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Le président, Kafando annonce la moralisation de la vie publique
Publié le lundi 24 novembre 2014  |  Sidwaya
Transition
© aOuaga.com par G.S
Transition : Michel Kafando investi des pleins pouvoirs
Vendredi 21 novembre 2014. Ouagadougou. Palais des sports de Ouaga 2000. Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida a transmis le pouvoir au président désigné de la transition, Michel Kafando, au cours d`une cérémonie de passation de charges




Le palais omnisport de Ouaga 2000 a abrité le vendredi 21 novembre 2014, la cérémonie de passation de charges entre le lieutenant-colonnel Yacouba Isaac Zida, chef de l’Etat sortant et Michel Kafando, faisant officiellement de celui-ci, le président du Faso devant conduire la transition, en présence de 6 chefs d’Etat de la sous-région. A cette occasion, le nouveau président a annoncé une moralisation de la vie publique

Michel Kafando est devenu le président du Faso avec les pleins pouvoirs, le 21 novembre dernier, à l’issue d’une cérémonie solennelle de passation de charges entre le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, chef de l’Etat sortant et lui. Annoncé pour 17h, c’est finalement aux alentours de 18h45 mn, que le président désigné de la transition, Michel Kafando, fait son entrée au palais omnisport de Ouaga 2000, en costume et cravate, suivi du chef de l’Etat sortant Yacouba Isaac Zida, en tenue militaire. Tonnerre d’applaudissements, salut de l’assistance et les deux hommes prennent place sur le podium. En face d’eux au premier plan, six (6) chefs d’Etat de la sous-région ayant effectué le déplacement de Ouagadougou pour la circonstance : Mohamed Ould Abdel Aziz, de la Mauritanie et président en exercice de l’Union africaine (UA), John Dramani Mahama du Ghana et président en exercice de la CEDEAO, Yayi Boni du Bénin et président en exercice de l’UEMOA, Mahamadou Issoufou, président du Niger, Macky Sall du Sénégal et Ibrahim Boubacar Keïta du Mali. Autour d’eux, des représentants de la communauté internationale, des acteurs politiques et militaires, de la société civile, des responsables coutumiers et religieux et un nombreux public.
Une série d’allocutions, avec en premier, le président ghanéen, président en exercice de la CEDEAO, John Dramani Mahama, suivi du représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, puis du président en exercice de l’UA, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz….a constitué l’un des temps forts de cette soirée de passation de charges.
A l’unanimité, les intervenants ont salué le retour à l’ordre constitutionnel au «pays des Hommes intègres», grâce à la signature de la Charte de la transition, le 16 novembre 2014, et félicité les acteurs civils et militaires burkinabè pour leur sens de responsabilité et leur esprit de sacrifice. Ils se sont, en outre, réjouis de la désignation d’une personnalité civile à la tête de la transition, en la personne de Michel Kafando. « Nous souhaitons que le président Kafando puisse assurer pleinement l’exercice de ses responsabilités, tel que prévu par les dispositions de la Charte de la transition et de la Constitution et qu’il puisse mener à bien le processus jusqu’aux élections », a indiqué le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Dr Ibn Chambas. M. Kafando est invité à privilégier le consensus et à veiller au respect des droits humains. M. Chambas a surtout salué le dispositif de la Charte qui interdit aux responsables du gouvernement de transition, y compris au président actuel et son Premier ministre d’être candidats aux élections de 2015. Les intervenants ont ensuite, remercié la communauté internationale pour son rôle dans le dénouement de la crise. Le président en exercice de la CEDEAO, John Dramani Mahama, a rassuré du soutien de l’institution au Burkina Faso pour l’organisation d’élections libres et transparentes. Mais en attendant, les intervenants ont souhaité que le processus entamé puisse être mené à terme, avec l’apport de tous. « Je les (les acteurs de la transition) exhorte à consentir davantage d’efforts pour traduire dans les faits, les engagements pris, loin de toute tentation susceptible de remettre en cause ce processus salutaire, ou de constituer une quelconque entrave à son accomplissement pour le bien de tous », a signifié le président en exercice de l’UA, Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a ensuite lancé un appel à la communauté internationale, à apporter l’appui nécessaire à cette entente et au Conseil national de transition dans l’accomplissement de sa mission, en vue de l’établissement dans le délai imparti, des institutions démocratiques. C’est à ce prix, a-t-il souligné, que le Burkina Faso pourra envisager son avenir avec assurance et détermination, pour la construction d’un Etat de droit inclusif et durable.
A l’issue des discours, vient l’instant solennel, la passation de charges. Cet acte marque le début de la transition, avec comme chef de l’exécutif, Michel Kafando, qui a un mandat de douze mois pour mener le pays jusqu’à l’organisation d’élections en novembre 2015. C’est à ce titre que son prédécesseur, Yacouba Isaac Zida, qu’il a d’ailleurs choisi comme Premier ministre, lui a remis le drapeau national, au cours d’un cérémonial militaire. La salle, debout, a longuement applaudi, la poignée de main entre les deux hommes, à l’issue de la remise du drapeau. Et c’est le temps des congratulations : les chefs d’Etat présents et les représentants des présidents togolais, ivoirien et nigérian ont tour à tour, félicité le nouveau président, suivis de sa famille avec en tête Mme Kafando, la nouvelle première Dame du Faso.
Invité ensuite à s’adresser à la nation et à toute la communauté internationale, Michel Kafando a d’abord demandé une minute de silence en l’honneur des martyrs de la Révolution.
S’adressant à l’auditoire, le président du Faso, Michel Kafando, a pris de grandes décisions, qui ont suscité enthousiasme et ovation du public.

