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Pauvre école de mon pauvre pays : où vas-tu comme cela ?
Publié le samedi 15 decembre 2012   |  Autre presse


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© Autre presse
Education : Des élèves en classe à l`éole primaire de Kounéni (Burkina)


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On l’a dit et répété, Il n’y a pas de développement sérieux et durable en dehors d’une bonne éducation. Et l’Ecole en tant qu’institution, est celle-là même qui donne les rudiments nécessaires au futur citoyen, afin qu’il apporte sa contribution à la bonne marche de son pays.

Depuis quelques jours donc et comme chaque année à la même période, les élèves du Burkina sont dans la rue. Transformés pour l’occasion en apprentis manifestants, certains jeunes ont la même réponse, lorsqu’on échange avec eux : « On n’a dit que y a pas cours, que de rentrer et puis de revenir après ». Plus loin, dans mes tournées, je croise à nouveau des lycéens en déshérence. Expressément je leur repose la même question. Là encore, la réponse ne se fait pas attendre : « Ah, on a dit que c’est Norbert Zongo » affirme une élève de Terminale.

C’est cela l’Ecole de mon pays, le Burkina Faso ! Un pays dans lequel chaque année depuis 14 ans maintenant, le mois de décembre est une période de congés qui ne dit pas son nom. Et tout le monde s’en accommode désormais. C’est cela l’Ecole de mon pays. Une Ecole (publique) qui tourne en rond, car plus personne ne sait avec précision, dans quelle année académique nous sommes exactement.

Mais ‘’on va faire comment’’ ? On y va seulement. ‘’Ça va aller’’, ‘’dieu est grand’’, ‘’on va débrouiller’’. Peu importe ce qu’on y apprendra ou qu’on n’y apprendra pas. Peu importe que l’étudiant Burkinabè vive des conditions de misérabilisme extrêmes. C’est cela l’école de mon pays. Une Ecole dans laquelle la violence des uns le dispute systématiquement à l’aigreur des autres. Une Ecole qui emmagasine les réformes sans toutefois parvenir à résoudre la crise de son propre système éducatif !

Une Ecole dont les étudiants, professeurs, manœuvres, désertent les salles de classes pour aller faire leur ‘’ken’’, oh pardon leurs affaires, je voulais dire leurs business ; d’autres diraient encore leurs gombos. Une Ecole que l’on garde portes closes pendant toute une semaine, s’il vous plaît ! Pour dit-on, permettre le bon déroulement des élections. Ouais, c’est bien cela. Un libertinage au vrai sens du terme, comme le disait un Homme public de la place.

J’ai écouté avec attention le Président du Faso s’exprimer sur le sujet. C’était à l’occasion de la célébration du 52é anniversaire de l’indépendance du Burkina à Koudougou. De toute évidence, l’impression qui se dégage, c’est que le Chef de l’Etat n’a pas de solutions à proposer dans l’immédiat. Lui qui, pourtant, a fait de la question des ressources humaines l’un des points forts de son programme quinquennal, est manifestement à court d’idées. Il faut croire que le sujet le dépasse vraiment, ou qu’il ne l’inspire pas du tout.

La question que je me pose alors, c’est celle de savoir si réellement c’est cette Ecole qui va nous faire sortir des ténèbres. En tout cas, moi, je ne la vois pas poindre. Car elle est à l’image d’un pays qui manque d’ambitions pour lui-même et pour ses populations.

Dans mes déplacements, J’ai souvent eu l’opportunité d’aller dans le Burkina profond. J’y ai vu des enseignants qui portaient plus leur croix qu’ils ne donnaient le savoir. Dans ces conditions, faut-il leur demander des miracles ? Non, je ne le crois pas. Et comme pour bien confirmer cette situation, ceux des Burkinabè qui en ont les moyens (malheureusement ils ne sont pas nombreux) n’envoient plus leurs enfants au public. Ils préfèrent le confort douillet du privé, fut-il au prix fort ! Cela veut tout dire…

J. Somé

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