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Transition Au Burkina: Il Faut Aller Vite, Mais Bien!

Publié le mardi 18 novembre 2014 | FasoZine

© aOuaga.com par G.S
Distinctions : le lieutenant-colonel Zida élevé à la dignité de Grand-Croix de l`Ordre national
Mardi 18 novembre 2014. Ouagadougou. Conseil économique et social (CES). Le Grand chancelier des Ordres du Burkina, colonel Mamadou Djerma, a élevé le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, chef de l`Etat de la transition, au rang de dignité de Grand-croix de l’Ordre national du Burkina

Ancien ministre dans plusieurs gouvernements de la Haute Volta, Michel Kafando, le président du Faso, peut se targuer de posséder un carnet d’adresses bien épais. L’international, pour avoir servi durant une bonne partie de sa vie professionnelle comme ambassadeur du Burkina Faso aux Nations Unies, il en connaît non seulement le réseau, mais surtout le langage. Ce qui a dû contribuer à faire pencher la balance de son côté lors de la désignation du président par intérim.

Ce qui est certain, le Burkina a besoin en toute urgence de retrouver la confiance des Nations unies et d’autres institutions internationales, des partenaires techniques et financiers et de pays comme les Etats-Unis ou la France. Qui plus est, Michel Kafando qui est resté longtemps éloigné du pays, sans en être déconnecté, se démarque plus ou moins de l’ancien régime mis aujourd’hui en quarantaine. Tout compte fait, c’est un président de consensus qui a reconnu tout de suite les énormes charges qu’il doit porter sur ses épaules de retraité, car l’avenir du Burkina se joue lors de cette transition d’un an. Douze petits mois!

Michel Kafando, en plus de se pencher sur l’organisation des élections présidentielle et législatives de 2015, doit également prendre à bras le corps la reconstruction politique mais surtout celle des cœurs. Sans oublier que l’économie burkinabè, si elle n’est pas totalement en lambeaux, n’a pas moins besoin d’un bon coup de fouet pour retrouver vie.

Mais, si Michel est un archange, Kafando lui n’est pas le Messie. C’est un homme avec ses qualités et ses défauts d’humain. Sans l’aide de tous, «le président de consensus ne peut rien et la transition n’aura servi à rien, sinon qu’à compliquer la tâche aux dirigeants qui viendront après.

L’aide de tous, ce sont les critiques objectives et non les propos laudateurs qui in fine développeront chez le culte de la personnalité et le goût du pouvoir à vie. L’aide de tous, c’est la mutation positive du comportement de chaque individu et de la société. L’aide de tous, c’est l’apport financier de la communauté internationale qui est plus prompte à condamner qu’à agir.

Le premier acte important à poser dans l’immédiat par le diplomate que tout le monde s’accorde à reconnaître chevronné, et qui vient de prêter serment et d’être investi de son pouvoir, c’est la nomination de son premier ministre qui devrait intervenir ce mercredi. Un militaire ou un civil? La question reste posée, la charte de transition n’interdisant pas aux militaires d’occuper ce poste, même si la communauté internationale et la société civile burkinabè tiennent à ce que les hommes de tenue retournent dans les casernes d’où ils peuvent accompagner la transition en tant qu’armée républicaine. Du reste, Zida n’aura tout de même pas lâché le morceau pour lorgner le fauteuil de premier ministre. Le cours de l’histoire ne lui donnera pas raison.

Morin Yamongbé