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Saccagé, Azalaï Hôtel se sépare de 104 agents
Publié le jeudi 4 decembre 2014  |  Sidwaya




Totalement détruit lors des «journées de colère», Azalaï Hôtel, un des fleurons de l’industrie hôtelière burkinabè, va licencier 104 agents. La décision, actée par écrit aux intéressés, a du mal à passer.

Les conséquences économiques de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers commencent à faire effet. Au-delà des dégâts matériels et la destruction de biens et d'entreprises appartenant à des privés nationaux, ce sont les emplois qui prennent un sévère coup. Accusé d’avoir hébergé des députés de l’ex-majorité, l’hôtel Azalaï qui a fait les frais de la furie populaire dégraisse son effectif. L'un des plus grands hôtels géré par la Société burkinabè de promotion hôtelière(SBPH) licencie 104 agents sur un effectif total de 134, soit plus des deux tiers du personnel. Par lettre datée du 20 novembre 2014 adressée nommément au personnel, dont Sidwaya s’est procuré une copie, la direction générale de la SBPH explique que les évènements insurrectionnels survenus à Ouagadougou ont entraîné la destruction totale de «notre outil de travail, empêchant ainsi la SBPH à vous procurer le travail convenu». Puis, le document ajoute : «Par conséquent, nous sommes au regret de vous informer que nous mettons fin au contrat de travail qui vous lie à ladite société pour compter du 31 octobre 2014 ».

Grincements de dents

Mais tous les agents n’ont pas eu le même sort, 30 d’entre eux seront redéployés sur le réseau du groupe en Afrique de l’Ouest. Contactée, la direction de l’hôtel n’a pas souhaité commenter la décision. Toujours est-il que la mesure fait des grincements de dents. Plusieurs agents licenciés regrettent l’absence de concertation préalable. Judicaël Ouédraogo, agent redéployé, lui, accuse plutôt l’Etat d’être le principal responsable de la destruction de l’hôtel. «Notre établissement a été réquisitionné par l’Etat pour héberger les députés. L’hôtel était plein, on nous a obligés à transférer certains de nos clients à l’hôtel Silmandé pour loger des députés. C’est pour cette raison que les manifestants ont tout détruit et nous subissons aujourd’hui les conséquences dramatiques», fustige t-il.
Son collègue qui n’a pas eu la même chance que lui, Sibiri Jean-Basile Nébié, pointe du doigt les mauvaises décisions de l’administration de l’hôtel comme l’origine du désarroi du personnel. «Nous ne savons pas sur quelle base les 30 employés ont été retenus pour être redéployés. Ceux qui sont licenciés survivront comment ? Qu’adviendra t-il à leurs familles ? », s’interroge-t-il, visiblement remonté.


Au moins 2 ans pour la reconstruction


Selon lui, une inspection réalisée par des experts, aurait révélé que les travaux de reconstruction prendraient au moins deux ans. «Nous serons au chômage pendant ce temps. De plus, rien ne nous garantit qu’à l’issue de ces deux ans, nous serons réintégrés», a-t-il dit. Les ex-agents d’Azalaï Hôtel Indépendance regrettent aussi la décision de l’établissement de payer leurs droits de licenciement par virement bancaire. «La majorité des employés ont des crédits en banque. Il y a des gens parmi nous qui n’auront même pas un centime si les droits sont versés en banque. Nous voulons qu’on nous verse nos droits en liquide ou par chèque. Nous irons ensuite négocier avec la banque pour le paiement de nos crédits», a demandé M. Nébié. Les agents déflatés d’Azalaï Hôtel Indépendance ont, par la voix de M. Nébié, sollicité le soutien du gouvernement de la transition pour résoudre leur problème d’emploi. «Nous souhaitons que le gouvernement de la transition se penche sur notre cas. Nous voulons qu’il discute avec la direction d’Azalaï HÔTEL POUR qu’elle revienne sur sa décision. A défaut de cela, nous demandons que les autorités de la transition nous aident à trouver du travail ou nous aident avec des mesures d’accompagnement», a-t-il souligné.


Eliane SOME
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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