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Venance Konan, directeur général de Fraternité Matin
Publié le lundi 10 novembre 2014  |  Sidwaya
Venance
© Autre presse par DR
Venance Konan, directeur général de Fraternité Matin




Le groupe de presse Fraternité Matin se prépare à célébrer ses 50 ans d’existence. Son directeur général situe les enjeux de cet événement et ouvre ainsi la série de témoignages.


F.M. : Un demi-siècle dans la vie d’une entreprise, cela se fête. Comment préparez-vous cet évènement ?

Cinquante ans, c’est un demi-siècle, et c’est une date marquante de l’histoire de Fraternité Matin. Le destin a voulu que je sois le directeur général à cette date historique. On ne peut donc pas traiter cet évènement à la légère. On avait préparé quelque chose de beaucoup plus grand, mais des contingences ont fait que pendant les mois d’octobre et novembre, je n’ai personnellement pas pu être disponible. Mais la date de l’anniversaire est le 9 décembre. Donc, nous avons décidé de tout concentrer sur la première quinzaine du mois de décembre; contrairement au programme que nous avions établi.

F.M. : Quelles sont les grandes articulations de ce cinquantenaire ?

Nous avons d’abord entrepris des travaux d’embellissement de notre siège. Nous l’avons repeint. On a dégagé l’espace tout autour et lorsqu’on entre dans la cour, je crois bien que cela peut s’observer. Ensuite, nous allons planter 50 arbres qui marquent nos 50 ans. Et chacun de ces arbres portera le nom d’une personnalité ayant marqué l’histoire de Fraternité Matin. Cela partira des anciens directeurs aux ouvriers en passant par les photographes et les chauffeurs… Tous ceux qui ont marqué l’histoire de l’entreprise. Les noms de ces personnes orneront les arbres qui nous serviront de jardin où les journalistes et même nos visiteurs pourront aller se reposer ou s’inspirer. Puis, nous ferons une grande fête publique à travers les rues d’Abidjan, marquée par un grand concert dans nos locaux. Mais le moment le plus important à mes yeux est le forum de la presse francophone que nous allons organiser à Abidjan.

F.M. : Quel sera le contenu de ce forum ?

Le thème est ‘’La problématique de la presse francophone dans un monde en évolution’’. Nous inviterons des confrères du monde francophone. C’est-à-dire du Canada jusqu’au Vietnam, pour réfléchir sur le devenir de la presse francophone dans ce monde qui est en pleine évolution, un monde où la langue anglaise domine.

F.M. : Quel sera l’avenir
de la presse francophone ?

On en parle souvent entre confrères, mais nous estimons qu’Abidjan peut servir de cadre à un débat plus approfondi. Les invitations des confrères du Canada, de la Belgique, de la France, du Liban, de l’Afrique du Nord et évidemment, de tous les pays francophones africains sont déjà lancées. Ce forum est prévu les 10 et 11 décembre, il marquera l’histoire de la presse francophone.

F.M. : D’autres points non négligeables…

Il y aura également une cérémonie de décorations des membres du personnel. Mais pour moi, les temps forts, c’est l’hommage que nous allons rendre aux pionniers et le forum. Nous avons aussi en marge de cette réflexion, créé le Groupement des éditeurs de presse publique d’Afrique de l’Ouest que nous allons porter sur les fonts baptismaux, à l’occasion de notre cinquantenaire. C’est un groupement qui regroupe les éditeurs de la presse publique, l’UEMOA et toute de l’Afrique. Pour le moment, nous nous concentrons sur l’Uemoa. Pour tenter de mutualiser nos moyens, nous assister, faire des échanges.

F.M. : Que va tirer Fraternité Matin de cet évènement ?