« …Nous réglerons bientôt les comptes »

Il s’agit d’abord de « ramener la morale à la première place dans l’exercice du pouvoir politique ». Le temps de l’impunité est passé, et pour Michel Kafando, plus question d’injustice, de gabegie, de corruption. Il a expliqué sa vision du bien public, et a prévenu « (…), ceux qui ont méprisé cette justice et qui pensent qu’ils peuvent impunément dilapider les deniers publics, nous règlerons bientôt les comptes ». Ceci est, pour lui, le désir du peuple. Il dit avoir compris le message. « Tout nous conduit donc à prendre nos responsabilités et à répondre à cet appel », a-t-il déclaré.
Le président du Faso a en outre, décidé que le Mouvement aux héros nationaux, situé à Ouaga 2000 est dédié aux martyrs et portera désormais le nom de : «Panthéon des martyrs de la révolution ». Une reconnaissance de la patrie à tous ces combattants qui, selon lui, sont rentrés dans l’histoire par la grande porte de l’héroïsme.
«Nous allons donc faire entrer dans ce panthéon, nos valeureux martyrs en lieu et place des héros qui n’y ont jamais séjourné ». Quant aux blessés, le président Kafando a informé que le gouvernement veillera à leur allouer les compensations nécessaires.
La troisième grande décision concerne le dossier Thomas Sankara. « Au nom de la réconciliation nationale, j’ai aussi décidé, par le fait du prince, que les investigations pour identifier le corps du président Thomas Sankara, ne seront plus assujetties à une décision de justice, mais seront du ressort du gouvernement. Et d’ores et déjà, aujourd’hui même, à cet instant même, cette autorisation est accordée ».
Il n’en fallait pas plus pour que la salle explose. « Prési, Prési… », a scandé le public pendant un moment.
Le président du Faso a également rendu hommage à son prédécesseur, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, et son équipe, pour leur sens élevé des responsabilités et du devoir patriotique, qui a permis au Burkina Faso d’échapper au chaos. Hommage a été rendu également aux partis politiques, aux organisations de la société civile, aux forces de défense et de sécurité, aux autorités religieuses et coutumières, pour leur précieuse contribution à la préservation de la paix et de la stabilité dans le pays.
Aux femmes et à la jeunesse burkinabè qui ont œuvré avec détermination pour qu’advienne le changement, Michel Kafando a traduit la reconnaissance de la nation.
« Leur conscience du devoir pour que s’instaure une société plus juste et plus solidaire a ouvert les portes d’un Burkina nouveau », a-t-il reconnu. Il a adressé les remerciements du peuple burkinabè aux pays frères, aux partenaires et à tous ceux qui ont soutenu le Burkina Faso dans ces moments difficiles.
« Cette révolution n’est que la résultante d’une exaspération sociale face à l’injustice flagrante, au népotisme, à l’impunité et à la corruption», c’est pourquoi, le président entend jouer la fermeté.
En chœur, les Burkinabè ont chanté l’hymne national, à la fin de la cérémonie de passation de charges.


Gabriel SAMA
Assetou BADOH

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Quelques personnalités livrent leurs sentiments

Après la cérémonie officielle de passation de charges entre le Lt-colonel Yacouba Isaac Zida et le président Michel Kafando, le vendredi 21 novembre 2014, au Palais des sports de Ouaga 2000, quelques personnalités livrent ici, leurs sentiments.

