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Gouvernement de transition : ce qu’ils attendent de leur ministre
Publié le mardi 25 novembre 2014  |  L`Observateur Paalga
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© aOuaga.com par G.S
Gouvernement de transition : premier Conseil des ministres de prise de contact
Lundi 24 novembre 2014. Ouagadougou. Palais présidentiel de Kosyam. Les membres du gouvernement de transition se sont retrouvés, au lendemain de leur nomination, pour le premier Conseil des ministres de prise de contact




Voilà maintenant 48 heures que le très attendu gouvernement de la Transition est tombé. Si certains des 26 membres de l’Exécutif sont de véritables quidams aux yeux des populations, ces dernières ne font pas pour autant mystères de leurs attentes des nouveaux ministres. A travers ce micro-trottoir réalisé hier lundi 24 novembre 2014, des citoyens donnent leurs appréciations et expriment leurs espoirs concernant notamment les nouveaux titulaires des portefeuilles de la Justice, Joséphine Ouédraogo, de l’Economie et des Finances, Jean Gustave Sanon, de l’Education nationale, Samadou Coulibaly ; de la Fonction publique et du Travail : Augustin Loada, et de l’Enseignement supérieur, Filiga Michel Sawadogo.

Stéphane Moussa Sorry (Syndicat des magistrats du Burkina): «Redorer le blason de la justice»


Je fais une appréciation positive de ce nouveau gouvernement qui vient d’être mis en place. La plupart des personnes qui ont été portées à la tête des différents départements ministériels sont pétries de talents et d’expériences, et nous osons croire qu’elles mèneront à bien les responsabilités qui leur sont confiées. Je n’ai pas d’appréciation négative à priori. J’ai foi que cette équipe pourra aller rapidement au charbon. Au niveau du ministère de la Justice c’est une dame dont on dit beaucoup de bien, et je pense vraiment qu’elle mérite ce poste. A notre niveau en tant que syndicat nous allons voir dans quelles mesures nous allons travailler ensemble pour la satisfaction de nos revendications et éventuellement la relecture de certains de nos textes. Aujourd’hui, il faut travailler à mettre la justice au centre de tout. Le socle de toute démocratie est la justice, et à ce titre je crois que ce gouvernement devrait travailler à rendre la justice beaucoup plus indépendante.

Nous avons un certain nombre de textes qui nécessitent une relecture : c’est le cas du texte portant sur le statut, la composition, l’attribution et le fonctionnement du corps de la magistrature. Si ces deux textes sont relus, cela donnera plus d’indépendance à la justice et contribuera à relever son image et pourquoi pas à la réconciliation. A mon sens nous connaissons toutes ces crises parce que les gens n’ont plus confiance à la justice. Imaginez-vous un instant que si la population avait confiance au Conseil constitutionnel, elle n’allait pas prendre en otage l’Assemblée nationale. Elle allait laisser les députés faire le travail quitte au Conseil constitutionnel de déclarer la loi inconstitutionnelle. Mais les gens ne font pas confiance à la justice alors que la justice est au cœur de tout. Le nouveau ministre qui va s’installer bientôt doit travailler à ce que cette justice soit plus forte et plus indépendante comme cela elle pourra réaliser les chantiers.

Il faut aussi travailler à ce que d’autres textes comme celui des greffiers et des gardes de sécurité pénitentiaires soient revus. Ce sont des textes qui ont beaucoup souffert pour leur application effective. Je crois que la nouvelle ministre devrait échanger avec cette catégorie de personnelle pour voir également dans quelle mesure elle peut répondre à ses préoccupations. J’estime aussi qu’en dehors de la relecture des textes le ministre doit travailler pour que les magistrats puissent être en confiance. Je veux parler ici de la sécurité des magistrats et des locaux dans lesquels ils travaillent. Il faut absolument créer cette confiance. Si les gens n’arrivent pas à prendre des décisions en ayant à l’esprit qu’ils ne sont pas en sécurité ça peut poser des problèmes. L’autre chantier que le ministre doit revoir ce sont les dossiers pendants. Il y a un certain nombre de dossiers de crimes de sang et économiques qui trainent. Ces dossiers doivent connaitre un aboutissement dans les meilleurs délais. Pour ma part ayant lutté pour l’aboutissement du dossier du juge constitutionnel Nébié, je pense que c’est un dossier auquel il faut accorder une attention particulière. Concernant le dossier Norbert Zongo, il faut voir si de nouvelles charges ne permettent pas de rouvrir le dossier. Il y également d’autres dossiers de crimes de sang qui trainent. Le ministre doit aussi voir dans quelle mesure procéder à la réouverture ou à l’accélération de ces dossiers. A l’heure du bilan si aucun de ces dossiers n’a pas connu d’aboutissement ce sera un échec.

