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Présidence de la transition : de l’inopportunité d’un religieux ou d’un coutumier attitré
Publié le mardi 11 novembre 2014  |  L`Observateur Paalga




A l’heure où vous lisez cet écrit, les tractations doivent être en cours pour la désignation du Président de la transition, qui devra conduire le pays jusqu’à l’élection du nouveau Président en fin 2015, si elles ne sont déjà achevées.

Le souci des Burkinabè demeure le choix de cet invisible oiseau rare qui dispose de toutes les capacités et qualités pour gérer de la meilleure manière la transition, et qui recueillera l’approbation du plus grand nombre de ses compatriotes. L

es pressentis sont très nombreux, même trop nombreux, des plus sérieux aux moins probables. Pour ma part, je voudrais donner ma contribution en plaidant vivement pour la mise à l’écart des religieux et des coutumiers attitrés de la présidence de cette transition, et les raisons en sont simples et objectives, à mon sens.

Des coutumiers



Il est un secret de Polichinelle que les chefs traditionnels et leurs ministres, qui devaient assurer la sauvegarde et la promotion de notre culture et de nos traditions, ont fini par tomber dans le jeu trouble des politiciens, perdant du même coup toute crédibilité aux yeux des citoyens.

L’on a pu voir au Burkina Faso le spectacle des mises en scène où chaque camp brandissait le nombre de ses ‘’bonnets rouges’’ comme un trophée de guerre.

Les faits sont légion, qui prouvent à souhait qu’un coutumier, notamment un chef traditionnel, n’est pas l’oiseau rare dans le contexte actuel.

Des catholiques



Les raisons qui disqualifient l’Eglise de la présidence de la transition ne sont pas non plus des moindres.

La première est liée à la nature même de cette institution telle que le précise le communiqué de l’archevêque de Bobo-Dioulasso, Mgr Paul Ouédraogo, du 13 septembre, paru dans L’Observateur Paalga n°8458 du lundi 16 septembre 2013 : «l’Eglise, fidèle à sa nature et sa mission, ne participe pas aux organes délibératifs, exécutifs, législatifs ou judiciaires. L’Eglise catholique offre ses services dans les structures consultatives et ses prières pour la cohésion sociale, la justice et la paix».

A moins d’un déni de ses propres principes afin de gérer la transition, je pense que l’Eglise ne va pas solliciter cette responsabilité de l’Exécutif.

Ensuite, eu égard aux soupçons d’accointances avérées ou supposées de certains responsables de l’Eglise qui auraient, pour certains, conseillé et soutenu le régime à un certain moment de l’histoire, il n’est pas du tout évident que la grande partie des Burkinabè se reconnaissent en l’Eglise à travers un prélat comme président de la transition.



Des musulmans



A ce niveau aussi, il y a eu des positions à un certain moment qui ont été appréciées différemment par les Burkinabè, même si ces positions n’émanaient pas unanimement des composantes des structures de la communauté des musulmans.

Toujours est-il que les débats sur le Sénat ont failli créer des incompréhensions et des divisions au sein des associations membres de la structure faîtière des musulmans.

En raison de cela, il n’est pas du tout évident qu’un imam soit, dans le contexte actuel la personnalité qui incarne un président de la transition applaudie par tous les Burkinabè.

Un religieux responsable d’une des structures associatives musulmanes n’est donc pas le meilleur profil.

Des protestants



Eux aussi ont été secoués par la crise consécutive au débat sur les réformes politiques, au point qu’on apprenait par médias interposés le début de fissures dans cette communauté.

Ensuite, ce qui ressemble aux tergiversations et au clair-obscur face aux enjeux de la crise a fini par faire penser à beaucoup de citoyens que cette communauté optait pour l’opportunisme en ayant un pied dedans, un pied dehors.

Par ailleurs, je pense modestement que la majorité des citoyens Burkinabè ne vont pas se reconnaître aisément des appellatifs comme Naaba, Monseigneur, l’imam ou Pasteur X, Président du Faso, Chef de l’Etat, lesquelles personnalités, même présidents, apparaîtront toujours dans leur identité de chef religieux ou coutumier.

Quand l’on sait en plus que le plat central de cette transition sera d’organiser des élections avec une CENI qui est déjà fonctionnelle et une liste électorale prête sur une période d’une année, il n’y a pas de quoi s’inquiéter en réalité.

Je demeure convaincu qu’il y a des Burkinabè hommes ou femmes, compétents en matière de gouvernance et de diplomatie, vertueux et pouvant garantir l'égalité des chances entre les «présidentiables» de 2015.

On en trouve bien en dehors des personnalités religieuses et coutumières attitrées.



Ouédraogo W. Eric
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