Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Burkina : Michel Kafando, discret diplomate devenu humble président
Publié le mardi 18 novembre 2014  |  AFP
Transition
© aOuaga.com par Séni Dabo
Transition : le président Michel Kafando prête serment
Mardi 18 novembre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Le président désigné de la transition, Michel Kafando, a prêté serment devant le Conseil constitutionnel qui l`a ensuite investi de ses fonctions de président du Faso et chef de l`Etat par intérim




Ouagadougou - Michel Kafando, le nouveau chef d'Etat intérimaire du Burkina Faso qui a prêté serment mardi à Ouagadougou a placé son mandat d'un an sous le signe de "l'humilité", après une vie consacrée à la diplomatie.

"Je reçois cette charge avec beaucoup d'honneur mais aussi avec beaucoup d'humilité, l'humilité de quelqu'un qui n'est là que pour une période transitoire, l'humilité de quelqu'un qui est conscient que le pouvoir qu'il détient appartient au peuple", a-t-il observé, en référence au peuple qui a renversé le président Blaise Compaoré le 31 octobre après 27 années de règne.

Agé de 72 ans (né le 18 août 1942), cet homme de grande taille, aux cheveux noirs légèrement grisonnants, à la mine réservée, a fait toute sa carrière à l'international, où ses études l'ont conduit. Droit public et sciences politiques, d'abord à Dakar jusqu'en 1968, puis Bordeaux et Paris.

Genève ensuite, où il obtient un diplôme de formation diplomatique au Centre européen de la dotation Carnegie.

A son retour en Haute-Volta, l'ancien nom du pays, il intègre le ministère des Affaires étrangères, où ils enchaîne les postes de direction : coopération internationale, relations internationales, organisations internationales.

Cette dernière expérience le mène à l'ONU, où il devient une première fois ambassadeur de son pays (1981-1982). En 1982-83, Michel Kafando prend la charge de ministre des Affaires étrangères dans plusieurs gouvernements, le pays connaissant une forte instabilité.

- 'Pas de république bananière'-

L'avènement du président révolutionnaire Thomas Sankara (1983-1987), dont ce père de deux enfants n'est pas proche, selon plusieurs sources, le conduira sur les bancs de la Sorbonne, pour la rédaction d'une thèse en 1990 sur la diplomatie ouest-africaine face au bloc de l'Est.

Des années plus tard, Michel Kafando revient aux Nations unies. Après la Haute-Volta, il représente désormais le Burkina Faso à New-York, où il passera treize ans, de 1998 à 2011.

Depuis sa retraite, M. Kafando s'est consacré à sa ferme, qui le passionne,
ainsi qu'à des travaux de consultant, expliquait-il à l'AFP avant sa
désignation.

Le diplomate émérite s'est aussi distingué par une jolie passe d'arme récente avec son successeur à l'ONU au sujet de la vente, selon lui abusive, de la résidence du Burkina à New York.

"Vivement enfin que l'on soit plus exigeant dans le choix des hommes", écrivait-il à ce sujet le 27 octobre, soit quatre jours à peine avant la chute de Blaise Compaoré.

Mardi, ce président qui aura la très lourde charge d'aider son pays à tracer un nouveau chemin après 27 ans de monopolisation du pouvoir par un seul clan, a déclaré que l'exercice du pouvoir "ne doit souffrir d'aucun abus, aucun excès".

Promettant que "plus rien ne sera comme avant s'agissant du respect scrupuleux de l'ordonnancement politico-juridique" du Burkina, Kafando n'a pas hésité à affirmer que son pays "ne saurait être une république bananière". Une référence à nombre de pays du continent qui vivent encore sous des régimes autocratique.


roh-jf/jpc
Commentaires