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Burkina : Michel Kafando, un diplomate chevronné devenu président intérimaire (PORTRAIT)
Publié le lundi 17 novembre 2014  |  AFP
Michel
© Autre presse par DR
Michel Kafando, président de la transition du Burkina




Ouagadougou - Après une vie consacrée à la diplomatie, Michel Kafando, vient d’être propulsé au poste de président intérimaire du Burkina Faso, une charge qu’il occupera pendant un an, jusqu’aux élections prévues en novembre 2015.

"Plus qu’un honneur, c’est une redoutable responsabilité qui m’échoit, dont j’entrevois déjà les écueils et l’immensité de la tâche", a commenté M. Kafando, qui est resté impassible à l’annonce de sa désignation.

"J’ai naturellement accepté comme chaque fois lorsque que j’ai été sollicité par le devoir", a-t-il poursuivi, lisant devant la presse un court discours manuscrit.

Agé de 72 ans, cet homme de grande taille, aux cheveux noirs légèrement grisonnants, s’est présenté en costume-cravate, distingué et serein, pour son audition dimanche en début de soirée par le collège de désignation, composé de 23 membres, dont un majorité de civils.

Plus de six heures d’attente n’ont en rien entamé le flegme de Michel Kafando, né le 18 août 1942.

M. Kafando a fait toute sa carrière dans ce milieu, où ses études l’ont conduit. Droit public et sciences politiques, d’abord à Dakar jusqu’en 1968, quand les contrecoups du mois de mai parisien se sont faits sentir dans la capitale sénégalaise, puis Bordeaux et Paris.

Genève ensuite, où il obtient un diplôme de formation diplomatique au Centre européen de la dotation Carnegie.

A son retour en Haute-Volta, l’ancien nom du pays, il intègre évidemment le ministère des Affaires étrangères, où ils enchaîne les postes de direction : coopération internationale, relations internationales, organisations internationales.

Cette dernière expérience le mène à l’ONU, où il devient une première fois ambassadeur de son pays (1981-1982). En 1982-83, Michel Kafando prend la charge de ministre des Affaires étrangères dans plusieurs gouvernements, le pays connaissant une forte instabilité.

- ’Exigeant dans le choix des hommes’ -

L’avènement du président révolutionnaire Thomas Sankara (1983-1987), dont ce père de deux enfants n’est pas proche, selon plusieurs sources, le conduira sur les bancs de la Sorbonne, pour la rédaction d’une thèse en 1990 sur la diplomatie ouest-africaine face au bloc de l’Est.

Plusieurs années plus tard, Michel Kafando refait son entrée aux Nations unies. Après la Haute-Volta, il représente désormais le Burkina Faso à New York, où il passera treize ans, de 1998 à 2011.

Depuis sa retraite, M. Kafando s’est consacré à sa ferme, qui le "passionne", ainsi qu’à des travaux de consultant, expliquait-il à l’AFP avant son audition.

Le diplomate émérite s’est aussi distingué par une jolie passe d’arme récente avec son successeur à l’ONU au sujet de la vente, selon lui abusive, de la résidence du Burkina à New York.

"Vivement enfin que l’on soit plus exigeant dans le choix des hommes", écrivait-il à ce sujet le 27 octobre, soit quatre jours à peine avant la chute de Blaise Compaoré.

"Représenter le Burkina Faso à l’extérieur requiert, par-dessus tout, la rigueur morale, le courage et l’abnégation, l’honnêteté et la probité, une bonne dose de dignité et évidemment la compétence, toutes choses qui se résument en l’amour de la patrie", poursuivait-il.

Autant de qualités qu’il pourra à nouveau mettre en oeuvre au service de son pays durant l’année pendant laquelle il aura la charge de mener la transition. "Parfois, on a l’impression que quand on a décroché, on est plus occupé que quand on est en activité", ironisait-il quelques heures avant sa nomination.

roh-jf/mpd/sba




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