Par ailleurs je souhaiterais que les nouvelles autorités accordent une place importante à la justice. Si elles ne font pas confiance à la justice, ce n’est pas le peuple qui peut le faire. Il n’est pas normal qu’un président de transition ou un ministre limoge de façon cavalière le directeur général de la Sonabel et l’envoi en prison. Ce n’est pas son rôle d’envoyer un citoyen en prison quelque soit la gravité de la faute. S’il agit de cette manière c’est qu’il y a un manque de confiance à la justice. Nous condamnons cette pratique. Aussi je n’ai pas compris pourquoi le Président du Faso, qui dit que par le fait du prince il retire le dossier Sankara à la justice. Je ne sais pas s’il connait la signification du « fait du prince » ça n’a rien à voir avec ce qu’il a dit.

La dissolution des conseils municipaux et conseils régionaux est en contradiction avec les textes. C’est lorsqu’il y a des blocages dans leur fonctionnement qu’on les dissout pour réorganiser des élections dans un délai déterminé.



Me Hadou Banhoro, avocat: « Reprendre en main les dossiers retentissants »



J’ai suivi un peu un cette dame, Joséphine Ouédraogo nouveau garde des Sceaux lorsqu’ elle était ministre au temps de Sankara. En général c’est une dame qui était bien notée. Et de ce point de vue je pense qu’elle peut donner une impulsion aux différents au département de la justice. Mon souhait est qu’elle reprenne en main les dossiers retentissants et même les moins connus. Aussi, je souhaite la création d’autres juridictions et le recrutement de magistrats c’est vraiment important à mes yeux.



Mathias Kadiogo, chef de la brigade mobile des douanes du Kadiogo: « Eviter les interférences »

Je ne connais pas l’individu personnellement mais je le félicite pour sa nomination, qui reste une grande mission. Si le nouveau ministre s’est proposé ou a accepté la proposition qu’on lui a faite, c’est qu’il mesure la tâche qui l’incombe et nous l’y encourageons.

Sur le terrain, il devrait veiller à renforcer les actions de sensibilisation de lutte contre la fraude l’incivisme des contribuables a atteint un niveau assez inquiétant : des gens circulent même en file indienne sur des motos de fraude en pleine journée. En outre, nous sommes exposés aux faits de corruption et il faudra travailler à éradiquer ce phénomène, en combattant notamment les corrupteurs. Cela évitera ainsi la stigmatisation des douaniers comme les fonctionnaires les mieux aisés. Moi en tant que douanier je prends l’engagement de bien faire mon travail si toutefois on me donne les moyens de le faire, c’est-à-dire me mettre en sécurité et éviter les interférences dans les affaires douanières notamment les opérations des contribuables. Une année, c’est peu pour tout faire mais, nous espérons qu’il aura le temps de régler les problèmes sociaux des agents et d’inciter ses collaborateurs directs à travailler pour la cohésion au sein du ministère.



Mohamed Savadogo, SG Syndicat national des finances: «Le précédent a laissé un cimetière, donc…»



Nous, en tant que jeune cadres, ne le connaissons pas. Nous n’allons donc pas prendre le risque de tomber dans une appréciation erronée. C’est à l’œuvre qu’on le verra. Cependant, il a un gros défi à relever car son prédécesseur avait installé un climat social délétère. Celui-ci refusait le dialogue avec tous les agents. Il est allé même Jusqu’à créer un organe dit «cellule économique et financière» pour caser ceux qu’il qualifiait de «têtes brulées». Entre les différents directeurs et chefs de services, c’est la guerre ouverte et les uns n’entendent plus travailler avec les autres. Le ministère est devenu un cimetière. Le premier défi pour le nouveau ministre est de ramener un climat serein. Par ailleurs, le Syndicat national des agents des finances (Synafi) s’attèle à élaborer un document pour l’aider dans son travail car nous attendons toujours l’application d’un protocole datant du 22 juin 2014.

