Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Joseph Ki-Zerbo : un exemple d’engagement dans le combat pour une vie meilleure
Publié le vendredi 5 decembre 2014  |  Partis Politiques
Feu
© Autre presse par DR
Feu Joseph Ki-Zerbo




Ceci est un hommage rendu au professeur Joseph Ki-Zerbo à l’occasion du 8e anniversaire de sa disparition par quelqu’un qui l’a connu et côtoyé pour avoir été le responsable à la communication de son parti, le PDP/PS.


4 décembre 2006 - 4 décembre 2014. Voilà huit (08) années pleines et entières que le professeur Joseph Ki-Zerbo repose à côté de son père et de sa mère, sous la terre natale de Toma à quelques pas de l’église catholique. Huit années riches de commentaires divers sur l’homme, sa pensée et sa contribution à l’émergence d’une conscience patriotique en Afrique. Depuis le 4 décembre 2006, très peu d’échos sur ses insuffisances ou ses échecs. C’est l’expression de la nature de l’humain dans ce qu’il renferme comme contradiction et identité ambigües. Aux plans politique, philosophique et démocratique, l’absence de celui qui est reconnu parmi la pléiade d’enseignants par tous comme étant le professeur tout court est ressentie. Ses réflexions, son humour, le sérieux, la densité et la rigueur de ses analyses manquent et beaucoup sont à se demander comment faire pour rentabiliser, fertiliser et féconder l’héritage multidisciplinaire qu’il a laissé à la postérité.
En attendant, le ciel politique burkinabè est chargé d’incertitudes à cause du renoncement à la démocratie et à la république des dirigeants. Nous avons besoin, aussi bien, actuellement, de l’inspiration divine que de celle des préceptes rigoureux du professeur Joseph Ki-Zerbo pour avancer, construire et édifier des pyramides d’où retentira la voix d’une conscience africaine revigorée.
Si les dirigeants de nos Etats continuent à se comporter dans la gestion du pouvoir politique de la manière dont ils le font, les populations déserteront les réunions, les assises et autres rassemblements politiques. Les partis politiques et les consultations électorales en prendront un sacré coup. Pour l’éviter, agissons tous à transformer profondément notre manière de penser et de vivre. Cette transformation pour réussir doit prendre appui sur une volonté consciente et un engagement résolus de chacun de nous. Mais cette volonté et cet engagement n’auront de sens et d’échos retentissants que s’ils sont convergents avec ceux des millions de nos concitoyens confrontés aux conséquences désastreuses des actes posés par ceux qui sont chargés de concourir au bien-être de chacun de nous et qui, malheureusement, se soucient peu de leurs missions, certes, difficiles mais d’une noblesse qui commande et recommande sagesse, loyauté dans les engagements et devoir de mémoire.
Un Etat moderne ne peut pas et ne doit pas naviguer à vue. Il lui faut des valeurs et des principes pour agir, des priorités pour construire dans le sens de la solidarité et de la responsabilité. Notre classe politique est à la fois unique et infiniment diverse. Ce qui constitue une richesse dont la survie pourrait contribuer à notre épanouissement à tous si l’intérêt général est au devant de tous les projets de construction.
Pour revenir au professeur et à ce qu’il a laissé, il y a lieu de déplorer ce qui se passe dans son parti le PDP/PS qui fut un parti d’avant-garde et d’espoir. Aujourd’hui, le spectacle que nous suivons est désolant et frustrant pour tous ceux qui étaient ses compagnons. Mais pourquoi un tel désastre ? L’explication sera longue, fastidieuse et même inappropriée pour être insérée dans les colonnes d’un journal. Néanmoins, ceux qui étaient ses proches compagnons comme je l’ai été peuvent se poser des questions sur la sincérité de leur engagement ou encore sur le degré de la prise en compte de l’impact de la dimension personnelle du professeur sur tout ce qui se réalisait dans le parti aux plans structurel, organisationnel et financier. En ce qui concerne la sincérité dans l’engagement, je pense que pour beaucoup de camarades ce fut une réalité. Mais la sincérité de l’engagement ne saurait à elle seule résoudre les problèmes d’un parti qui n’a connu que l’opposition et dont les responsables refusent les compromissions en matière financière et d’enrichissement ; aujourd’hui pierre angulaire de l’activité politique. Aujourd’hui aussi, ceux qui sont aux commandes du parti doivent savoir raison garder. Ils doivent approfondir la réflexion et éviter les réactions épidermiques.
Tous ceux qui pensent que le professeur a fait œuvre utile en politique et qu’il a laissé un héritage à entretenir et à féconder sont interpeler pour sauver ce qui peut l’être. Ainsi, le professeur reposera tranquillement après une mission accomplie sur terre avec passion dans la ferveur d’un militantisme dépouillé d’arrières pensées narcissiques.
Le peuple du Burkina Faso a soif d’être et il a le droit et le devoir d’exiger la vérité à sa classe politique qui ne prend pas toujours en compte ses aspirations fondamentales. Professeur Joseph Ki-Zerbo, tes compagnons ne t’oublient pas. Dès lors, aussi longtemps que nous serons en vie, nous avons le devoir de consentir des sacrifices pour que demain soit meilleur.
L’itinéraire de la vie du Professeur Joseph Ki-Zerbo, pavé de séquences hérissées de ronces , est édifiant en matière de renoncement aux privilèges personnels. La vie n’est belle que si le cœur et l’esprit le sont. C’est dire que l’accomplissement dans la douleur d’une mission acceptée en connaissance de cause ne saurait aliéner sa noblesse et son angélisme.
Le choix qui s’offre à la conscience de ceux qui enseignent la justice, la paix, le progrès pour atteindre le développement durable et la satisfaction des besoins fondamentaux, c’est l’exemple concret, dont la contagion à une masse critique de la population, sera un gage pour le succès. Or, le bon exemple manque sous nos tropiques. Agissons donc à faire changer les choses. Lisons et méditons les écrits du professeur et ceux de nombreux grands penseurs et hommes d’action qui peuplent les unités d’information.
Détermination, courage et vigilance à tous ! Méritons de vivre !


Hassane WEREME
Commentaires