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Insurrection populaire au burkina : Voici comment l’exil de Blaise Compaoré a été organise
Publié le mardi 18 novembre 2014  |  Le Quotidien
UEMOA
© aOuaga.com par G.S
UEMOA : 20 ans au service de l`intégration économique
Lundi 20 octobre 2014. Ouagadougou. Salle des banquets de Ouaga 2000. Les chefs d`Etat et de gouvernement des pays membres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se sont retrouvés pour célébrer le 20e anniversaire de l`organisation commune placé sous le thème "UEMOA, 20 ans, les voies d`un développement solidaire". Photo : Blaise Compaoré, président du Faso




Après avoir abdiqué sous la pression populaire, l’ancien président Blaise Compaoré s’est réfugié à Yamoussoukro, depuis un certain temps. Dans quelles conditions a-t-il quitté le territoire national ? quand bien même la France a reconnu avoir déployé les moyens nécessaires pour permettre son exil l’autre question est comment tout cela s’est organisé. Aujourd’hui, des langues de délient de plus en plus et on en sait un peu plus. Aussi, des rumeurs font état d’affrontement entre militaires français et burkinabè à Fada. En réalité aucun échange de tirs n’a été fait. Fada, dernière escale de l’homme du 15 octobre 87, porte toujours les stigmates de la violence des manifestations des 30 et 31 octobre. Le bilan partiel des dommages matériels livré par le directeur régional de la Police fait état de plus de 10 millions francs CFA de perte subies par les débits de boissons.
La commune renommée se porte bien au royaume des rumeurs alimentées et foisonnantes autour des conditions de départ de l’ancien président du Faso Blaise Compaoré. Une des rumeurs la plus répandue est celle-ci : « le départ du président du Faso a donné lieu à un échange de tirs entre des militaires burkinabè et français qui assuraient sa protection. L’affrontement qui a eu lieu à l’aérodrome de Fada aurait fait des morts et plus d’une dizaine de blessés ». pourtant dans la ville de Fada, nombreux sont ceux qui se disent surpris d’apprendre de telles informations. « Nous n’avons pas entendu de coup de feu ici. Et comme vous le voyez nous sommes à quelques encablures de l’aérodrome et nous aurions été alertés s’il y avait des coups de feu », a fustigé un militaire du 34e régiment interarme (RIA) basé à Fada rencontré dans la ville. En fait, le camp qui abrite le 34e RIA est situé à moins de deux kilomètres de l’aérodrome où l’appareil transportant l’ancien président du Faso a atterri. selon une source proche du sujet, après avoir quitté son palais dans la matinée du 31 octobre, l’ex locataire de Kosyam a observé sa dernière escale sur la route de Pô dans la localité de Nobili. Cette escale a été nécessaire au regard du remous que l’annonce de l’arrivée probable du cortège qui l’escortait à Pô a suscité dans ladite ville. A partir de Nobili, le choix a été orienté vers la ville de Fada que le grand sachem affectionnait particulièrement. Il fallait coordonner l’opération avec les forces françaises dans l’extrême discrétion. Le scénario trouvé est celui-ci. A 17 h moins le quart, un cargo militaire atterri sur la piste de l’aérodrome du Gulmu. L’atterrissage du cargo alerte les forces de sécurité de la ville qui informent leur supérieur hiérarchique. «Le 31 octobre à 17 h 20mn, j’ai reçu un appel m’informant de la présence d’un avion militaire à l’aérodrome de Fada N’Gourma. J’ai tout de suite dépêché une équipe pour vérifier l’information. Le chef de l’équipe m’a contacté quelques minutes plus tard pour confirmer la présence de cargo militaire à l’aérodrome du Gulmu avec à bord des militaires français » , a précisé le directeur régional de la police nationale de l’Est, Dramane Frank Elvis Compaoré. Les militaires français vont alors prendre le contrôle de l’aérodrome interdisant à quiconque d’approcher du dispositif. Aux éléments de sécurité et de défense qui se sont rendus sur les lieux, les forces françaises ont tout simplement affirmé qu’elles étaient là pour un exercice d’une heure et qu’elles sont à Fada parce qu’il y avait des pollutions à Ouagadougou. « Un des militaires a tapoté amicalement l’épaule de mon officier et lui a dit ’’non, nous sommes ici pour un exercice d’une heure. Nous sommes à Fada parce qu’il y a des pollutions à Ouagadougou », a confirmé le commissaire principal de Police Dramane Frank Elvis Compaoré.

