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Syndicats : 26 bougies pour le SYNATIC
Publié le jeudi 13 novembre 2014  |  Syndicats
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© Autre presse par A. Sanfo
Le Syndicat autonome des travailleurs de l`information et de la culture (SYNATIC) a tenu une assemblée générale le 12 novembre 2014 à Ouagadougou à l`occasion de son 26e anniversaire




Le Syndicat autonome des travailleurs de l'information et de la culture (SYNATIC) a eu 26 ans le 12 novembre 2014. Pour marquer l'anniversaire, le bureau national de ce syndicat a tenu une assemblée générale. Voici le message que son secrétaire général, Justin Coulibaly, a lu avant de donner la parole aux militants et militantes.


Camarades militantes, camarades militants !

Ce jour 12 novembre 2014 marque le 26e anniversaire du SYNATIC. En effet, c’est le 12 novembre 1988 que les travailleurs de l'Information et de la Culture, réunis en Assemblée générale constitutive, ont décidé de la création du Syndicat Autonome des Travailleurs de l'Information et de la Culture (SYNATIC) sur les cendres du STOV (Information) qui « ne répond plus aux réalités du ministère et aux exigences des travailleurs (…) en dépit des actes positifs posés de par le passé », comme souligné dans les Statuts du syndicat.
Depuis cette date historique pour les travailleurs des médias et de la culture, notre syndicat a été de tous les combats de notre peuple pour la démocratie, la liberté et le pain.

Camarades militantes, camarades militants !

Le mouvement populaire insurrectionnel qui a secoué notre pays les 30 et 31 octobre 2014 a abouti à la chute et à la fuite du capitaine Blaise COMPAORE et une partie de son clan mafieux ; au prix de l’héroïsme et du sacrifice de notre peuple et en particulier de sa vaillante jeunesse. Cette jeunesse qui a payé un lourd tribut avec des dizaines de morts et des centaines de blessés voulait, à travers cette lutte, un changement profond pour la conquête de la liberté, du progrès social véritable et de l’indépendance réelle pour notre peuple. En leur mémoire, je vous demande une minute de silence !
Merci !
Ce mouvement insurrectionnel s’est attaqué aux symboles du pouvoir à savoir le Parlement, le Gouvernement, à des institutions de la IVe République, aux domiciles et biens des dignitaires du parti au pouvoir, le CDP, et ses « mouvanciers ».
Le Bureau National adresse toutes ses félicitations à l’ensemble des travailleurs des médias publics et privés qui, tout en participant massivement et activement à ces journées mémorables, ont assuré un travail professionnel remarquable qui a permis à l’opinion publique nationale et internationale de vivre ce tournant historique de l’histoire de notre vaillant peuple.

Camarades militantes, camarades militants !

C’est dans ce contexte de colère populaire que la RTB dans son ensemble et en particulier la Télévision nationale a subi la foudre des manifestants.
Pourquoi en est-on arrivé là ?
Déjà, le 16 juillet 2013, les travailleurs des médias publics – mobilisés au sein du SYNATIC – ont interpelé les autorités du Ministère de la Communication sur leur immixtion dans le traitement de l’information au niveau des médias publics. Cela :
 afin de revaloriser l’image des travailleurs des médias publics au niveau des populations ;
 pour le respect des règles d’éthique et de déontologie dans le traitement de l’information.
En effet, nous soulignions à l’époque que « l’immixtion des autorités du ministère de la Communication dans le traitement de l’information dénature souvent le contenu des reportages, toute chose qui expose les travailleurs des médias publics à la vindicte populaire lors de la couverture des manifestations publiques ».
Et pour étayer notre propos, nous évoquions quelques exemples :
 la couverture partisane des grèves du SYNTSHA et du SYNATEL en 2013;
 les censures imposées par les autorités du ministère de la Communication dans les reportages des journalistes sur les activités de l’Opposition politique, de l’Unité d’Action Syndicale et des organisations de la société civile ;
 l’intervention directe des responsables du ministère de la Communication dans le traitement du reportage sur la marche du 29 juin 2013 de l’Opposition au niveau des médias publics (RTB et Editions Sidwaya).
 le « charcutage » du reportage du camarade Hahadi SANDAMBA sur les manifestations des citoyens pour revendiquer l’éclairage d’un tronçon de la Route Nationale n° 1 et la fermeture des caniveaux à cet endroit suite à un accident mortel à l’entrée de Bobo le 4 juillet 2013.
Notre objectif était de :
 revaloriser l’image des travailleurs des médias publics au niveau des populations ;
 faire respecter les règles d’éthique et de déontologie dans le traitement de l’information ;
 montrer le professionnalisme et le traitement équilibré de l’information dont devraient se prévaloir les médias d’Etat.

Camarades militantes, camarades militants !

L’attaque des locaux de la Télévision nationale lors des manifestations des 30 et 31 octobre dernier n’est rien d’autre que la conséquence directe de ces pratiques d’une autre époque visant à dénaturer le contenu des reportages au sein des médias publics.
Notre syndicat, tout en se battant pour la satisfaction des intérêts matériels et moraux des travailleurs, s’est énergiquement opposé à cette gestion partisane des médias publics.Toute chose qui lui a valu la répression féroce de ses militants les plus actifs à travers les affectations-sanctions et autres répressions ouvertes et/ou sournoises. Et pour enfoncer le clou, le Ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement et son staff politico-idéologique a, dans le cadre de la restructuration des structures CDP, réactivé celle de son ministère à Ziniaré le samedi 20 septembre 2014 pour mieux caporaliser le secteur de la Communication, avec l’appui de journalistes sans foi ni loi qui ont décidé de fouler au pied les règles élémentaires d’éthique et de déontologie.

Camarades militantes, camarades militants !

Dans cette nouvelle page de l’histoire de notre pays, après l’insurrection populaire qui a chassé une partie du clan mafieux du capitaine Blaise COMPAORE et la gestion du pouvoir querellé par le RSP, il est nécessaire pour nous, travailleurs des médias publics, de nous mobiliser davantage au sein de notre organisation de lutte qu’est le SYNATIC pour exiger :
- l’arrêt de l’immixtion des autorités dans la collecte et le traitement de l’information au niveau des médias publics ;
- l’annulation pure et simple des mesures arbitraires d’affectation et de brimades de toutes sortes prises à l’encontre des travailleurs qui se sont battus pour l’équilibre dans la collecte et le traitement de l’information ;
- l’amélioration conséquente des conditions de vie et de travail des travailleurs de la Culture afin de mieux contribuer au développement d’une culture saine dans notre pays ;
- l’amélioration conséquente des conditions de vie et de travail des travailleurs des médias publics et privés par l’adoption d’un Statut particulier pour les travailleurs des médias publics et la mise en œuvre effective de la Convention collective au niveau de la presse privée ;
- la poursuite de la lutte contre la vie chère, l’impunité, le chômage et la corruption.

Vive le SYNATIC !
Vive la lutte du peuple burkinabè !
Seule la lutte paye !

Ouagadougou, le 12 novembre 2014
Le Bureau National
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