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Insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 : l’ADF-RDA demande le pardon du peuple
Publié le lundi 8 decembre 2014  |  Le Quotidien
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Politique : conférence de presse post-insurrection de l`ADF-RDA
Samedi 6 décembre 2014. Ouagadougou. Des responsables de l`Alliance pour la démocratie et la fédération - Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA) ont animé la toute première conférence de presse du parti après l`insurrection populaire de fin octobre dernier. Photo : Mamadou Koné Diao, 1er vice-président national de l`ADF-RDA




Des acteurs du parti de l’Alliance pour la démocratie et de la fédération/ rassemblement démocratique africain (l’ADF-RDA) ont animé une conférence de presse, le samedi 6 novembre 2014 à Ouagadougou. Cette conférence de presse qui est la première du genre suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 vise à demander pardon aux Burkinabè pour leur position politique favorable à la modification de l’article 37 de la Constitution à un moment donné. Les animateurs de cette conférence de presse, notamment Mamadou Koné Diao, premier vice-président, Philippe Ouédraogo, deuxième vice-président et Mathieu Hien, président des cadres libéraux ont expliqué que c’est avec l’approbation du président du parti, Me Gilbert Noël Ouédraogo qu’ils ont procédé à la tenue de l’activité. Nous vous proposons l’intégralité de leur déclaration liminaire.

« Notre pays vient de vivre la plus grave et douloureuse crise politique de son histoire. En effet les 30 et 31 octobre 2014, suite à une insurrection populaire consécutive à la tentative de modification de l’article 37 de notre Constitution, de violentes manifestations se sont déroulées sur l’ensemble du territoire, entrainant des pertes en vies humaines, des actes de destruction et d’incendies d’édifices publics et privés. Des frères et sœurs, à la fleur de l’âge, ont été arrachés à notre affection et à celle de 
leurs parents. Nul ne savait que l’on pouvait en arriver là. Depuis environ deux ans, l’ADF-RDA a hésité, tant notre position était des plus délicates, les choix difficiles à opérer, la pression forte et les conséquences d’une quelconque décision difficiles à mesurer : la situation politique dans laquelle se trouvait notre pays était d’une extrême complexité.

En décidant finalement de soutenir le projet de modification de l’article 37 de notre Constitution, l’ADF-RDA a commis une erreur politique. En toute humilité et en tant qu’acteur de la vie politique nationale, nous reconnaissons et assumons notre part de 
responsabilité. Depuis sa création en 1946, le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) a joué un rôle majeur dans les processus d’indépendances de bon nombre de pays africains de l’Afrique occidentale française dont notre pays, le Burkina Faso. Depuis son existence, le RDA a plusieurs fois géré le pouvoir d’Etat. Mais sans jamais utiliser la violence comme méthode de conquête du pouvoir. L’ADF-RDA a toujours affirmé que le pouvoir se conquiert par les urnes, car c’est au fond des urnes que se trouve la légitimité de tout pouvoir démocratique. Faut-il aussi rappeler à l’opinion publique nationale, que l’histoire nous enseigne que ce sont les pères fondateurs du RDA qui ont fait voter la loi contre l’abolition des travaux forcés en Afrique occidentale française en 1946, libérant nos frères et sœurs des chaines de la perpétuation de l’exploitation de l’Homme noir. Tout ceci pour dire que l’ADF-RDA a toujours œuvré pour les valeurs universelles que sont la Paix, la Justice, la Liberté et l’Egalité. Hélas, ce qui est arrivé est malheureusement arrivé. Aux familles endeuillées, l’ADF-RDA leur adresse ses condoléances et sa compassion. L’heure étant toujours au deuil et au recueillement, tous les militants de notre formation politique sont en union de 
prières avec les familles endeuillées et soutiennent avec force l’idée de la construction d’un Monument aux martyrs. Aux blessés nous souhaitons un prompt rétablissement. L’ADF-RDA appelle tous les frères burkinabè à la tolérance. L’ADF-RDA demande pardon à tous nos sœurs et frères burkinabè, car les erreurs sont toujours pardonnables, seulement si celui qui les a commises a le courage de les reconnaître. A tous les militants basés dans tous les coins et recoins de notre pays, l’ADF-RDA adresse ses sincères excuses. Aux femmes, aux sages et aux cadres, militants de. base ou responsables de structures, l’ADF-RDA demande de savoir garder patience et de rester fidèles aux idéaux du Parti.

A tous les jeunes de notre pays, l’ADF-RDA adresse ses sincères excuses et demande pardon. Vous les jeunes, vous avez fait preuve de maturité et de responsabilité en démontrant que l’avenir de ce pays est entre vos mains. L’ADF-RDA vous le reconnaît et vous placera désormais au cœur de ses actions politiques. Aux frères anciens députés et anciens maires du parti, à tous les secrétaires généraux des provinces et des sections, l’ADF-RDA adresse tous ses encouragements. Pour rebondir, vous le savez tous, l’année 2015 porte de redoutables défis à relever. L’union et l’unité d’actions sont plus que jamais nécessaires pour la survie du Parti. Agissons pour faire du parti de l’Eléphant un parti fort. Misons sur la clairvoyance et la persévérance et osons le changement au sein de notre famille politique dans la continuité de nos actions politiques. Le linge sale se lave en famille, dit-on. Le Secrétariat exécutif national se réunira dans les semaines à venir pour dégager des orientations fortes et nécessaires au redressement de notre formation politique. Désormais, pour le devenir de notre parti, les actions pèseront plus que les mots. Il y a lieu d’agir ensemble pour le changement sinon les mots d’excuses restent sans valeur. Cette conférence se veut une main tendue à tous nos frères burkinabè et à tous les démocrates, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur, afin que tous ensemble, sans exclusive et main dans la main, l’on poursuive le combat contre la pauvreté dans 
notre pays. C’est une conférence de pardon et de réconciliation avec nous- mêmes, nos militants et avec l’ensemble du peuple burkinabè. Car sans pardon aucune vie en commun n’est possible. Martin Luther KING le rappelle à tous les Burkinabè : « Le pardon n’est pas un acte occasionnel, mais une attitude permanente ». Un autre grand penseur dit : « Nous vivons tous à un moment de la vie des difficultés et des retournements auxquels nous pensons ne pas pouvoir faire face, mais souvent, ce qui nous parait être la fin, est en fait un nouveau départ ». Enfin, cette causerie de presse nous donne l’occasion de réaffirmer que nous approuvons les dispositions contenues dans la Charte de transition, laquelle Charte a été élaborée dans le but de nous conduire vers une transition apaisée et des élections 
libres et transparentes. Nous nous engageons à défendre toutes les valeurs prônées par celle-ci, en particulier le sens de la responsabilité, l’inclusion, la solidarité et la fraternité. Nous réaffirmons notre disponibilité à œuvrer aux côtés des organes 
de transition et de tous nos frères burkinabè, civils et militaires, pour que triomphent ces valeurs, pour l’approfondissement de notre processus démocratique et au grand bonheur de nos vaillantes populations. Aux journalistes ici présents, l’ADF-RDA demande de véhiculer le message du pardon. Prenez vos responsabilités, en tant que quatrième pouvoir, un autre pouvoir entre vos mains, afin de contribuer à la réconciliation de tous les burkinabè : l’histoire 
vous le reconnaitra, la terre libre du Burkina vous le revaudra. Merci de votre présence et de votre très grande attention »1


Par SRK
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