Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Issa Sama : « affronte ta mort », ou hommage aux héros de la justice, de la liberté et de la démocratie au Burkina
Publié le vendredi 12 decembre 2014  |  burkina24.com
Burkina
© Autre presse par DR
Burkina Faso: la journée d`hommage aux martyrs est reportée




Le risque, je le prends de faire un hommage mérité à Issa Sama, et à travers lui, tous les vaillants fils et filles de notre beau pays, qui, dans la vie de notre nation, ont un jour affronté le danger suprême au risque de leurs vies, ou consenti des sacrifices ultimes, en tant que « démocrates forts » contre l’arbitraire « d’homme fort », pour le triomphe d’une justice réelle équitable, pour l’égalité, la liberté, bref, pour une démocratie débarrassée de « la loi du plus fort », à l’instar d’une jungle !

Risque, parce qu’il est question de personnes décédées ici et dans pareilles circonstances, toute maladresse peut être sévèrement punie, inconsidérément de l’intention première de l’auteur. L’enseignement de la prise du risque, je le tiens aussi une fois encore plus, de Issa Sama, ce jeune frère, pour le risque pris par lui, pour la démocratie dans notre pays.

Aucune nation en effet, ne peut prétendre au progrès, si ses membres ont peur de prendre des risques à quel que niveau soit-il. Une nation progressera difficilement aussi, si on n’institutionnalise pas des formes diverses d’encouragement d’initiatives, si ses membres se complaisent, voire, s’installent dans des préjugés destructeurs.

Dans tous les cas de figure, par les subtilités de la tradition ou de la coutume africaine et burkinabè en particulier, cet hommage peut être considéré comme fait sous le manteau des parents à plaisanterie des Sama.

Un Héros jeune, à l’image d’une victoire de la Jeunesse
Issa Sama retient mon attention, par sa jeunesse ! 17 ans, ce nombre comprenant le chiffre « 7 », rappelle beaucoup de choses ! Son nom complet bien orthographié sera répété ici aussi 17 fois, comme les bougies d’un anniversaire, en son honneur ! Est-ce que 17 ne rappellent pas 1997, année de sa naissance, de même que 27 ans de pouvoir et l’année 1987 ?

En effet, si ce jour du 30 octobre 2014 est arrivé, où Issa Sama est tombé vaillamment les armes à la main, c’est certainement parce que entre autres, il y avait une prédestinée scellée depuis 27 ans, en date du 15 octobre 1987, où un grand Héros national, Thomas Sankara, combattant de la liberté, est tombée, les armes à la main aussi, – arme comprise dans tous ses sens.

La 1ère modification de la clause limitative de la Constitution date de 1997 : Issa Sama naît cette année, pour une mission
C’est à cette même année, pendant que le « combattant » Issa Sama était sur un long chemin, à destination de la Terre bénie du Burkina Faso, que Blaise Compaoré, – alors Président et quasiment au terme de son premier mandat, dévoile ouvertement à la face du peuple burkinabè et du monde, sa volonté de demeurer au pouvoir pour régner ad vitam aeternam.

Vous êtes invités chères lectrices et chers lecteurs à suivre ici le raisonnement qui sous-tend ces propos !
En 1997, à peine l’année entamée, le 27 janvier, Blaise Compaoré obtient la modification l’article 37 par voie parlementaire (…) Il ignorait qu’une « génération internet » allait rendre impossible la réalisation de ce funeste projet, absent dans le plan de Dieu !

Seulement 9 neuf mois et quelques jours après cette modification – durée pleine de sens,- Issa Sama, tout un symbole parmi d’autres Héros, dit bonjour au monde, en date du 06 octobre 1997, par un cri de combattant !

