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Idrissa Diarra : « le peuple dans l’armée, l’armée dans le peuple »
Publié le mercredi 12 novembre 2014  |  burkina24.com
idrissa
© Autre presse par dr
idrissa Diarra




Toute Révolution a sa part de dérive ! Dans la Révolution française de 1789, les Français ont connu des horreurs, entre autres, le « mariage républicain », une trouvaille fièrement cité par les initiateurs, pour éliminer certains citoyens en couple, ne se connaissant guère (…). Aussi, le redoutable Robespierre dans ses dérives autoritaires, avait fini par prendre un goût obsessionnel à envoyer ses concitoyens à l’échafaud – pour y être décapités à la guillotine -, pour un oui ou pour un non, pour enfin tomber dans ce piège fatal lui-même! (Jean-Joseph JULAUD, L’histoire de France illustrée pour les Nuls, p. 490)

Dans notre insurrection, ce qui est à déplorer, ce sont ces personnes innocentes, tombées, les mains nues, ce sont ces nombreux blessés enregistrés, ce sont ces nombreuses pertes et dégâts matériels. Bien avant donc de rentrer dans le vif de notre sujet du jour, adressons à nouveau, notre compassion aux nombreux blessés et aux familles de tous ceux qui sont tombés sur le champ de bataille. Ils sont devenus par leurs actes de bravoure, des Héros nationaux.

Bain de sang évité avec intelligence

Dans la notre Révolution intervenue les 30 et 31 octobre, les « multiples auto-proclamations avortées ou non, comme chefs d’Etat, sous l’impulsion des foules », tiennent des difficultés inhérentes à toute révolution. Cependant, les dégâts ont été contenus dans une certaine limite, grâce à la symbiose entre l’armée et les civils, dans une intelligence incroyable !

C’est cet attelage harmonieux qui fait le Peuple ! Sans cette intelligence et cette retenue, le bain de sang tant redouté aurait lieu, tant le Peuple était massivement mobilisé et déterminé, malgré un arsenal policier et militaire impressionnant ! Et la dernière sortie médiatique de l’ancien Président Blaise COMPAORE, – qui parle de complot -, n’est pas pour démentir ce constat.

A analyser ce propos, il ressort sans l’ombre d’un moindre doute, que pour juste conserver son pouvoir, Monsieur Blaise COMPAORE était prêt à frapper son propre Peuple jusque dans la chair sans sourciller, sans gêne, sous les camera du monde. Un Peuple qui l’a pourtant porté à sa tête, qui l’a aimé, qui l’a admiré, qui l’a honoré, qui l’a toléré pendant des années ! Quand on pense aux sacrifices faits par nos compatriotes pour lui permettre une sortie honorable, il y a de quoi avoir mal aujourd’hui à cette idée ! De quoi avoir très mal d’ailleurs!

Il est donc convenable de saluer l’armée, qui s’est illustrée républicaine, en refusant de céder au bain de sang inutile et sauvage pour notre époque, pour notre civilisation du 21ème siècle! Ce salut et cette reconnaissance à l’endroit de l’armée ne serait point, trop la glorifier, ni trop diminuer les civils. Que l’armée non plus ne refuse pas ce salut ! Il est temps, que les africains cessent définitivement de présenter des scènes sordides, incohérentes et immatures d’une autre époque aux occidentaux ! C’est seulement par des attitudes cohérentes et responsables, que nos chefs d’Etat peuvent bénéficier du respect venant de leurs pairs occidentaux ! Ce ne sera point par de gros discours, à la limite effrontés, qu’ils y parviendront en effet.

S’il est inconcevable qu’un individu, muni d’une arme aille dépouiller un boutiquier de ses marchandises, comment tolérer alors, que le Premier garant de l’Etat, le Président de la République en personne, veille bander ses muscles sans honte, pour soumettre ses concitoyens par la peur des armes? Cette observation est valable pour tous les pays africains, sans exception.

A travers l’insurrection, le Peuple burkinabè, constitué de ses parties civile et armée, s’est réapproprié son pouvoir ! Et cette Révolution est un grand pas de marqué pour un renouveau démocratique exemplaire au Burkina Faso, en Afrique et même dans le monde, pourvu que l’on sache faire des compromis, pour l’intérêt supérieur de la nation.

La problématique de la gestion du pouvoir par l’armée

Ces derniers temps, il y a beaucoup de propos susceptibles d’entretenir la confusion dans l’esprit des citoyens non avertis. D’une part, certains ont plusieurs fois, fait la distinction entre le Peuple et l’armée. D’autres ont établi une dichotomie prononcée entre militaires et civils d’autre part. On est donc fondé à se demander : qu’est-ce qu’un peuple qui n’a pas d’armée pour sa sécurité et sa défense ? Ces questionnements ont sans doute interpelé le Dr Debrsèoyir Christophe DABIRÉ à publier un article recommandant de ne pas tirer sur l’Armée.

Ces appréhensions, ces confusions, ne viennent certes pas du néant. L’arme d’où le nom « armée » dérive, n’est-elle pas en soi un instrument de dissuasion et de peur, faisant la particularité de l’armée elle-même? Si l’arme rappelle la force et la mort, comment ne pas craindre celui ou celle qui a le monopole de sa détention ? Aussi, c’est eu égard au stade d’évolution à notre temps que certaines appréhensions trouvent leurs justifications, à tort, ou à raison. Au 21ème siècle, avec notre monde intra et interconnecté, on ne saurait plus s’accommoder du fait que le pouvoir revienne légitimement à une structure, juste parce qu’elle est surarmée. (Lire Touorizou Hervé SOME, L’armée et ses officiers supérieurs, le Deus Ex Machina du Soulèvement Populaire au Burkina Faso ? http://www.lefaso.net/spip.php?article61592 )

Cela ne fait pas exceptionnel, et pire, n’honore pas une telle structure, en ce sens que cet état de fait, ne laisse aucune place à l’esprit, à la pensée, qui fait le propre et la spécificité de l’être humain.
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