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Transition politique au Burkina : de la nécessité d’une réconciliation nationale
Publié le vendredi 21 novembre 2014  |  Le Pays
UEMOA
© aOuaga.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Photo : Blaise Compaoré, président du Faso




Depuis le départ de Blaise Compaoré du pouvoir, les langues commencent à se délier. Les déclarations se succèdent et se ressemblent les unes et les autres. Tout le monde est unanime que pour construire un Burkina prospère et uni, il faut nécessairement aller vers une réconciliation nationale. C’est la substance de la déclaration ci-dessous. Lisez donc !

La volonté de modification de l’article 37 en son aspect limitant des mandats présidentiels successifs a constitué l’élément déclencheur de la révolution d’octobre 2014. Nous disons révolution d’octobre 2014 car s’il est vrai que tout s’est dénoué le 30 octobre, il convient de souligner que c’est l’entièreté de ce mois qui a vu grandir le sentiment de mécontentement des populations.
Parmi les différents éléments de la situation que vit le Burkina Faso actuellement, nous venant à l’esprit la fierté est sans nul doute le plus redondant. Certes, il y eut les multiples proclamations, des tirs malheureux à la Radiotélévision Nationale Burkinabè et surtout de nombreux disparus devant le sacrifice desquels nous nous inclinons. Toutefois, force est de constater que les titubations de l’après Blaise ne survécurent pas au weekend du 1er novembre. Dès le lundi 03 novembre, les activités reprenaient leur cours normal, témoignant de la maturité du peuple burkinabè qui, une fois sa cause aboutie, sut tourner la page le temps d’un weekend. D’aucuns urbi et orbi s’attendaient à une précarisation de nos institutions et à un désordre sans fin. Que nenni ! Nous pouvons en être fiers.
Seulement si nous sommes fiers de l’acquis, la suite des évènements doit être à la hauteur des attentes de changement du peuple, à savoir une transition apaisée, civile et démocratique chargée de mener le Burkina aux élections de novembre 2015. Le choix s’est porté sur M. Michel Kafando, homme expérimenté s’il en est et diplomate averti, habitué des arcanes du pouvoir et des décisions de haut niveau. Nous voulons pour le moment saluer, applaudir, louer la cession du pouvoir aux civils par le Lieutenant-colonel Zida et cela dans un délai relativement court. Le Burkina Faso présente là un exemple extraordinaire à toute l’Afrique et rassure du même coup tous les sceptiques nationaux et internationaux.
Les Burkinabè peuvent enfin penser à novembre 2015 sans tressaillir de peur, sans se demander ce qui les attend. Ils peuvent se tourner vers les élections de 2015 avec la crainte clairement atténuée de voir leur futur choix biaisé par d’éventuels forfaitures juridico-constitutionnelles. Aussi, la chute du régime précédent constitue un « warning » à l’endroit de tous les politiques. La Constitution devrait et devra être respectée dorénavant. Respectée pas uniquement dans sa lecture simple, mais surtout dans ses aspects d’intérêt général. Une véritable victoire pour le peuple. Un succès immense pour le Burkina Faso !
Mais qu’en sera-t-il de l’ancienne majorité politique ? Cette dernière prendra sûrement part aux prochaines élections ; elle qui n’a pas vu monter le sentiment de mécontentement des Burkinabè quant à cette ineptie qu’elle comptait entreprendre. Il est évidemment encore tôt pour pronostiquer sur tel ou tel parti mais quel plaisir de pouvoir ne serait-ce qu’envisager une scène politique quasi équilibrée !
Il y a donc la charte, la transition, mais celle-ci ne prévaut que pour un an. Notre Constitution, nous le disions plus haut, devra être respectée au-delà de cette période transitoire. Cette Constitution malmenée, cause malgré elle des déboires actuels, devra en effet être revue et permettre un fonctionnement réellement républicain de nos institutions. Nous insistons sur la propriété commune des institutions. Nos institutions ne doivent plus être menacées de personnification.
Le président de la transition Michel Kafando et son équipe vont devoir être courageux et vigilants.
Du courage, il en faudra car la tâche est à la dimension des attentes du peuple burkinabè, c’est-à-dire énorme ; il faudra par exemple très rapidement entamer de façon juxtaposée une réconciliation nationale et la réouverture des dossiers judiciaires des anciens caciques jadis au pouvoir. Tâches contradictoires mais toutes deux nécessaires. Bon courage M. le Président !
De la vigilance, il en faudra également car les lustres de Kosyam et autres avantages liés à la fonction ne devraient pas détourner la nouvelle équipe aux commandes de sa lettre de mission datée du 31 octobre 2014 et signée par le peuple burkinabè.
Le chantier est vaste, mais le peuple burkinabè a repris les rênes de sa destinée et c’est ce qui prime. Se laissera-t-il confisquer cette liberté de décision acquise en esquivant, pour les plus heureux, les tirs à balle réelle ? Nous osons espérer que non.

Emergence 21
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