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Dérives électorales au Burkina : attention à la logique du pire !
Publié le samedi 15 decembre 2012   |  Autre presse


Le
© aOuaga.com par AO
Le Burkina Faso vote aux législatives et municipales.
Dimanche 02 décembre 2012. Une vue des bureaux de vote.


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La démocratie burkinabè est jeune. Et sans doute assez fragile dans son fonctionnement actuel. C’est pourquoi il importe que les acteurs politiques sachent bien se comporter afin de ne pas ruiner le petit capital de confiance autour duquel l’on s’accorde actuellement pour espérer en des lendemains meilleurs.

A cet égard, les dérives (graves) constatées lors des dernières élections qui viennent de se tenir dans notre pays doivent nous interpeller. En tant que dirigeants, mais également en tant que citoyens. Afin que nous sachions mettre en avant l’intérêt général et donc ce qui peut faire avancer le pays sur la voie de la consolidation de ses institutions.

Pour étayer mes propos, je citerai quatre exemples qui, selon moi, sont des plus illustratifs.

- L’affaire du présumé faux en écriture chez des candidats aux législatives

Convenons-en, c’est quand même grave ce dont il s’agit ! A savoir la contestation de la légalité d’un acte administratif signé par le Président du Faso, qui aurait, selon les dires, été induit en erreur. Jusqu’à ce jour, aucun argument contraire n’est venu apporter la contradiction.

Cela est d’autant plus grave que le ou les concernés ne nient même pas les faits. Et malgré cela, ils ont été autorisés à aller tranquillement à la pêche aux voix ; Ils vont nous représenter, parler en notre nom, voter des lois qui nous seront applicables, consentir des impôts que nous allons payer… Le bons sens élémentaire n’aurait-il pas commandé un minimum d’égards et de retenue par rapport à ce dossier ? En agissant comme elles l’ont fait, c’est-à-dire en faisant le dos rond, les personnalités mises en cause ne sortent nullement grandies de ce précédent fâcheux.

- L’affaire Ousmane Guiro

Voilà un dossier autour duquel beaucoup d’encre et de salive a coulé. Feuilleton à rebondissements, cette affaire est passée par plusieurs actes. Depuis l’arrestation médiatique du principal concerné jusqu’à son acceptation à la surprise générale sur la liste des candidats aux élections municipales en passant par sa libération provisoire pour raisons médicales. Sinon, comment comprendre que l’ex-DG des douanes se retrouve du jour au lendemain en train de briguer un mandat électif sans que son procès ne se soit tenu dans les règles de l’art. Ou pour prouver sa culpabilité, ou pour le blanchir totalement des accusations portées à son encontre.

Plus inquiétant, tout se passe le plus normalement du monde. Comme s’il n’y a avait plus rien à voir ou à entendre. Et tout cela dans l’indifférence des populations, des organisations de la société civile et des leaders d’opinion qui sont demeurés étrangement muets. Cette prime au non droit, ce refus de s’assumer ne fera que creuser davantage le fossé qui existe déjà entre les administrés et l’administration. Entre la justice et le justiciable.

Dans le premier comme dans le second cas ci-dessus évoqué, c’est l’autorité de l’administration qui se trouve compromise. Car, j’en suis persuadé la mauvaise jurisprudence induite va forcément prospérer dans le mauvais sens.

- Les urnes ambulantes et les tentatives d’achat de conseiller

Lorsque j’ai entendu parler de cette affaire d’urnes ambulantes, je revoyais aussitôt les images d’une scène qui s’est déroulée il y a quelques années de cela dans un pays voisin, avec ce soldat fuyant avec une urne bourrée de bulletins de vote. A la différence qu’ici, c’est un élu qui est nommément cité et incriminé. On aimerait bien minimiser les accusations portées contre le processus électoral par certains partis politiques (de l’opposition notamment) sur la régularité du scrutin du 2 décembre 2012. Mais hélas, je crois qu’il faut, au vu de ce qui s’est passé, avoir le courage d’interroger notre modèle de gouvernance.

Tout comme il faut accepter de jouer franchement le jeu de la démocratie. Et ce n’est sans doute pas en achetant un conseiller municipal à vil prix pour l’obliger à fausser la donne au niveau de son parti, que nous allons parvenir à bâtir cette société de développement dont nous rêvons tous.

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