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Le monde culturel ne veut pas de son ministre
Publié le lundi 24 novembre 2014  |  Sidwaya




Les agents du ministère de la Culture et du Tourisme, des artistes et autres acteurs du monde culturel ont manifesté le lundi 24 novembre 2014 à Ouagadougou contre la nomination de Adama Sagnon à la tête de leur département.

Le climat était délétère, dans la matinée du lundi 24 novembre 2014, au ministère de la Culture et du Tourisme à Ouagadougou. En effet, des agents dudit département, des artistes et autres acteurs du monde culturel sont remontés contre la nomination du nouveau ministre, Adama Sagnon. Avec des coups de sifflets et des slogans comme « on ne veut pas de Adama Sagnon » ou encore « on n’a pas oublié l’affaire Norbert Zongo », les frondeurs exigent du Premier ministre Yacouba Isaac Zida, le remplacement pur et simple de M. Sagnon à la tête de leur ministère.
Ils reprochent au nouveau ministre d’avoir déclaré le non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo (NDLR : journaliste assassiné le 13 décembre 1998). « Tout le monde est témoin de ce qu’il a fait quand il était Procureur au tribunal de Ouagadougou et nous pensons que nous méritons mieux que ce monsieur », a dénoncé le porte-parole des manifestants Serge Palenfo. Il a poursuivi : « nous voulons qu’il soit en retrait. Il peut rester directeur général du Bureau burkinabè des droits d’auteur, mais pas une fonction aussi haute comme ministre ». Selon les frondeurs, depuis la formation du gouvernement, des rumeurs circulent sur les ondes des radios locales et même internationales sur une probable tâche noire dans le gouvernement. « Cette tâche est au niveau du ministère de la Culture et du Tourisme et nous voulons la gommer », a dit M. Palenfo.
Pour l’artiste chanteur Bam Rady, le peuple burkinabè a atteint un certain paroxysme qu’il n’est pas admissible d’accepter « des hommes qui ont les mains tachées, de le diriger». Du côté des premiers responsables du département, l’on prône le dialogue avec les autorités de la Transition. Le secrétaire général du ministère, Jean-Claude Dioma, tout en reconnaissant le droit à manifester, il a confié qu’il a rencontré les manifestants pour les inviter à reprendre le travail en attendant que les nouvelles autorités se prononcent. De son point de vue, il appartient au Premier ministre de leur expliquer les fondements du choix de Adama Sagnon.
D’ailleurs, Jean-Claude Dioma a laissé entendre que M. Zida a promis de les (les manifestants) rencontrer à l’issue du Conseil des ministres. Qu’allez-vous faire si le chef du gouvernement ne répond pas à votre exigence ? A cette question, Serge Palenfo a d’abord rappelé la promesse faite par Yacouba Isaac Zida lors de sa première déclaration à Place de la Révolution. « Il nous avait dit que rien ne sera plus comme avant, qu’il fera la volonté du peuple », a-t-il rappelé.
Les Burkinabè n’ont pas risqué leurs vies, a-t-il soutenu, pour qu’on leur impose des personnes qui vont les ramener dans des pratiques de l’ancien régime. De l’avis de M. Palenfo, « Adama Sagnon est un nerf du régime précédent » et pour les manifestants, cette nomination n’est pas acceptable.
C’est dans la soirée du dimanche 23 novembre dernier que la composition du gouvernement de la transition a été dévoilée.

Joseph HARO
harojoseph36@yahoo.fr
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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