Un militaire radié s’en prend aux forces françaises

Pendant que les forces françaises patrouillaient sur la piste de l’aérodrome, un jeune homme, on le saura plus tard, qui est un militaire radié se présentera sur les lieux avec l’exigence que les forces françaises quittent les lieux. Dans une vidéo filmée avec un téléphone portable, on l’aperçoit déshabillé jusqu’au caleçon et usant de mots pas du tout courtois pour exiger le départ des forces françaises. « Je sais que vous êtes ici pour chercher Blaise Compaoré. Partez, on ne veut pas vous voir ici. C’est vous qui gâtez nos pays », entre autres. Stoïque et déterminé, il rendra le bref séjour des forces françaises non reposant. Malgré les interventions de sa famille et des forces de sécurité maintenues à l’écart, le militaire radié persistait. Finalement c’est un officier de police qui parviendra à l’emmener loin des forces françaises. « Les éléments ont assisté à une scène qu’ils m’en ont rendu compte. Il y avait un jeune qui s’est mis en caleçon et qui roulait par terre en disant aux français : « je sais que vous êtes venus chercher Blaise ici, mais moi je vais mourir en martyr. Il ne partira pas, repartez d’où vous venez ». A un moment donné il a dit à mon officier dépêché sur les lieux : « roulez sur moi avec vos véhicules, je ne bougerai pas d’ici ». Sa famille serait venue sur les lieux pour l’emmener mais en vain. Mon officier, à un moment, a réussi à le dissuader et l’ a amené à porter son pantalon. Mais pas pour longtemps car, il s’est rebiffé et s’est déshabillé à nouveau en affirmant que pas question, il veut mourir en martyr. Encore l’officier s’est interposé et a réussi finalement à l’éloigner du dispositif militaire français », a relaté le directeur régional de la Police nationale de l’Est. Selon notre source, une fois les forces françaises sur les lieux et rassurés qu’aucune menace ne planait, le signal est donné à l’équipage objet de ‘’l’exercice’’. Et c’est aux environs de 19h, pendant que la nuit était tombée sur Fada, un hélicoptère escorté par un drone s’est posé sur la piste. Pendant que le président et ses gardes quittaient ledit hélicoptère pour embarquer dans le cargo dans un tourbillon de poussière, le drone patrouillait toujours en l’air. Et une fois l’opération finie, le cargo et l’hélicoptère escortés par le drone quitteront Fada pour la destination que tout le monde saura plus tard. Pour le directeur régional de la police de l’Est, ses éléments ont aperçu une transaction entre l’hélicoptère et le cargo militaire mais, avec l’obscurité et la poussière, il leur était difficile d’identifier les personnes concernées. « Comme mes éléments étaient tenus à distance et avec la poussière que l’appareil soulevait, ils ont simplement aperçu dans le noir et le flou, une transaction entre l’hélicoptère et le cargo. Mais ils n’ont pas pu savoir ce qui s’était passé exactement. Après les deux appareils ont décollé », a expliqué le commissaire Principal. Comment des forces étrangères, de la métropole soient-elles, peuvent fouler le sol d’un pays sans que les ‘’autorités locales’’ ne soient au courant ? A en croire le directeur régional de la Police, c’est par courtoisie que les autorités locales sont informées des manœuvres. Cependant, il reconnait que les autorités aéroportuaires devraient en être informées. Justement, tous nos efforts pour rencontrer l’autorité régionale en charge de l’aviation civile, furent vains. Absent de son poste, il avait promis à un des agents de nous contacter. Jusqu’à l’heure où nous mettions sous papier cet article nous n’avons pas été contactés. Il n’y a eu ni affrontement, ni blessés encore moins de mort
