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Passation De Charges: Michel Kafando Autorise L’identification Du Corps De Thomas Sankara
Publié le samedi 22 novembre 2014  |  FasoZine
Thomas
© Autre presse par DR
Thomas Sankara, ex-président du Burkina-Faso




La cérémonie officielle de passation de charges entre le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, chef de l’Etat sortant, et Michel Kafando, président du Faso, chef de l’Etat, s’est déroulée ce vendredi 21 novembre 2014 au Palais des sports de Ouaga 2000. En présence des chefs d’Etats et de gouvernement de 9 pays de la sous-région, du président en exercice de l’Union africaine et de nombreuses autres personnalités, le nouveau président du Faso a annoncé qu’il règlera bientôt le compte à tous ceux qui avaient dilapidé les deniers publics. Mais ce qui aura le plus retenu l’attention de ceux qui ont effectué le déplacement du palais des sports, c’est l’annonce faite par Michel Kafando d’autoriser l’identification du corps de Thomas Sankara.

Le chef de l’Etat devait arriver à 17h. Mais c’est finalement à 18h 45 qu’il a fait son entrée au palais des sports. Accompagné par le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, l’ex chef d’Etat devenu Premier ministre, Michel Kafando a été ovationné par le public. Il le sera encore plus lorsqu’il prononcera son discours après la passation de charges entre lui et son désormais Premier ministre.

Mais avant, les présidents du Ghana, du Sénégal, du Niger, du Mali, du Bénin, de la Mauritanie, le Premier ministre du Togo, les ministres des Affaires étrangères du Nigéria et de la Côte d’Ivoire, avaient pris place. Ensuite, les présidents ghanéen, président en exercice de la Cédéao, mauritanien, président en exercice de l’Union africaine, ainsi que le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU se sont succédés à la tribune pour féliciter le peuple burkinabè pour son courage et inviter les nouvelles autorités à fonder leurs actions non seulement sur la Constitution mais aussi sur la charte de la transition.

Kafando dit avoir compris le peuple burkinabè
Puis, quand vient le tour du nouveau président du Faso, l’applaudimètre monte d’un cran. D’un ton solennel, Michel Kafando demande une minute de silence en la mémoire des « martyrs de la révolution ». Il fait observer aux spectateurs d’un soir que jamais au cours de son histoire, le Burkina Faso n’a été confronté à une telle situation qui aurait pu, « n’eut été la main divine, nous conduire au cataclysme ». A l’en croire, « nous payons ainsi le tribut des errements et de l’aveuglement d’un système qui, jusqu’ à l’entêtement, a refusé de regarder la réalité en face ».

« Cette révolution n’est que la résultante d’une exaspération sociale face à l’injustice flagrante, au népotisme, à l’impunité et à la corruption », a indiqué le président du Faso, décrochant ainsi des salves d’applaudissements, même de la part des présidents des autres pays. Le président Kafando, après avoir rendu un hommage appuyé aux jeunes et aux femmes qui ont rendu possible la révolution des 30 et 31 octobre derniers, surtout à ceux qui sont tombés ce jour-là, a décidé de leur dédier le mausolée des héros nationaux qui doit désormais porter le nom de « Panthéon des martyrs de la révolution ».

Le chef de l’Etat a aussi laissé entendre qu’il a compris le message du peuple : « plus jamais d’injustice, plus jamais de gabegie, plus jamais de corruption. Ceux qui ont méprisé la justice et qui pensent qu’ils peuvent impunément dilapider les deniers publics, nous règlerons bientôt les comptes », annonce t-il, au bonheur du public, qui applaudissait à tout rompre. M. Kafando annonce qu’il entend ramener la morale à la première place dans l’exercice du pouvoir politique.

Ouverture du Dossier Thomas Sankara
Mais là où ce diplomate a surpris tout le monde, c’est quand il annonce que « j’ai décidé, au nom de la réconciliation nationale, que les investigations pour identifier le corps de Thomas Sankara ne seront plus assujetties à une décision de justice mais seront du ressort du gouvernement. D’ores et déjà, dès aujourd’hui, à cet instant même, cette autorisation est accordée ».

A cette annonce, la salle est en transe. C’est manifestement la joie chez de nombreuses personnalités : Ibrahim Boubacar Kéita le président malien, Macky Sall du Sénégal, Roch Marc Christian Kaboré, Ablassé Ouédraogo, Saran Sérémé…, tout ce beau monde, à l’instar du public, jubile.

Me Bénéwendé Sankara lui n’arrive pas à se contenir. Il se lève, saute de joie, lève les deux mains vers le haut et ovationne le président à se rompre les paumes de la main. « Je n’ai pas de mots pour exprimer ma joie et ma fierté et je pense que les sankaristes doivent être plus que jamais les hommes les plus heureux ce soir », dira t-il plus tard.

« Nous rendons grâce au seigneur et nous prions pour que le processus se passe bien pour le bien et le bonheur des burkinabè », commentera à la fin de la cérémonie le cardinal Philippe Ouédraogo. Pour sa part, dira Victor Tiendrébéogo, (le Larlé Naaba, Ndlr), « nous espérons que la révolution du 30 octobre va servir de leçon aux actuels dirigeants ainsi qu’aux futurs dirigeants ».

Quant au président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, il a déclaré que ce qui s’est passé au Burkina Faso ces dernières semaines est une victoire de la démocratie, de la paix et de la stabilité. « Le peuple du Burkina Faso vient de montrer au monde entier que l’Afrique a des ressources insoupçonnées. C’est un grand jour non seulement pour le Burkina Faso, mais pour l’Afrique et singulièrement pour notre sous région », a-t-il ajouté.

Inoussa Ouédraogo
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