Edouard Bamogo, inspecteur de l’Enseignement du 1er degré: «Arrêter le continuum, c’est faire marche arrière»

C’est la première fois que j’entends parler de lui. J’ai eu la chance de le rencontrer ce matin quand il est passé pour un entretien avec le Secrétaire général du ministère. Nous pensons qu’il a été désigné pour nous accompagner et que nous fassions ensemble une bonne équipe. Nous espérons qu’il viendra nous donner les moyens de réussir l’ensemble des défis qui se présentent à nous. Nous pouvons citer la question du continuum, Oui, parce qu’il émane de plusieurs études dans les différentes grandes rencontres, des assises nationales à la loi d’orientation. Tous ces éléments nous invitaient à opérer des changements. Le continuum est dans cette perspective et en l’arrêtant, ce serait faire une marche arrière. Il est surtout nécessaire que l’on trouve les moyens pour l’exécuter parce qu’il s’agit surtout d’une question de moyens qu’il faille mettre à disposition. Et tout le monde appréciera. Il y a aussi le cas de nos vivres destinés aux cantines scolaires qui ont été vandalisés pendant les manifestations et la question de renforcement de capacités du personnel.



Abdramane Sawadogo, instituteur à l’école Nongremassom: «Son nom ne nous dit rien pour le moment»



A priori nous ne le connaissons pas. Ni physiquement ni d’aucune autre manière, et son nom ne nous dit rien pour le moment, mais nous restons optimistes, surtout que les attentes sont nombreuses. Il y a beaucoup de problèmes au niveau du ministère. Nous avions demandé auparavant un statut particulier qui ne nous a pas été accordé, jusque-là les manuels scolaires ne sont pas disponibles et il y a surtout le continuum. Au niveau syndical l’on avait demandé au ministre précédent de préparer tout le nécessaire avant de le lancer, ce qui n’a pas été fait. Dans notre école, nous avons par exemple le cas d’une de nos élèves, Djamilatou Tiendrébéogo, qui a eu l’entrée en 6e mais dont le nom ne figure sur aucune liste. Avant donc de poursuivre ce programme, il faut un minimum d’infrastructures scolaires et des ressources humaines.



Joseph Tiendrébéogo, président du mois des centrales syndicales: «Maintenant qu’il y a un ministre du Travail…»



Je voudrais d’abord souhaiter bonne chance à la nouvelle équipe gouvernementale. Nous avons constaté qu’un professeur d’université a été nommé à la tête du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, en la personne d’Augustin Loada.

Nous lui souhaitons bonne chance évidemment. Personnellement je ne le connais pas en dehors des médias. Nous avons cependant dans le monde des syndicats et des travailleurs, un seul souhait : qu’il soit regardant sur la condition des travailleurs, surtout les dossiers pendants. Nous avions rencontré le gouvernement passé pour des dossiers précis et l’on était assez avancé dans les discussions. Et comme l’administration c’est la continuité, nous nous disons que le Pr Loada sera bien regardant et qu’il nous recevra certainement pour que nous puissions lui transmettre nos doléances les plus urgentes. Cela dit, un an ce n’est pas du tout long ; c’est vite arrivé. En tout cas, je tirerai mon chapeau aux ministres qui pourront traiter des dossiers convenablement en ce laps de temps. Mais comme la plupart sont des techniciens, il sauront par quel bout prendre les problèmes. Au niveau des centrales syndicales, nous avions un mot d’ordre de grève le 11 novembre que nous avons suspendu parce que nous n’avions plus de répondant. Maintenant qu’il y a un ministre du Travail, nous n’allons pas réactiver notre préavis, mais nous pensons qu’il va nous rencontrer pour connaître le mobile de cette grève.



Frédéric Dabré, agent du ministère de la Fonction publique: «C’est la personne la mieux indiquée»



Le Pr Augustin Loada est le bienvenu dans ce ministère. Je pense qu’il est la personne la mieux indiquée pour relever les défis, surtout liés aux difficultés que l’Administration connaît dans tout son ensemble, précisément dans notre ministère. Je pense que lui, avec son statut de grand juriste qu’il est, peut apporter quelque chose de bon, même s’il n’a qu’une année. C’est peu mais en même temps suffisant pour bien marquer les esprits en travaillant bien.

Ensemble au ministère, nous sommes vraiment disposés à l’accompagner dans la réussite de sa mission. Le fait qu’il ne soit pas un agent du département ne peut, de toutes les façons, constituer en aucun cas un problème, étant donné que le poste de ministre ne requiert pas que l’on soit forcément technicien du département. C’est plutôt le sens de l’organisation, du management surtout, de la rigueur qu’il lui faut. Et je suis persuadé que le Pr Loada incarne ces valeurs-là. En plus, il y a des techniciens ici qui vont l’accompagner et qui sont bien imprégnés des dossiers. Je suis convaincu qu’il peut apporter énormément au ministère de la Fonction publique.



