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A Dakar, hommage des présidents sénégalais et français aux tirailleurs
Publié le lundi 1 decembre 2014  |  AFP
Conférence
© aOuaga.com par DF
Conférence de presse de clôture du XVe Sommet de la Francophonie
Dimanche 30 Novembre 2014. Dakar. Le XVe Sommet de la Francophonie a pris fin, à Dakar, avec le choix de Michaëlle Jean comme Secrétaire Général de la Francophonie. L`ancien Gouverneur du Canada succède à Abdou Diouf qui a passé 12 années à la tête de l`Organisation Internationale de la Francophonie.




Dakar - Les présidents sénégalais Macky Sall et français François Hollande ont rendu hommage dimanche aux tirailleurs, soldats africains dans l'armée coloniale française, sur le site où plusieurs dizaines de ces combattants réclamant des arriérés de soldes furent tués il y a 70 ans.

Les deux dirigeants ont inauguré un mémorial au cimetière de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar, où les tirailleurs qui s'étaient révoltés pour réclamer des arriérés de soldes furent tués par l'armée coloniale française le 1er décembre 1944. Des chiffres officiels français font état d'au moins 70 morts, mais ce bilan est contesté par plusieurs historiens.

"Les évènements qui ont eu lieu ici en décembre 1944 sont tout simplement épouvantables, insupportables", a déclaré lors de la cérémonie d'hommage M. Hollande, qui a assisté samedi et dimanche au XVe sommet de la Francophonie au Sénégal.

"Je voulais venir ici, à Thiaroye" pour respecter une promesse faite lors d'une visite à Dakar 2012, "je voulais réparer une injustice et saluer la mémoire d'hommes qui portaient l'uniforme français et sur lesquels les Français avaient retourné leurs fusils, car c'est ce qui s'est produit. Ce fut la répression sanglante de Thiaroye", a-t-il ajouté.

Il a évoqué les chiffres avancés par "les rapports officiels" de l'époque, en reconnaissant qu'ils demeuraient toujours sujet à controverse.

Le 1er décembre 1944, a dit M. Hollande, "35 tirailleurs trouvèrent la mort d'après les rapports officiels de l'époque. Si l'on ajoute les victimes décédées de leurs blessures immédiatement après les faits, ils furent sans doute plus de 70. 48 furent arrêtés pour mutinerie" et condamnés à 10 ans de prison puis amnistiés en 1947.

"Aujourd'hui, les interrogations demeurent: celles des historiens, celles des familles, celles finalement de tous ceux qui veulent comprendre", et notamment "sur le nombre exact des victimes", a-t-il souligné.

Il a rappelé "la dette de sang qui unit la France à plusieurs pays d'Afrique dont le Sénégal", assurant: "La France n'a pas oublié et n'oubliera jamais ce qu'elle doit à l'Afrique".

Les tirailleurs formaient une unité de soldats recrutés dans toute l'Afrique occidentale française (AOF) et une partie de l'Afrique équatoriale française (AEF).

"Nos aïeux se sont battus côte à côte" durant les deux Guerres mondiales, "ensemble, ils ont défendu des valeurs de liberté, de dignité et d'égalité.

C'est pourquoi c'est encore plus pénible de faire le constat des évènements de Thiaroye", a affirmé le président français.

"C'est la raison pour laquelle j'avais promis la création d'un musée dans ce lieu de mémoire" inauguré vendredi, "j'avais également promis (...) que la France remettrait une copie de l'intégralité des archives sur cette affreuse tragédie de Thiaroye", ce qui a également été fait vendredi, a-t-il ajouté.

Le président Macky Sall a salué l'initiative de la France et M. Hollande pour avoir tenu la promesse faite.

"Nous sommes ici sans ressentiment, je voudrais le dire au nom du peuple sénégalais, pour reconnaître et rappeler notre histoire commune afin que vive la mémoire des tirailleurs et qu'elle soit préservée de l'oubli et de l'usure du temps", a déclaré M. Sall.

Les présidents Hollande et Sall ont également inauguré un musée dédié à Léopold Sédar Senghor, poète, premier président du Sénégal (1960-1980) et un des pères fondateurs de la Francophonie.

Le lieu de mémoire est situé dans la résidence dakaroise de M. Senghor à Dakar, dans le quartier huppé de Fann, abritant de nombreux objets d'art et livres.

En 2011, le gouvernement sénégalais avait annoncé que l'Etat du Sénégal avait rachetée cette maison, restée inoccupée de nombreuses années, pour en faire un musée.

Samedi, François Hollande avait rendu hommage à M. Senghor et s'était recueilli sur sa tombe au cimetière de Bel-Air, à Dakar.

cs/jr
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