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Déclaration du président de l’Union pour le changement et le progrès (UPC) sur le déroulement des élections couplées du 2 décembre 2012
Publié le samedi 15 decembre 2012   |  Autre presse


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© Autre presse par Dr
les responsables de l `Union pour le Progrès et le Changement (UPC)


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« Au moment où les résultats des élections couplées du 2 décembre sont connus, le Bureau Politique National de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) tient à remercier l’ensemble des militants, militantes et sympathisants pour la forte mobilisation qui a permis à notre Parti de devenir ainsi, en quelques deux ans d’existence, la 2e force politique du Burkina Faso.

Cette éclatante victoire est d’abord la victoire du peuple burkinabè qui n’aspire qu’au changement, face à un régime établi et qui perdure depuis bientôt trois décennies. Cette Victoire est celle de notre Jeunesse, de nos Femmes, de nos Mères, mais aussi de tous les Hommes épris de justice et de liberté et qui voulaient, à travers ces élections couplées, exprimer massivement leur soif ardente de changement.

Mais comme nous le craignions, lors de notre dernière conférence de presse, tenue au lendemain du 2 décembre, notre victoire, même si elle satisfait du point de vue de l’analyse politique froide, laisse à notre peuple un arrière-goût amer de quelque chose d’inachevé, face aux manipulations de tout genre, savamment orchestrées par le Parti au pouvoir et ses alliés.

Ces tripatouillages ont atteint un niveau inimaginable dans la province du Kadiogo dont les résultats proclamés en faveur du CDP laissent tous les observateurs songeurs, et nos militants meurtris. Pour le pouvoir de la quatrième république, perdre la capitale constitue un camouflet inacceptable. Pire, il convenait à tout prix, de montrer à la face du monde, que les dirigeants de liste CDP du Kadiogo disposent d’une certaine légitimité.

C’est là encore la preuve que, malgré le système biométrique mis en place à coût de milliards et de tapage médiatique pour limiter les fraudes et donner plus de crédibilité à ces élections, les ‘’alchimistes’’ du CDP ont encore réussi la prouesse d’inverser les résultats. Le système biométrique, qui a fait ses preuves ailleurs, n’a malheureusement pas produit les mêmes effets, dans notre pays, pourtant passé, comme l’organisateur en chef, d’élections parfaites chez les autres. On aura constaté que tout au long de la présente consultation électorale, tout a été mis en œuvre par le pouvoir en place et sa machine à fabriquer les résultats, pour contourner tous les dispositifs mis en place et faire comme d’habitude, le but final étant de parvenir par tous les moyens, à s’octroyer la victoire finale.

Pour notre part, nous ne sommes nullement surpris par ce qui arrive, car nous l’avons toujours dit et répété que la démocratie, telle qu’elle est pratiquée au Burkina Faso, n’est rien d’autre qu’une démocratie de façade, qui fonctionne sur les apparences d’une véritable démocratie. En effet, avec toutes les institutions républicaines dignes d’une démocratie moderne et des consultations électorales régulièrement organisées (présidentielles, législatives et municipales), sans oublier l’existence d’une presse privée d’opinions diverses qui foisonne, on ne peut qu’avoir l’impression, surtout quand ces consultations se déroulent dans un climat de paix sociale, que le Burkina est un pays où la démocratie s’enracine.

Mais quand on y regarde de près, force est de constater que cette démocratie est en réalité une démocratie dévoyée, gangrénée par des comportements mafieux qui la renvoient aux antipodes de ce que devrait être une véritable démocratie, faite de justice, d’équité et de transparence.

Face à cette forfaiture qu’il dénonce de la manière la plus énergique, notre parti tient à rassurer tous les militants, militantes et sympathisants de l’UPC qu’il ne ménagera aucun effort pour que triomphe la vérité des urnes. C’est pourquoi le Bureau Politique informe ses militants et sympathisants que l’UPC a récusé les résultats de ce scrutin en ce qui concerne notamment la province du Kadiogo où, visiblement, le trafic et les manipulations des chiffres sont des plus scandaleuses.

Conformément donc aux dispositions du Code électoral, l’UPC a décidé de porter plainte, en demandant au Conseil Constitutionnel l’invalidation et la reprise pure et simple des élections au niveau de la province du Kadiogo.

Notre parti comprend l’indignation de nos militants mais appelle ceux-ci au calme et à la retenue. En tant que parti républicain, l’UPC se doit d’épuiser toutes les voies de recours prévues par la loi. De plus, en tant que parti responsable, l’UPC ne prendra aucune initiative, ni ne lancera aucun mot d’ordre qui aurait pour conséquence d’envoyer ses militants à l’aventure.

Pendant que nous travaillions avec nos avocats au montage du dossier, il nous est revenu que l’arrondissement n° 5 (Kadiogo), où l’UPC aurait remporté la victoire face au CDP (10 contre 9 sur un total de 19 conseillers), était en ébullition face aux manœuvres souterraines qui tendraient déjà à corrompre un des élus UPC pour que celui-ci trahisse ses camarades lors des élections à venir pour la désignation du maire de l’arrondissement, un poste qui, logiquement, devrait échoir à l’UPC. Pour certains responsables locaux du CDP, il n’est pas question que la mairie de Bogodogo (arrondissement 5) passe aux mains de l’opposition car ‘’beaucoup de choses’’ ne doivent pas être connues.

Ces manœuvres à présent révélées au grand jour ont immédiatement créé, on s’en doute, un climat des plus explosifs au niveau de cet arrondissement amenant le BPN à dépêcher sur place une équipe pour calmer une fois de plus les esprits surchauffés. Ce qui se passe à l’arrondissement 5 ne fait que nous conforter dans nos convictions et prouve une fois de plus, si besoin en était, que la démocratie au Burkina reste encore à parfaire à cause notamment de ces pratiques mafieuses et autres tricheries subtiles qui faussent constamment le jeu démocratique et, partant, les résultats à chaque élection.

Nous invitons les responsables du CDP, et tous les acteurs de la classe politique burkinabè, à méditer cette maxime pleine de sagesse que nous a laissée le défunt Président Félix Houphouët Boigny qui n’avait de cesse de répéter que la paix n’est pas un mot, mais un comportement.

Il est inutile de prétendre rechercher la paix et la stabilité, de proférer à tout vent que l’on est homme de paix si, dans le même temps, par les actes, l’on sème les graines de l’instabilité. « Fait à Ouagadougou, le 12 décembre 2012

Pour le Bureau Politique National

Le Président

Zéphirin DIABRE

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