Selon une source militaire il ne pouvait pas y avoir un affrontement entre les forces burkinabè et françaises. A l’en croire, depuis les mutineries de 2011, le 34e RIA a été réduit en matériels. Et pas plus que 4 mois il en a été appauvri davantage. Alors d’où vient cette rumeur selon laquelle il y’aurait eu un affrontement ? Pour certains, cette rumeur tient peut-être des événements de 2011. D’autres par contre pensent que le lien avec deux événements qui se sont déroulés auraient donné lieu à la rumeur. Sur la question, le directeur régional de la Police national de l’Est a une idée. « Je crois que la rumeur tient du lien que les gens ont fait entre des événements qui se sont déroulés à des périodes différentes. Le 31 octobre, donc le même jour que les appareils français se sont posés sur l’aérodrome, j’ai personnellement conduit une opération à l’hôtel Panache. Les gens ont peut - être fait le lien entre cette opération et ce qui s’est passé à l’aéroport. En effet, dans la matinée du même jour, j’ai été réveillé matinalement par un coup de fil reçu du Bénin alertant sur un braquage en cours à l’hôtel Panache où étaient hébergés des autorités policières du Togo, du Bénin, du Niger et bien entendu du Burkina en formation ici. Etant donné que les gens ont profité de l’occasion pour se livrer à des pillages, j’ai pris la menace au sérieux. Pour une question à incidence diplomatique j’ai déployé sur le site, un important dispositif composé de la CRS, des éléments du commissariat central de Fada et le service régional de police judiciaire de Fada qui est le service chargé du grand banditisme. Quand je suis arrivé avec mon dispositif sur les lieux on a eu l’impression que quelque chose s’y passait. Parce que la commissaire Béninoise qui a appelé au pays pour alerter ,depuis l’étage, nous faisait des signes comme pour dire ‘’venez les braqueurs sont là’’. le grand dispositif à attirer l’attention des manifestants et des badauds qui se sont massés à côté de l’hôtel. J’ai pris le soin de leur dire que ce n’était pas prudent de rester à côté, parce qu’il pourrait avoir des échanges de tirs. Nous avons, avec soins, pénétré dans l’hôtel et procédé à la fouille chambre par chambre les deux bâtiments de l’hôtel. Finalement on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de braqueur. Ensuite je suis allé au milieu de la foule pour leur expliquer ce qui s’était passé. La majorité nous a crus mais quelques une ne nous ont pas crus. Plus tard on a entendu des rumeurs faisant état de la présence de ministres à l’hôtel. Mais nous n’allons pas déployer toute cette armada pour des ministres réfugiés dans un hôtel. Certaines rumeurs allaient plus loin, affirmant que c’est Blaise Compaoré qui y était et que nous y sommes allés pour le déloger. Je pense que c’est le lien entre cette opération et la présence de militaires sur l’aérodrome qui a donné lieu à cette rumeur. A ma connaissance il n’y a pas eu des échanges de tirs. Même lors de notre intervention, aucune grenade n’a été jetée et aucun tir n’a été fait. La deuxième explication est le lien que les gens ont pu faire entre la présence de militaires sur l’aérodrome et les casses faites par les manifestants au pied- à- terre présidentiel, le 30 octobre. En effet, quand les manifestants y sont arrivés, il y a eu des tirs de sommation par des agents de sécurité qui gardaient la cour qui, d’ailleurs, n’ont pas pu empêcher la foule d’atteindre sa cible », a tenté d’expliquer le commissaire de police.

Les biens appartenant au président du Conseil régional saccagés, pillés et incendiés

La ville de Fada, comme dans bien d’autres, n’a pas échappé à la furie des manifestations des 28, 30 et 31 octobre 2014. Le 28 octobre déjà, c’est le siège du CDP qui a été pris pour cible par des manifestants très remontés contre ceux qui prônaient la révision de l’article 37. Le saccage du siège du CDP était juste une annonce de la grande ‘’descente’’ du 30 octobre. L’hôtel Poundoungou qui appartiendrait, selon les manifestants, au président du Conseil régional,
Paramanga Ernest Yonli a été littéralement défait de ses meubles meublants. Saccages, pillages et incendies sont les recettes servies. Le domicile du président du CES n’a pas non plus été épargné. Le pied - à - terre du président a subi aussi la foudre des manifestants.des maquis et bars ont aussi reçu la visite de certains individus qui se sont livrés à des actes de pillages1


Par Saphnapanéa Pauldroit
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