« Bonjour Terre du Burkina Faso, bonjour vaillant peuple du Faso !
Je suis là parmi vous, pour une mission de 17 ans ! Tenant compte des imprévus, quelques jours supplémentaires pourraient être nécessités par l’exigence de la victoire qui m’incombe absolument ! Mais rassurez-vous, le délai du combat ne sera pas long ! Je suis un enfant d’Octobre, né en octobre, et qui retournera en octobre comme Thomas Sankara. Quand on lutte pour « le respect de la parole donnée », la morale veut que soi-même respecte cette Loi fondamentale. Conséquence, je n’ai d’autre choix que de respecter ma parole, même s’il est vrai que beaucoup tomberont dans la désolation, les pleurs et la nostalgie ! »

« Aux âmes bien nées, le succès n’attend point le nombre d’années » : missions et destin inscrits dans le nom et dans les chiffres
Issa Sama était plein de vie ! La photo qui accompagnait sa dépouille dans le cortège mortuaire, le présente en costume-cravate, bien habillé ! Cette belle image du Héros est fort évocatrice ! Combien sommes-nous à avoir dans notre album-photos, de tels portraits élégants, dignes d’hommes d’Etat, si jeunes ?

Issa Sama était un garagiste qui vivait Grand dans ses pensées ! C’est en partie ce que Martin Luther King, – « co-partisan » de Issa Sama pour la vision de justice qu’ils partagent -, appelle « enfant précoce », ou « personne précoce » quand il parle de lui-même dans son autobiographie. « Sama » en langue Dioula, signifie « éléphant », cet animal protégé, ce géant qui est le symbole même de la grandeur du jeune Héros.

Issa Sama, eut un « âge plein » aussi, parce que né en Octobre, et retourné aussi en Octobre, auprès du Saint Père, au bout de 24 jours après son 17ème anniversaire.
24 jours, ce nombre rappelle-t-il en effet, le nombre de Martyrs tombés officiellement reconnus à ce jour, sinon, le nombre de membres effectifs du « Gouvernement ZIDA 1 » avant l’inhumation officielle des Martyrs. Voyez-vous, hormis le Président, ce « Gouvernement ZIDA 1 » comportait 25 membres comme la charte le prescrit !

Mais curieusement, une grogne populaire a eu raison d’un des membres – « qui semblait de trop » en tout cas pour l’instant -, en la personne de Adama Sagnon, pour des implications de Justice dans la gestion du dossier Norbert Zongo, ce symbole de la résistance, Héros national tombé le 13 décembre 1998 et de son vivant, ardent défenseur des Droits de l’Homme et de la liberté d’expression en particulier. Dans ces conditions, est-on tenté de penser que les « morts ne sont pas morts », et même qu’ils s’expriment, comme le stipule Birago Diop !

Issa Sama portait un nom merveilleux et dans la fin de sa vie, il a agi conformément à la prescription de ce nom. Chère lectrices, chers lecteurs, il ne s’agit pas d’une exagération, pour deux faits majeurs.

Issa Sama, transposable à l’expression en langue dioula « I-ssâ’ (→) sama (↘) » signifie, « tire ta mort », « choisit ta mort » ou encore, « affronte ou tire sur ta mort ». Et en intervertissant les composantes du nom, « sama (→) i-ssâ’(↘) » s’entend aussi « l’éléphant accepte mourir ! », « le géant ou le grand, accepte mourir ! ».

Connaître les circonstances dans lesquelles Issa Sama est tombé, serait d’une grande utilité, tout comme celles des autres concitoyens, chose qu’il faut clarifier (…) Cependant, pour l’instant, cette tribune peut s’en passer.

Issa, comme non par hasard, c’est aussi le nom du Christ Jésus en Islam. Le Christ qui a sacrifié sa vie sur terre, pour la justice, l’équité, bref, pour le triomphe du Royaume de Dieu (…)

En tenant compte de ces éléments, les noms portant un sens spirituel, le retour de Issa Sama devrait pouvoir s’appréhender comme un coup de destin (…) avec une participation active sans réserve aucune pour la justice, l’égalité, la légalité, bref, les vertus de la Démocratie.
... suite de l'article sur Autre presse

Commentaires