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Sidwaya N° 7318 du 18/12/2012

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Sommet extraordinaire du conseil de l’entente rénove La boucle ferroviaire pour relancer l’intégration
Publié le mercredi 19 decembre 2012   |  Sidwaya


Ouverture
© Autre presse par DR
Ouverture du sommet extraordinaire des Chefs d’Etat du Conseil de l’Entente à Niamey


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Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a participé, le lundi 17 décembre 2012, au premier sommet ordinaire du « Conseil de l’entente rénové » à Niamey, au Niger. Avec ses pairs du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Niger et du Togo, ils ont échangé sur les activités de relance dudit conseil. Comme premier projet intégrateur de la communauté, les chefs d’Etat ont convenu de réaliser « la boucle ferroviaire entente (Bénin-Niger-Burkina-Côte d’Ivoire) ».

Les chefs d’Etat, Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Boni Yayi du Bénin, Faure Gnassingbé du Togo et Mahamadou Issoufou du Niger veulent donner un souffle nouveau à leur organisation, la plus ancienne du continent africain, le Conseil de l’entente (CE). En effet, ils se sont réunis au bord du fleuve Niger pour poursuivre ce vaste chantier de rénovation débuté en 2011 à Cotonou, et après une longue période de léthargie. Une minute de silence pour rendre hommage aux pères-fondateurs du CE et le feu vert est donné pour les travaux au Palais des Congrès.
La conférence du Niger a amendé le plan stratégique 2013-2016 du Conseil de l’entente, qui met l’accent sur la mission principale de l’organisation en matière de coopération politique, de promotion de la paix et de la sécurité, de projets intégrateurs, notamment dans le domaine des infrastructures. Dans cet esprit, les chefs d’Etat ont retenu, comme premier projet intégrateur à réaliser dans l’espace communautaire, le projet de construction de la boucle ferroviaire entente (Parakou-Dosso-Niamey-Tera-Kaya). Aussi, les chefs d’Etat ont maintenu le Centre régional de formation pour l’entretien routier (CERFER) comme institution spécialisée du CE. Ils ont instruit les ministres de l’institution à poursuivre les études en vue de sa transformation en un centre d’excellence. L’une des décisions majeures dans la réforme du CE a été également la dissolution du Fonds d’entraide et de garantie des emprunts. Les chefs d’Etat ont instruit le secrétariat exécutif de nommer un liquidateur.

Les différents intervenants ont souligné la nécessité de remettre sur orbite la doyenne des organisations africaines, créée le 29 mai 1959 par les présidents Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), Maurice Yaméogo ( Haute-Volta, actuel Burkina Faso), Hamani Diori (Niger), Maga Hubert (Dahomey, actuel Bénin) et rejointe en 1966 par le président du Togo, Gnassingbé Eyadéma. L’hôte du sommet, le président du Niger, Mahamadou Issoufou a, d’entrée de jeu, précisé que l’espace du Conseil de l’entente est économiquement viable avec plus de deux millions de km2 et 68 millions d’habitants. « Les pays-membres de l’espace disposent d’immenses ressources naturelles allant de l’uranium au pétrole en passant par l’or, le manganèse, le fer, le phosphate, le charbon, le ciment, l’eau, les ressources agropastorales et halieutiques », a indiqué le président Mahamadou Issoufou . Il a reconnu que le capital humain et les ressources naturelles dont regorge cet espace, mobilisées et développées de manière intégrée dans la paix, la liberté et la sécurité, peuvent faire de cet espace sous-régional, une des plus prospères au monde. Il a dit être disposé à soutenir cette organisation aux idéaux nobles, car lui-même, quand il était à l’opposition, a été arrêté, emprisonné en janvier 2011 et libéré sur l’intervention des chefs d’Etat, membres du CE.

Du bilan du Conseil de l’entente

Le bilan des activités du Conseil de l’entente a été fait. Et pour le secrétaire exécutif du CE, Patrice Kouamé, au plan politique, le Conseil a pu maintenir la paix entre les pays et donner une impulsion à la coopération en Afrique, en contribuant à la création d’institutions d’intégration sous-régionales et panafricaine, l’OUA, la CEDEAO, l’UEMOA, etc. Dans le domaine du développement économique, le CE a posé des actes concrets tels que le mécanisme de garantie des emprunts, des programmes ambitieux de développement rural, hydraulique, de soutien aux petites et moyennes entreprises.
La vision des pères-fondateurs du CE était de promouvoir, entre les pays membres, la paix, la sécurité, la solidarité et de cultiver la fraternité pour la promotion du développement. Cependant, la sous-région est soumise présentement à de graves menaces telles que le terrorisme, le crime organisé, etc. « Pour l’instant, les effets de ces menaces ne sont visibles qu’au Mali où elles ont créé les conditions de la remise en cause de la démocratie et de l’unité du pays. C’est une situation explosive qui n’épargnera, à terme, aucun de nos pays », a prévenu le président du Niger.

C’est ainsi que le président du Bénin, président en exercice sortant du CE, Boni Yayi, a soutenu que pour répondre aux aspirations des populations, l’organisation doit relever d’importants défis. Il s’agit des défis de l’entente, de la sécurité, de la paix et de la stabilité et ceux de la démocratie et de la bonne gouvernance, de la sécurité alimentaire et de l’économie verte, de la réalisation effective de l’intégration économique et de la solidarité du millénaire. Ainsi, la situation au Nord-Mali interpelle l’espace du CE. Et la conférence a encouragé le Président du Faso, Blaise Compaoré, dans ses efforts de médiation pour une sortie de crise au Mali. Elle a renouvelé son appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il autorise, le plus rapidement possible, l’envoi d’une force internationale pour aider à la libération du Nord-Mali, dont les populations sont actuellement dans "une immense détresse". Dans le communiqué final de la conférence, les chefs d’Etat ont pris acte des récents événements survenus à Bamako, le 11 décembre 2012, ayant conduit à la démission de l’ancien Premier ministre, Cheick Modibo Diarra. Ils ont salué la formation du nouveau gouvernement avec sa tête Diango Cissoko et condamné la persistance de l’influence de la junte militaire dans la transition politique au Mali.
L’organisation, dans ses vastes réformes, a signé à Niamey un accord de partenariat avec l’OIF, représentée à la conférence par Hervé Cornell, conseiller spécial du secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf.

Boureima SANGA

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