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Le Pays N° 5259 du 17/12/2012

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Kongoussi : une femme fait emprisonner son époux pour adultère Publié le lundi 17 décembre 2012
Publié le mardi 18 decembre 2012   |  Le Pays




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La communauté enseignante de la commune de Sabcé et de la ville de Kongoussi a vécu un fait extraordinaire le 14 décembre 2012, suite à l’incarcération d’un instituteur de la CEB de Sabcé à la Maison d’arrêt et de correction de Kongoussi par son épouse, pour adultère. En réaction, une cinquantaine d’enseignants s’est déportée à Kongoussi pour exiger la libération de leur collègue, chose qui est restée vaine.

Les faits remontent au 13 décembre 2012, quand O. K, instituteur à l’école A de Sabcé a été déposé à la Maison d’arrêt et de correction de Kongoussi pour fait d’adultère suite à une plainte déposée par son épouse S.A, ménagère de son état. C’est pourquoi le 14 décembre dernier, les enseignants de Sabcé ont abandonné stylos et craies pour exiger la libération de leur collègue qui venait de passer une première nuit en prison à travers un rassemblement à la Direction provinciale de l’enseignement de base et de l’alphabétisation (DPEBA) du Bam. Pour en savoir davantage sur les chefs d’inculpation qui pèsent sur O. K, nous avons rencontré le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Kongoussi,

Jean-Claude Traoré, qui s’est voulu explicite sur le sujet en ces termes : tout est parti d’une demande de divorce que l’instituteur a introduite au palais de Justice de Kongoussi. Le juge chargé du dossier a entendu le couple et c’est suite à cette option de l’enseignant que son épouse, à son tour, a formulé une plainte contre son mari pour adultère. « Mais comme ce dernier volet est pénal, j’ai instruit la police de Sabcé de mener des enquêtes pour établir la véracité des faits. C’est ainsi que la police a pu établir qu’une dame du nom de B. G occupait la chambre conjugale de S.A. Interrogé par la police, l’enseignant a reconnu la présence de B.G au domicile conjugal. Elle a même empêché la dame légitime de rentrer dans la cour quand celle-ci est revenue de Ouagadougou et qu’elle a trouvé son mari absent, alors qu’elle porte un enfant d’environ 2 ans. Après réception du procès-verbal de la police, j’ai convoqué l’enseignant dans un premier temps, mais il ne s’est pas présenté. Je l’ai convoqué une deuxième fois et il est effectivement venu avec son épouse (le 13 décembre 2012). J’ai voulu l’entendre à propos de la plainte de son épouse et il m’a répondu qu’il ne dira rien sans la présence de son avocat », explique le procureur

La femme a disparu de Sabcé

« C’est ainsi que j’ai délivré un mandat de dépôt en attendant le procès parce que l’adultère est puni par l’article 418 du Code pénal d’un emprisonnement de 2 à 6 mois ferme et d’une amende de 50 à 150 000 F CFA ou l’une de ces deux peines seulement. L’enseignant a été déposé à la maison d’arrêt devant son épouse qui a même réclamé la moto pour repartir. J’ai voulu savoir à qui appartient l’engin et elle m’a dit que c’est le nom du mari qui est là-dessus mais que leur couple avait opté pour la communauté de biens, ce qui est vrai. Alors, je lui ai remis la moto pour qu’elle rentre. Et le soir, elle revient larmoyant dans mon bureau pour me dire qu’elle regrette son acte et qu’elle veut la libération de son mari. Je lui ai conseillé de retirer sa plainte, seule condition pour mettre fin à la poursuite de son mari conformément à l’article 419 du Code pénal. Ce qui fut fait. Mais ce que les gens ne comprennent pas, c’est que le procureur ne peut pas lever son propre mandat. Il faut que le tribunal siège lors d’un procès pour mettre fin à la plainte et lever le mandat de l’enseignant. Et ceci sera fait à la prochaine audience, le 19 décembre 2012. »

Après ces explications du procureur à une délégation des enseignants qui s’était rendue au parquet, les enseignants ont opté d’attendre l’audience pour ne pas porter entorse à la loi. Mais avant de libérer les locaux de la DPEBA autour de 19 h, les collègues de O. K ont manifesté leur solidarité à l’endroit de leur collègue afin de lui remonter le moral et lui adoucir les conditions de séjour. Quant à l’autre moitié de l’enseignant, bien vrai qu’elle donnât l’impression de compatir à la douleur de son époux, elle a disparu de Sabcé. Mais en attendant le 19 décembre prochain pour la libération de O.K, une seule question reste sur toutes les lèvres de Kongoussi à Sabcé : quel avenir sera réservé à ce jeune couple précédemment réputé pour son exemplarité ?

Asmado RABO (Correspondant)

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