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Grogne à la filature du SAHEL (FILSAH) : Les travailleurs exigent le départ du DG
Publié le jeudi 4 decembre 2014  |  Le Quotidien




La matinée du mercredi 3 décembre était tendue à la filature du sahel (FILSAH). Les travailleurs de cette société, exhibant une liste de revendications allant dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, sont montés au créneau pour exiger le départ du DG, Abdoulaye Nabolé qu’ils accusent à tort ou à raison d’être la cause principale des maux auxquels ils sont confrontés. Ils ont à cet effet bloqué les portes de la société empêchant ainsi le personnel de l’administration d’accéder à leurs bureaux.

«Nabolé dégage » ; « Nabolé= Blaise » ; « Nabolé, ami de François Compaoré dégage avec ton régime » ; « Nabolé on en a marre des licenciements abusifs » ; «Nabolé le dictateur, nous voulons jouir de nos droits », tels sont entre autres les écriteaux que l’on pouvait lire sur des morceaux de cartons accrochés à l’entrée principale de l’usine située à la zone industrielle de la ville de Bobo-Dioulasso, dans la matinée de ce 3 décembre. En effet, Longtemps «brimés par une gestion autocratique et rétrograde » de leur directeur général Abdoulaye Nabolé, les travailleurs de la FILSAH veulent selon eux, recouvrer leur intégrité et jouir de leur statut de Burkinabè. Estimant que la présence de l’actuel DG à la tête de cette société constitue un obstacle à leur épanouissement. Les travailleurs n’ont plus à l’ordre du jour les revendications d’ordre social. Tout ce qu’ ils souhaitent, c’est le départ pur et simple du DG Abdoulaye Nabolé. Selon les protestataires, ils sont habitués à des répliques du genre « les lois du Burkina s’arrêtent devant les portes de la FILSAH », en cas de lutte syndicale de la part du DG. De ce fait, avec le vent du changement qui souffle sur le pays, ils entendent saisir l’opportunité pour faire valoir leurs droits.

« Le DG détenait son arrogance
du régime déchu »

Convaincus qu’Abdoulaye Nabolé détenait son « arrogance », « sa suffisance » et « son mépris des travailleurs» des soutiens de Blaise Compaoré et de son régime déchu, les ouvriers de la société souhaitent que le vent qui à emporté Blaise et son régime emporte le DG de la FILSAH. « Il faut que ça change » ont-ils scandé. Si cette situation a été déclenchée par des manques de solutions aux problèmes des ouvriers suites aux nombreux conciliabules, les manifestants ne sont plus prêts à discuter avec leur DG. « Même si nous devons discuter, ça ne sera plus avec Nabolé. Il nous a maintes fois prouvé sa mauvaise foi » a laissé entendre Denis Bamogo, délégué général du personnel. Son départ est alors un impératif pour eux. Avec ou sans Nabolé, les travailleurs et leur délégué ont des doléances « Il faut catégoriser tout le personnel. La FILSAH est une boîte où on ne sait jamais qui est qui et qui fait quoi. Il y a des gens qui travaillent ici depuis quinze ans et ils n’ont jamais connu une augmentation. A défaut de catégorisation, les promotions sont faites par affinité et sans tenir compte des qualifications. Il y a des femmes qui doivent leur poste à leur forme. C’est fini, Blaise est parti et il est temps qu’on écoute les Burkinabé. Par ailleurs, nous demandons la réintégration de nos camarades qui avaient été licenciés abusivement dont Seydou Ouédraogo, celui-là même qui avait entamé une grève de la faim pour notre cause. Il est temps que les lois du Burkina régissent la FILSAH. Pour ce faire, il faut que Nabolé parte » a martelé le délégué général du personnel. Certes, les travailleurs sont déterminés pour aller jusqu’au bout de leur lutte, mais, leur « patience a des milites ». Engagés pour la satisfaction de leurs doléances, les protestataires n’excluent pas d’user d’autres moyens plus accrus pour se faire entendre. Ils exhortent alors les nouvelles autorités du pays à se pencher sérieusement sur la situation de la FILSAH pour éviter des situations désagréables1

Par Mady BAZIE
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