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Assemblée nationale : 127 noms pour changer quoi ?
Publié le mardi 18 decembre 2012   |  Journal du Jeudi


2e
© aOuaga.com par Aristide Ouedraogo
2e session ordinaire de l’assemblée nationale
Mercredi 26 septembre 2012. Ouagadougou, assemblée Nationale


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Les élections législatives et municipales couplées du 2 décembre 2012 ont (provisoirement) livré leur verdict. En attendant que le contentieux électoral soit vidé, on peut déjà se faire une idée de quelques portraits auxquels il va falloir probablement s’habituer.
Les élections législatives et municipales qui viennent de se dérouler au Burkina, quasiment à mi-mandat pour le président Compaoré dont c’est le dernier bail constitutionnel à la tête du pays, consacrent la suprématie de trois formations politiques. Celles-ci se taillent la part du lion, au propre comme au figuré. Il s’agit, bien évidemment, du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et de l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA).
Au niveau du Parlement, il y avait, faut-il le noter, au total, 127 sièges à pourvoir. Soit 17 de plus que dans la précédente législature. Naturellement, les postulants étaient nombreux à se bousculer pour avoir le droit de se présenter. Surtout, du côté du parti au pouvoir et de ses alliés. Et ce pour des raisons assez évidentes. Entre les anciens qui cherchaient coûte que coûte à se maintenir dans le jeu et les nouveaux aspirants dont les ambitions étaient débordantes, le choix de la hiérarchie s’est finalement imposé. A l’arrivée, au soir du 2 décembre 2012, tous les sièges avaient partiellement trouvé preneurs. A tout seigneur, tout honneur, c’est le CDP qui parvient à positionner 70 députés dans la nouvelle Assemblée nationale (55,11%). Mais il s’agit là d’un recul notable pour lui, si l’on tient compte de l’écrasante majorité (64,86%) dont ce parti disposait il y a encore cinq ans, et qui lui permettait d’aspirer toutes les dynamiques en sa faveur. Il conserve sa majorité, certes, mais c’est un triomphe modeste qui, de plus, le met face à des exigences de responsabilités pour l’avenir.
Actuel Premier ministre de Blaise Compaoré, Luc Adolphe Tiao est parvenu à s’imposer sans difficulté dans son fief du Sanguié, en compagnie de Rosalie Bassolé, l’épouse de Djibrill Bassolé, le chef de la diplomatie burkinabè. Maniant son... double chapeau chinois de chef du gouvernement et de candidat en course pour décrocher un poste électif, le “PM” n’a pas été épargné par les critiques de ses adversaires. Ces derniers n’ont eu de cesse de dénoncer les abus constatés lors de la campagne. A l’arrivée, il peut pousser un ouf de soulagement. Il s’offre désormais une légitimité qui lui faisait défaut jusque-là.
À présent, il lui faudra faire un choix. Ou, du moins, il appartient au chef de l’Etat d’en décider, au nom des prérogatives qui sont les siennes. Que fera-t-il de ce serviteur qui, au fil des mois, s’est découvert des talents de politiciens souvent verbeux? Va-t-il le larguer sur le perchoir comme cela se susurre déjà dans la capitale et confier à nouveau la primature à un gestionnaire? Ou alors préfèrera-t-il le conserver auprès de lui au nom d’une certaine continuité? Cela va se savoir d’ici peu.
Idem pour “l’énigme” François Compaoré, le conseiller spécial et frère cadet du Président du Faso. Lui aussi fait son entrée dans le cercle des élus nationaux. Avant le 2 décembre 2012, il était dans l’ombre du chef de l’Etat et usait de son influence pour asseoir sa domination sur le parti présidentiel et le gouvernement où il s’est employé à placer méthodiquement ses amis et ses proches aux postes les plus importants.
En définitive, le régime s’offre une victoire faite d’un assemblage entre une partie de la vieille garde encore influente et des fidèles qui n’ont jamais été bien loin des cercles d’influence: président d’institution, directeur de cabinet, ministres en fonction, ex-ministres, détachés sans fonction officielle, chefs traditionnels, opérateurs économiques, ils sont désormais aux commandes pour un quinquennat.
Côté UPC, le décompte final donne des noms dont certains sont bien connus. A commencer par le chef de ce parti, jeune de seulement deux ans, et qui parvient à bousculer les équilibres. En se faisant élire sur la liste du Kadiogo, Zéphirin Diabré peut mieux gérer son positionnement sur l’échiquier national. A ses côtés, c’est un Louis Armand Ouali victorieux qui signe son retour par la grande porte après avoir été sorti de la précédente Assemblée par la fenêtre. Mais Zéphirin n’est pas le seul chef de parti à avoir obtenu son ticket. D’autres personnalités se maintiennent également dans la course.
Parmi celles-ci, on peut citer Gilbert Noël Ouédraogo de la majorité présidentielle, Arba Diallo, Bénéwendé Sankara ou encore Ablassé Ouédraogo qui, eux, sont de l’opposition... Pourront-elles pousser la roue du changement dans le sens souhaité par leurs militants? L’avenir le dira. Sauf que, par le passé, l’opposition parlementaire a été désillusionnée parce qu’elle avait considéré, à l’époque, de semblantes entraves à l’expression de ses souhaits.
En effet, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, strict et manifestement taillé sur mesure, encadre fortement les activités des partis. Par conséquent, il peut s’apparenter par moments à un véritable saut d’obstacles. Ce qui pourrait créer bien des frustrations.

A. TraorÈ

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