte que coûte à sa candidature. Il est rentré dans le bureau de vote. Hervé Ouattara qui était le président des Mouvements spécifiques a fini de faire appel sans citer mon nom. Je lui ai demandé pourquoi il ne m’avait pas appelé. Il a répondu qu’il n’avait pas reçu mon mandat. Après, il m’a permis de rentrer m’expliquer. J’ai dit que c’est Hervé Ouattara qui avait réceptionné mon mandat. Il a signifié qu’il y avait deux mandats et qu’il ne pouvait pas enregistrer les deux. Il a demandé les explications à Aziz Sana qui lui a signifié qu’en tant que coordonnateur, il a déposé son mandat et un groupuscule a aussi déposé un mandat. Hervé Ouattara qui semblait comprendre le problème nous a donné 5 minutes pour trouver un consensus. Quand nous sommes sortis, nous étions encerclés par les militants des autres mouvements et les membres de notre bureau. Adama Guébré a dit qu’il n’était plus intéressé. Il m’a demandé aussi de laisser tomber parce que ça devenait ridicule aux yeux de tous. J’ai laissé tomber et Aziz est reparti dans la salle et a été désigné. Le même soir, le Premier ministre a annulé ce vote qui a été repris le lundi qui suivait. Je ne suis plus représenté, car le même scénario allait se reproduire devant les 9 membres du jury à Ouaga 2000.

Qu’est-ce qui a occasionné l’exclusion de Aziz Sana du Mouvement ça suffit ?

La crise a eu une évolution. Aziz Sana a créé un bureau fictif avec d’autres individus en utilisant la même dénomination de notre Mouvement. Par ailleurs, Aziz Sana a introduit frauduleusement une demande de récépissé avec un nouveau procès-verbal à l’issue d’une assemblée dont nous n’avons pas connaissance, au ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité. Aziz Sana a aussi changé les statuts et règlement intérieur et les noms des membres du bureau de notre Mouvement sans convoquer une assemblée générale conformément aux articles 23, 24 et 25 de notre règlement intérieur à ce sujet et sans consulter les membres fondateurs 1

ACCIDENT DE LA CIRCULATION DEVANT L’HOPITAL YALGADO
On a frôlé le pire
Un accident s’est produit devant l’hôpital Yalgado Ouédraogo le vendredi 12 décembre 2014. Un mini-car qui partait vers la gare de l’Est a dérouté et a percuté deux jeunes hommes. Mais il y a eu plus de peur que de mal. Les deux infortunés s’en sont tirés avec des légères blessures.
Le vendredi 12 décembre 2014, un accident s’est produit aux environs de 7 heures devant l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Alertés, nous y sommes rendus pour constater les faits. En effet, un mini car en partance pour la gare de l’Est a dérouté et percuté deux hommes qui étaient stationnés à quelques mètres de la chaussée. Selon les témoignages, le mini car n’aurait pas de bons freins. Le mini car, selon les explications des témoins, a voulu éviter ceux qui étaient arrêtés au feu de stop. C’est ainsi qu’il a fini sa course sur ces deux jeunes hommes. Mais il y a eu plus de peur que de mal. Les deux victimes s’en sont sortis avec de légères blessures mais leurs engins ont presque été broyés. Ils ont été amenés aux urgences traumatologiques de l’hôpital Yalgado Ouédraogo pour plus de soins. Le chauffeur du véhicule quant à lui a pris la poudre d’escampette. Il se trouverait aussi à l’hôpital, mais lui est sorti indemne. Après être passé sur les engins des victimes, il a foncé dans un magasin au passage qui n’était pas encore ouverte à l’heure. Sur les lieux, on a trouvé la police nationale qui faisait le constat après lequel, les restes des engins ont été amenés au commissariat. On y a rencontré un monsieur qui dit être le frère De l’une des victimes. Lui, a affirmé que son frère n’était pas gravement blessé. « Mon frère a juste mal au pieds, on l’a donc amené en radiologie pour des examens », a-t-il dit.



Par MGT
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