Free Afrik estime les dégâts entre 120 et 200 milliards de F CFA #aOuaga

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Free Afrik estime les dégâts entre 120 et 200 milliards de F CFA

Publié le jeudi 6 novembre 2014 | Sidwaya

L’institut Free Afrik a publié, le mercredi 5 novembre 2014 à Ouagadougou, un rapport sur les conséquences économiques des manifestations les 30 et 31 octobre derniers.

Les marches et les actes de vandalisme consécutifs à l’insurrection populaire, ont causé des dégâts importants sur les biens privés, le commerce, l’hôtellerie, le secteur bancaire, les administrations publiques. C’est ce qui est ressorti du rapport économique sur la crise au Burkina Faso, publié par l’institut Free Afrik, le mercredi 5 novembre 2014 à Ouagadougou. Le coordonnateur de Free Afrik, Dr Ra-Sablga Ouédraogo, a indiqué qu’il est difficile d’établir aussitôt une estimation chiffrée de l’ensemble des dégâts économiques. Cependant, a-t-il poursuivi, plusieurs indications peuvent être données.
Dans le secteur bancaire, le rapport fait savoir que les dégâts ont essentiellement porté sur du mobilier et du matériel de bureaux, sur les vitrines et les installations légères. Le coordonnateur a précisé que très peu de liquidités ont été vandalisées et les chambres fortes des banques sont restées intactes. «Les estimations se tiennent à des niveaux de plusieurs millions de F CFA, mais probablement, au total pas plus de 2 milliards de F CFA pour le secteur bancaire et les institutions financières», a-t-il ajouté.
Quant à l’hôtellerie, le rapport souligne que dans les complexes affectés, les investissements initiaux étaient inférieurs à 10 milliards de F CFA. En conséquence, au regard des dégâts physiques causés, les coûts sont évalués, au total, à moins de 5 milliards de F CFA.
Concernant le secteur de la distribution et du commerce, des chiffres sont avancés par la presse qui toutefois, doivent être pris avec prudence selon le rapport. «L’estimation de 2000 motocycles emportés à WATAM est sujette à caution. EBOMAF avance 2 milliards de F CFA pour le pillage de son magasin, le Cathwell indique 900 tonnes de riz, le ministère en charge de l’éducation nationale, 12000 tonnes destinées aux cantines scolaires. Les magasins de Kaniss international ont été pillés», a expliqué Dr Ouédraogo. Pour lui, au total, les biens sociaux et publics détruits se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards de F CFA. «Les hypothèses des estimations de l’institut Free Afrik, dans les contraintes des informations disponibles, donnent une fourchette entre 120 et 200 milliards de F CFA», a-t-il poursuivi. Le rapport s’est réjoui de constater que dès le lundi 3 novembre 2014, l’économie a repris son cours.
Comme impacts indirects, l’institut Free Afrik voit la dégradation du portefeuille des banques et institutions financières pour les mois à venir. Egalement, il estime que les secteurs de l’hôtellerie et de certaines industries vont mettre plus de temps à se redresser. Quant au prix des céréales, le rapport indique qu’il est nécessaire d’assurer le fonctionnement rapide des circuits internationaux et nationaux d’approvisionnement afin d’éviter les spéculations.
Pour ce faire, l’institut propose l’urgence de renforcer la sécurité et rétablir la confiance à l’intérieur pour espérer reconquérir l’extérieur. «Il faut restaurer la chaîne des finances publiques et soutenir la mobilisation des recettes, prendre l’initiative de la surveillance sanitaire en vue de préserver la santé publique et enfin sécuriser les chaînes d’approvisionnement du pays», a émis Dr Ouédraogo.
L’institut Free Afrik, auteur du rapport, est un organisme indépendant dédié aux activités de formation, de recherche et d’études économiques pour l’Afrique.

Adama SEDGO
Safiatou OUEDRAOGO
(Stagiaire)