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Le Pays N° 5258 du 14/12/2012

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La Coalition des OSC a propos des elections : « Nous devons nous passer des observateurs internationaux »
Publié le lundi 17 decembre 2012   |  Le Pays




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La Coalition des organisations de la société civile pour les réformes politiques et institutionnelles a, au cours de la campagne électorale et des opérations de vote des élections couplées des législatives et municipales, entrepris une opération d’observation. Au cours d’un point de presse organisé le 12 décembre dernier à l’Institut général de développement Marc Garango, la coalition a livré ses premières constatations et les grandes tendances qui s’esquissent en ce qui concerne l’organisation et le déroulement de la campagne électorale et du scrutin couplé du 2 décembre dernier.

« Dans l’ensemble, les élections se sont bien passées et les irrégularités constatées n’entachent pas la crédibilité et la transparence du scrutin. » Voilà une phrase qui est régulièrement prononcée par les observateurs internationaux à l’issue des scrutins. « Ces observateurs internationaux, nous devons à terme et le plus tôt possible nous passer d’eux parce que leurs observations n’ont aucun impact sur le scrutin », a affirmé le professeur Luc Marius Ibriga, porte-parole de la coalition des Organisations de la société civile (OSC) pour les réformes politiques et institutionnelles au cours d’un point de presse qu’ils ont organisé le 12 décembre dernier. Selon lui, les observateurs internationaux ont une réserve diplomatique ; si fait que même si les élections se sont mal passées, ils diront toujours qu’elles se sont bien passées. En plus, a-t-il continué, on ne peut pas venir à deux jours avant le scrutin et parcourir le jour des élections 10 bureaux de vote pour détecter les anomalies d’une élection. Pour ce qui les concerne, les observateurs indépendants, le professeur a fait savoir qu’il ne leur appartient pas de dire si les problèmes qu’ils ont constatés au cours de la campagne électorale et du scrutin couplées entachent ou pas la crédibilité et la transparence des élections. « Notre objectif était, en plus d’assurer la transparence du processus électoral, d’œuvrer à limiter les erreurs administratives involontaires, réduire les intimidations, irrégularités et autres anomalies, constituer une source impartiale de vérification des résultats du scrutin et assurer la prévention des conflits électoraux. Nous avons toujours privilégié les propositions et les critiques », a fait savoir Luc Marius Ibriga. A cet effet, la coalition a fait plusieurs constats relatifs à la campagne électorale et au scrutin proprement dit. Concernant la campagne électorale, les constats suivants ont été faits : le manque de hauteur et de qualité du débat politique se manifestant par une faible capacité programmatique des partis en compétition, l’implication partisane de la chefferie coutumière, la tenue manifeste d’une pré- campagne au détriment des autres partis, la forte présidentialisation de la campagne par la prise en otage de l’image du président du Faso par le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). A propos du scrutin proprement dit, la coalition des OSC a constaté entre autres un retard récurrent à tous les niveaux, le non- affichage des listes avant la tenue du scrutin comme prévu, la non-maîtrise du processus électoral par bon nombre d’agents électoraux, l’utilisation abusive de vote dérogatoire, la non-remise des feuilles de résultat aux délégués des partis politiques, l’absence des documents de dépouillement, le non-respect des délais de transmission des PV. Des constats qui reviennent à chaque élection, selon Luc Marius Ibriga et qui résultent d’une administration électorale non professionnelle. Pour résoudre ces problèmes, il faut professionnaliser l’administration électorale, a suggéré le porte-parole des OSC. Néanmoins, un certain nombre de faits positifs a été relevé par la coalition dont entre autres, le souci d’objectivation du processus à travers la volonté de soustraire les membres des bureaux de vote et des responsables de la centralisation des passions partisanes, l’émergence d’une culture du contentieux tendant à privilégier la voie judiciaire à celle de la violence et de la rue, le souci de transparence affiché par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la maturité des électeurs et des acteurs politiques qui, par leur sens de la responsabilité, ont permis la tenue d’élections apaisées. La coalition des OSC a tenu à préciser que ces constats ne sont que les premiers, le rapport définitif sera disponible dans le mois de janvier.

Yannick SANKARA

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