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Funérailles officielles pour des "martyrs" de l’insurrection au Burkina
Publié le mardi 2 decembre 2014  |  AFP
Inhumation
© Autre presse par DR
Inhumation des martyrs de la révolution burkinabé




Ouagadougou- Le Burkina Faso a organisé mardi des funérailles officielles pour des "martyrs" de la "révolution" populaire qui a renversé le président Compaoré, une cérémonie émouvante en présence de dizaines de milliers de personnes, du président et du Premier ministre de la transition.

Six cercueils recouverts du drapeau burkinabè, frappés des couleurs rouge, vert et jaune, sont arrivés à bord d’un porte-char de l’armée sur la place de la Nation à Ouagadougou, rebaptisée place de la Révolution, comme à l’époque du capitaine Thomas Sankara, président de 1983 à 1987, renversé par Blaise Compaoré lors d’un coup d’Etat.

Le président de la transition Michel Kafando, son Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, et le président du parlement Chériff Sy se sont inclinés devant les six dépouilles au cours d’une cérémonie ponctuée par des sanglots des parents des victimes.

Cinq minutes de silence ont ensuite été observées par l’assistance, pendant lesquelles les dizaines de milliers de personnes présentes se sont tenues les mains, ainsi que le président et le Premier ministre de transition.

"Ils ont donné leur vie pour la Nation. Ils sont morts pour la justice et le bien. Ils sont le flambeau de notre lutte. Vos enfants sont partis pour la juste cause, ils ont donné leur vie pour qu’au Burkina Faso il y ait une vie nouvelle, pour que tout un peuple retrouve l’espoir. Pour que le soleil de la justice se lève dans notre pays et pour que la vérité triomphe sur le mensonge", a déclaré l’aumônier militaire au cours de la cérémonie.

La procession s’est ensuite dirigée vers le cimetière militaire de Goughin, à l’est de la capitale, pour l’inhumation des six victimes. Une septième victime doit encore être identifiée avant d’être inhumée.

Au total, 24 personnes ont été tuées lors des manifestations des 30 et 31 octobre qui ont poussé le président Compaoré à quitter le pouvoir, selon une enquête officielle. Mais les autres victimes tuées lors de l’insurrection ont déjà été inhumées par leurs parents au cimetière de Goughin, leurs familles n’ayant pas souhaité attendre pour procéder à leurs funérailles.

L’insurrection s’était déclenchée après la décision de l’ancien président de faire modifier la Constitution par le Parlement, afin de briguer un nouveau mandat à l’élection présidentielle de 2015, alors qu’il était déjà au pouvoir depuis 27 ans.

Sur les 24 morts, 19 sont liées aux manifestations insurrectionnelles, et cinq prisonniers sont morts à la prison de Ouagadougou le 30 octobre après une tentative d’évasion. 625 personnes ont également été blessées, selon les autorités.

Le président de transition Michel Kafando a élevé ces morts en "héros nationaux". Un monument leur sera dédié lors d’une journée nationale d’hommage, ont indiqué les autorités sans donner davantage de précisions.

Plusieurs organisations de la société civile ont exigé "la lumière sur les circonstances de la mort des manifestants" et "l’engagement sans délai de procédures judiciaires appropriées contre Blaise Compaoré et les dignitaires de son régime déchu".


roh/sba/ck/de
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