Il y a des dates-clés dans la vie d’un homme ou d’une entreprise. Un an, dix ans, vingt ans, trente ans, cinquante ans, cent ans… sont des dates symboliques. Mais au-delà du côté festif de cet aspect-là, le plus important, c’est la réflexion que l’on fait à cette occasion pour rebondir. Fraternité Matin a traversé cinquante ans, ce n’est pas rien. Cinquante ans d’histoire mouvementée de notre pays que nous connaissons tous. Et l’entreprise a pu s’en sortir avec des hauts et des bas. Nous avons affronté le multipartisme, le printemps de la presse, c’est-à-dire la concurrence que je qualifie de ‘’sauvage’’ ; nous avons aussi affronté l’évolution technologique de la presse. Par exemple quand je commençais ce métier à l’époque, on utilisait les télex. Les jeunes journalistes d’aujourd’hui ne savent même pas ce qu’on appelle un télex. Aujourd’hui, Fraternité Matin a vécu tous ces moments et a pu s’adapter au temps. Mais il faut bien qu’à un moment donné, on s’arrête pour essayer d’anticiper sur les changements prochains. C’est pour cela que nous organisons ce forum. Les défis d’une presse francophone dans ce monde en mouvement. L’Afrique est ce qu’elle est. Il y a cette Afrique qui est en pleine croissance, qui fait rêver, mais il y a aussi cette Afrique d’Ebola, de Boko Haram, des coups d’Etat… nous sommes à la confluence de ces deux Afriques-là; l’Afrique qui est en train d’évoluer et l’Afrique qui est encore en retard. Qu’est-ce que nous, presse francophone, devenons ? Il faut qu’on s’asseye à l’occasion de ce cinquantenaire pour réfléchir et anticiper sur un certain nombre de choses. Aujourd’hui, toute la presse ivoirienne a été obligée d’augmenter le prix de vente des journaux. Cela fait trois ans qu’on en parlait. On a dû revoir le contenu de notre journal, même la présentation, pour anticiper. Et cela nous a permis de tenir. Si on ne fait pas ce travail en l’élargissant, on risque de se faire surprendre.

F.M. : Depuis 2011, vous êtes à la tête de ce groupe. Vous disiez également que Fraternité Matin a traversé des moments difficiles. Ce cinquantenaire est-il une occasion pour vous de mobiliser le personnel et ramener la paix dans la maison ?

A tout moment, mon souci, c’est de remobiliser mes équipes et de ramener la paix. Mais, les entreprises, ce sont comme les groupes humains. Il y a des moments de crise et des moments d’apaisement. Il y a des moments-clés qui permettent de ramener la paix et de regrouper les uns et les autres. Et je pense que notre 50e anniversaire, c’est une date symbolique pour essayer, non seulement da ramener la paix, de réconcilier les uns et les autres, mais aussi de remobiliser les travailleurs. Tous, nous devrons comprendre que ce qui nous unit chaque jour, c’est notre travail et donc notre vie. C’est le plus important pour nous. Nous devons tenter chaque jour de faire mieux. Chaque jour, nous devons faire en sorte que notre entreprise nous donne beaucoup plus de satisfaction.

F.M. : En célébrant cet anniversaire, vous pensez au devenir du groupe. Quelle est votre vision à partir du cinquantenaire ?

La vision que j’avais en arrivant à la tête de ce groupe n’a pas changé. Mon ambition est de faire de Fraternité Matin, le plus grand groupe de presse en Afrique. Je l’ai dit, et cela a fait sourire un certain nombre de personnes. Mais regardez dans la presse francophone africaine, et dites-moi qui est devant nous, honnêtement. Mais on ne peut pas se satisfaire de cela, il faut aller de l’avant. Lorsqu’on verse dans l’autosatisfaction, on se condamne à régresser. Donc, nous devons nous dire qu’il y a toujours des défis à relever. Et je le dis toujours, quand moi je commençais ici en 1987, il y avait un vrai groupe. Il y avait Fraternité Matin, Ivoir soir, Femme d’Afrique, Le spécial auto, Le sport, il y avait au moins cinq journaux faits par ce groupe. Moi je deviens le directeur général d’un seul journal qui est Fraternité Matin, aujourd’hui. Je pense que nous avons les compétences pour créer de nouveaux titres. Actuellement, nous sommes en train de préparer le lancement d’un nouveau titre qui s’appelle ‘’Emergence économique’’. Et plus tard, nous avons l’ambition de lancer un journal culturel sur lequel nous travaillons depuis des années.

F.M. : Quel message particulier entendez-vous livrer au personnel ?

Je dirai au personnel de ne pas baisser les bras. Et que nous devons être fiers du groupe auquel nous appartenons. Malgré nos difficultés, nous sommes quand même le meilleur. Nous sommes le plus grand groupe de presse en Côte d’Ivoire et de l’Afrique francophone. Les groupes qui ont un quotidien comme Fraternité Matin, un journal en ligne, une imprimerie, un département d’édition de livres… Il n’y en a pas beaucoup. Donc, nous devons être fiers. Et quand on l’est, cela veut dire qu’on doit travailler à la pérennisation de cet instrument, et surtout à son développement. C’est ce que je demande aux travailleurs ; à savoir travailler chaque jour à l’enrichissement de cet outil-là, et au développement de ce groupe. Cela va rejaillir sur nos conditions de travail et de vie.


Interview réalisée par
Germaine BONI
Fraternité Matin
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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