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Quartier karpala/ouagadougou: Des chambres de passe saccagées

Publié le mercredi 3 decembre 2014 | Le Quotidien

© aOuaga.com par G.S
Saccages de bâtiments : images de désolation d`après-manifestations
Vendredi 31 octobre 2014. Ouagadougou. Au lendemain des manifestations violentes contre la révision de la Constitution, ce sont des images de désolation qui s`offrent au niveau des bâtiments publics et privés saccagés, pillés ou brûlés

Deux auberges à usage de chambres de passe, appartenant à un même propriétaire, ont été saccagées dans la nuit du 1er décembre 2014, au quartier Karpala, par un groupe de jeunes. Ces maisons de tolérance qui, selon les témoignages, étaient fréquentées par des professionnels du sexe, ont été mises à sac nuitamment, entre 22h et 23h. Les raisons de tels actes restent, pour le moment, inconnues. Sur les lieux, personne ne voulait nous renseigner.
Dans l’arrondissement 11 de Ouagadougou, dans le quartier Karpala, non loin du Château d’eau, la Résidence Zoodo, une auberge abritant une trentaine de chambres, a été saccagée par des jeunes dans la nuit du 1er décembre 2014 aux environs de 23h. Informés de la situation, nous nous sommes rendus sur les lieux, le mardi 2 décembre dernier, pour comprendre les raisons d’un tel acte. Mais sur les lieux, personne ne voulait nous répondre. Même pas les employés que nous avons trouvés sur place. Dans le désarroi, ceux-ci ont confié qu’ils ont eux-mêmes constaté les dégâts dans la matinée du 2 décembre 2014. A en croire quelques témoins, des voisins de l’auberge, il s’agit d’un groupe de jeunes qui s’est nuitamment rendu sur les lieux pour accomplir cette besogne. Après leur passage, plus rien n’est resté intact. Les lits, les portes en vitre, le bar de l’auberge, les ventilateurs, les tables, les postes téléviseurs, les bureaux et même le château d’eau qui alimente l’auberge ont été totalement détruits. A l’entrée de l’auberge, les traces de matériels consumés par le feu étaient bien visibles. Selon un des voisins qui a voulu garder l’anonymat, les jeunes dont le nombre avoisinait la trentaine, auraient emporté quelques matelas. Plus loin dans le même secteur, un autre maquis dénommé « Maquis horizon », qui faisait office de chambres de passe, a été également mis à sac. Une source nous a confié que ce lieu appartenait au même propriétaire de la « Résidence Zoodo ». Dans ce maquis, il y avait des chambres à l’arrière-plan qui permettaient ainsi aux clients de satisfaire leur libido, a expliqué un voisin. Le maquis a connu le même sort que l’auberge. Les portes, les lits, les ventilateurs, les draps et même les fleurs ont été saccagés. Selon un témoin, les jeunes étaient munis de plusieurs outils, notamment de marteau, pour accomplir leur « mission ». Les dégâts matériels ont été importants mais il n’y a pas eu de perte en vie humaine, a poursuivi le témoin. Les tentatives de notre équipe de rentrer en contact avec le propriétaire des lieux sont restées vaines. Sur les lieux, tout le monde était perplexe. Personne ne semblait comprendre les raisons d’un tel acharnement sur les auberges de ce même propriétaire. A en croire certains témoins, il existe d’autres auberges dans le quartier, mais qui n’ont été concernés par les casses. Toute chose qui donnait cours à toutes sortes d’interprétations et d’interrogations. Est-ce un acte de vandalisme ou un règlement de compte ? Le propriétaire a-t-il une affinité politique avec des ex-caciques du pouvoir déchu? Les jeunes auraient-ils décidé de détruire les chambres de passe qui seraient objet d’atteinte aux bonnes mœurs ? En tous les cas, personne ne pouvait nous éclairer pour expliquer ce qui venait de se passer. Les enquêtes pourraient aider à situer les responsabilités et à donner de plus amples informations sur de tels agissements1
Par SRK et ACG