Adam Saouadogo, agent à la DAF de la Fonction publique: «Il est compétent pour diriger n’importe quel ministère»



Je connais le Pr Loada pour ses prises de position, et comme le ministère de la Fonction publique est un département stratégique, je pense que c’est l’homme qu’il faut.

L’administration est une continuité et il n’aura pas de difficultés pour s’imprégner des dossiers, il pourra bien remplir la mission à lui confiée. Le Pr Loada est compétent pour diriger n’importe quel ministère et il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il saura relever le défi. Il lui faut juste la volonté.



Haoua Kaboré, agent à la DAF de la Fonction publique: «On attend beaucoup de lui»



Le fait d’avoir déjà un ministre est une bonne chose, car le département n’en avait plus depuis, tout comme les autres départements. Personnellement je ne connais pas le nouveau ministre, le Pr Loada, mais nous attendons beaucoup de lui. Il y a des difficultés à résorber et nous sommes disposés à l’accompagner dans la réussite de sa mission, car c’est le Burkina le plus grand bénéficiaire.



Brahima Sorgho (Enseignant de Chimie à l’UFR/SEA à l’Université de Ouagadougou): «Il faut dépolitiser les universités»



J’apprécie positivement dans l’ensemble le nouveau gouvernement. A mon avis, il prend en compte les différentes composantes de la société, même si tout le monde ne peut pas s’y retrouver. Je me félicite de la nomination du Pr Filiga parce qu’il est enseignant-chercheur à l’Université Ouaga II. Il est beaucoup apprécié par ses collègues et depuis que je suis recruté on ne fait que dire du bien de lui.

A vrai dire, l’université connaît beaucoup de problèmes. On ne peut pas le nier. Les années se chevauchent depuis qu’on a décréter le «Blanchiment technique» et nous avons de sérieux problèmes aujourd’hui. En réalité cette mesure n’a rien apporté à l’université. Au contraire, les problèmes se sont accentués. Jusque-là on n’a pas rattrapé les années et on est toujours en retard. Monsieur Filiga est déjà imprégné de ces difficultés-là. Il connaît les problèmes que les universités rencontrent. La transition va durer une année. Concrètement il ne pourra pas résoudre tous les problèmes mais je tiens à ce qu’il pose les bases d’un début de solutions aux différents problèmes que nous rencontrons dans les universités, aussi bien pour les étudiants que pour les enseignants. En termes d’infrastructures on est débordé par l’effectif des étudiants. Rien que la semaine passée il y a eu un devoir qui a avorté simplement par manque de salle. Tout cela nous met en retard. A niveau des conditions de vie des enseignants, il faut le dire, vraiment à l’université les enseignants se sacrifient. Il faudra réellement revoir leurs conditions de travail dans les différentes tranches. Sur la manière même de gérer les universités il faudra veiller à les dépolitiser. En tant que temple du savoir, on ne doit pas laisser les politiciens se mêler des questions universitaires. Les décisions doivent se prendre à l’interne. La nomination des présidents d’universités est une question qu’il faut résoudre. Dans la sous-région, pratiquement leur désignation est faite par leurs pairs. Il ne faudra plus qu’on nomme un président d’université mais qu’on l’élise. Là, celui qui va venir sera obligé de travailler de telle sorte qu’il y ait une bonne image des universités. Quand on nomme un enseignant comme président d’université, il travaille plus pour les politiciens qui l’ont nommé que pour ses collègues et les étudiants. Même dans le fonctionnement administratif au niveau de l’université il y a toujours un certain nombre de problèmes qui est dû certainement au fait qu’on nomme certains enseignants qui nomment à leur tour des directeurs centraux qui, en réalité, ne maîtrisent pas certains dossiers. Ce sont des questions sur lesquelles il faudra revenir pendant la transition si cela est possible.



Catherine Kièma (Etudiante en 1re année d’Allemand à l’UFR/LAC): «Le Pr Filiga connaît les problèmes des étudiants»


C’est une bonne chose que le nouveau gouvernement de transition soit enfin connu. Nous apprécions positivement ce qui est fait actuellement au Burkina pour que tout rentre dans l’ordre. Les ministres nouvellement nommés doivent se mettre tout de suite au travail pour gérer les différents problèmes. Nous attendons beaucoup d’eux. Pour ce qui est de la promotion du Pr Filiga Michel Sawadogo, il est de la «maison», il connaît les problèmes des étudiants. Nous souhaitons qu’il trouve des solutions appropriées aux difficultés que vit l’université en général et les étudiants en particulier. La question des infrastructures est bien réelle et nous attendons le nouveau ministre sur ce terrain-là. Nous lui souhaitons du courage. Il a tout notre soutien.
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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