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Ecole normale supérieure de l’université de Koudougou : des stagiaires en colère refusent de toucher leurs pécules
Publié le samedi 6 decembre 2014  |  Le Quotidien
Université
© Autre presse par DR
Université de Koudougou du Burkina Faso




Comme prévu par la direction de l’Ecole normale supérieure de l’Université de Koudougou, au cours de la manifestation des stagiaires, le lundi 1er décembre 2014, les guichets de payement de pécule sont ouverts, depuis le jeudi 4 décembre 2014. Cependant, les stagiaires au lieu de faire la queue pour toucher leur dû, ont arpenté la rue jusqu’au Haut-commissariat de la province pour se faire entendre davantage, car ils estiment que le système de payement qui leur est proposé ne convenait pas. Nous avons approché les stagiaires et les agents des finances pour mieux comprendre. Il ressort des avis contradictoires des deux côtés.

« Sur quelle base l’on nous paye le pécule ? Est-ce selon la règle de trois ? » Cette question, bien de stagiaires de l’Ecole normale supérieure de l’Université de Koudougou l’ont posée mais sans réponse. Pour comprendre, ils réclament les textes qui autorisent le système de calcul qui leur est appliqué actuellement. « Si nous payons les stagiaires à partir du 1er octobre 2014, alors que la rentrée officielle a eu lieu le 13 octobre, comment allons-nous justifier cela ? », s’interroge l’agent financier de l’UK.
C’est peu de dire qu’il existe presqu’un dialogue de sourd entre l’administration de l’ENS et les stagiaires. Ceux-ci ont rencontré les premiers responsables de l’UK pour réclamer la totalité de leur pécule. Ils n’ont pas reçu une suite. Aussi, sont-ils allés à la rencontre du gouverneur de la région du Centre-ouest qui s’est fait représenter par le secrétaire général Abdoulaye Ouédraogo. Lors de cette rencontre, le secrétaire général, s’est montré indigné. « Vous avez adressé une correspondance à une autorité et vous avez souhaité qu’elle reçoive vos doléances. Si l’autorité accepte de recevoir vos doléances, c’est à vous d’aller vers elle pour lui remettre vos doléances. Vous ne pouvez pas écrire au gouverneur pour lui dire de vous recevoir au haut-commissariat sous prétexte que le gouvernorat est loin », tels sont les griefs du secrétaire général de la région du Centre-ouest Abdoulaye Ouédraogo à l’endroit des stagiaires de l’ENS. Bassirou Koné s’est adressé au secrétaire général du Centre-ouest au nom des étudiants. «Des difficultés que nous vivons autour de notre formation, les autorités de l’Université ont décidé de nous assommer de coups fatals en nous maintenant de longs et pénibles mois sans pécules. Ce qui est grave et inacceptable, elles tentent d’opérer des coupures injustes sur nos présalaires alors que de nombreux stagiaires sont menacés par leurs bailleurs, chose qui contribuera à la clochardisation de nos stagiaires à l’ENSK/UK. Nous avons donc engagé des démarches auprès de l’administration pour qu’elle renonce à cette pratique contestée par les stagiaires. C’est ainsi qu’au cours des audiences des 10 et 11 novembre 2014, nous avons fait part à l’administration du refus des stagiaires de subir une telle pratique qui n’est autre qu’une escroquerie. Mais rien n’y fit quant à la règle de trois. L’administration est restée insensible à la mobilisation et aux arguments des stagiaires. C’est ce silence méprisant des autorités universitaires qui nous a obligés à arpenter les artères de la ville pour vous transmettre ce message. Si une réponse urgente et adéquate n’est pas trouvée dans les brefs délais, le pire est à craindre à l’ENS/UK, dans les jours à venir. En tout état de cause, les autorités de l’université de Koudougou seront les seules responsables d’une éventuelle tournure que prendront les évènements », et cela dit sous les applaudissements de ses camarades.
Malgré l’ouverture des guichets, personne ne s’aventure à aller toucher son pécule. « Il y a des stagiaires qui voudraient rentrer en possession de leur présalaire mais qui ont été empêchés par les meneurs de la lutte », ont confié certains caissiers. C’est pourquoi les responsables envisagent d’autres solutions pour permettre aux stagiaires qui veulent toucher leurs pécules de le faire sans inquiétude. Selon certaines indiscrétions, il n’est pas exclu que la caisse soit délocalisée. Face à cette situation, la gendarmerie a fait un tour à l’Université pour s’entretenir avec le président et son staff. Les financiers, quant à eux, sont toujours sur leur position. Il est difficile, voire impossible de respecter la volonté des stagiaires. « Si nous payons les stagiaires à partir du 1er octobre, date à laquelle ils n’étaient pas encore reconnus à l’ENS, comment allons-nous justifier cela ? Quelle sera ma référence ? », s’interroge un financier. Contrairement à ce qu’avancent les stagiaires, le financier a déclaré que « toutes les écoles professionnelles ont procédé de la même manière » car c’est « un principe des finances publiques qui stipulent que tant que l’agent n’a pas encore pris service, il ne peut pas être payé ». Alors « sauf une décision de l’autorité venant du plus haut et mettant les moyens à notre disposition, nous ne pourrons pas payer les stagiaires tel qu’ils le souhaitent » a-t-il conclu. Quand nous quittions le campus, des étudiants, postés en piquets, guettaient les guichets toujours ouverts afin qu’aucun stagiaire ne s’y aventure.


Sita DIALLO/TRAORE
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