Ibrahim Boubacar Keïta, président de la République du Mali

Ce que l’armée du Burkina, conduite par le Lt-colonel Zida, a réussi à faire, est extrêmement républicain. Aujourd’hui est un grand jour pour le Burkina Faso et singulièrement pour notre sous-région et la CEDEAO. Et il était bon et bienséant que nous venions aux côtés de nos frères burkinabè pour dire nos sentiments les meilleurs. Nous prions pour que le calme et l’apaisement qui ont régné jusqu’ici continuent de prévaloir. Le peuple burkinabè a pris ses responsabilités pour son avenir et pour un développement harmonieux, solidaire, à l’unisson avec tous les peuples de la CEDEAO. Quant au Lt-colonel Yacouba Isaac Zida et ses hommes, ils fondent tous nos espoirs. Nous, chefs d’Etat de l’Union africaine et de la CEDEAO, sommes venus apporter notre soutien aux Burkinabè.

Macky Sall, président de la République du Sénégal

Nous avions beaucoup de craintes après les événements du 30 octobre dernier, mais par la grâce de Dieu, la mobilisation de la communauté africaine et internationale, le pays a pu se ressouder et trouver une Charte de la transition qui a permis la désignation d’un président du Faso civil qui a pris les charges du Lt-colonel Zida. L’événement où des militaires qui ont conduit les charges de l’Etat pendant quelques semaines et accepté de les transmettre à un civil sur la base d’un consensus est assez rare. Le discours du nouveau président Michel Kafando a été très fort avec des orientations claires, dans lequel il a souhaité que la transition se passe bien afin qu’on aille au bout d’un an vers des élections libres et transparentes qui consacreront le retour du pays à une vie constitutionnelle normale.

Tulinabo Mushingi, ambassadeur des USA au Burkina Faso

Nous venons d’assister à la passation des charges entre le Lt-colonel Yacouba Isaac Zida et un président civil, en la personne de Michel Kafando. C’est un moment historique pour le peuple burkinabè et comme nous le disons « dunyan ya sababo, sababo songo ». Nous allons continuer à travailler avec tous les acteurs et le gouvernement de la transition dont la mission essentielle est de préparer des élections libres et transparentes en 2015. Quant au choix du Premier ministre militaire, nous nous en tenons à la décision des Burkinabè eux-mêmes. La passation du pouvoir aux civils, la levée de la suspension de la Constitution sont du reste, des attentes pressantes formulées par les USA auxquelles l’on a déjà répondu. L’organisation d’élections libres et transparentes en 2015 et le retour des militaires à leurs fonctions primordiales, à savoir la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la sécurité des Burkinabè sont les autres points et nous pensons être sur la bonne voie. En tous les cas, les USA feront toujours l’effort d’accompagner le peuple burkinabè dans sa reconstruction.

Propos recueillis par
Beyon Romain NEBIE



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Vu et entendu


Maître Sankara euphorique

A l’annonce de la réouverture du dossier Thomas Sankara, l’avocat de la famille Sankara et président de l’UNIR/PS, Maître Bénéwendé Stanislas Sankara n’a pu contenir sa joie. Il s’est mis debout, et a manifesté sa joie en secouant vigoureusement ses deux bras levés.

L’anglais, quand tu nous tiens

Pendant le discours du président ghanéen, John Dramani Mahama, le public n’a de cesse d’applaudir à tout propos. Comprenait-il quelque chose, ou était-il seulement impressionné par la langue de Shakespeare ? En tout cas, le président a été ovationné et même accompagné après son speech. A la fin de la cérémonie, il a été l’un des présidents à ne pas avoir été bousculé pour les interviews. D’ailleurs des journalistes s’inquiétaient déjà de pouvoir décortiquer son discours.

Le « tampon » de IBK

Après avoir félicité le président Kafando, le président malien, Ibrahim Boubakar Keïta, s’est retourné vers le président sortant, Yacouba Isaac Zida, le point fermé, comme pour dire « tampon ». Un geste fortement applaudi par le public qui a aimé.

Les voleurs ont pris part aux interviews

A la sortie des officiels, une bousculade-monstre. Aucun journaliste ne voulait rater une interview. On se demandait bien d’où venait tout ce monde. Subitement, un confrère réalise que son portable a disparu. Il tente en vain d’appeler sur le numéro qui sonne, et que personne ne décroche. Une extraordinaire chance a voulu qu’il s’écarte du groupe pour répondre à un coup de file sur son deuxième portable. C’est là qu’il découvre son voleur, affairé à démonter l’appareil. Il a juste le temps de saisir son dû, et le chipeur s’est fondu dans la foule.

Slam et musique

La solennité de l’évènement n’a pas empêché qu’il y ait de l’animation. L’assistance a eu droit à une prestation du slameur Don Sharp, accompagné pour la circonstance de Rama, de sa kora. Un duo qui a fait sensation. Tout comme le Collectif pour la paix, composé d’artistes-musiciens comme Greg, Pamika, Awa Boussim...

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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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