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Transition au Burkina Faso : les vœux de la CEDEAO
Publié le jeudi 6 novembre 2014  |  Sidwaya
Situation
© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Situation nationale : les forces vives défilent devant la CEDEAO
Mercredi 5 novembre 2014. Ouagadougou. Hôtel Laico. Les forces vives de la nation sont reçues à tour de rôle puis ensemble par les chefs d`Etat du Sénégal, du Nigeria et du Ghana par rapport à la situation nationale




Une délégation de trois chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rencontré, à huis-clos, hier mercredi 5 novembre 2014 à Ouagadougou, le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Zida et tous les acteurs impliqués dans la résolution de la crise politique au Burkina Faso. Au terme des concertations, la CEDEAO a émis des souhaits en vue d’un retour à l’Ordre Constitutionnel.


La question de la transition politique au Burkina Faso, consécutive à la démission forcée du président Blaise Compaoré, préoccupe au plus haut niveau la CEDEAO. Au terme des consultations, tenues le mercredi 5 novembre 2014, avec les différents acteurs, les trois chefs d’Etat, le ghanéen John Dramani Mahama et ses homologues du Nigéria, Goodluck Jonathan et du Sénégal, Macky Sall, ont formulé des recommandations à même de sortir le Burkina Faso de la tourmente. Au nombre de ces suggestions, l’on retient la levée «immédiate» de la suspension de la Constitution pour permettre au Conseil constitutionnel de constater la vacance du pouvoir, la nomination «urgente» d’une éminente personnalité civile pour conduire la transition, et l’organisation d’élections législatives et présidentielles d’ici à novembre 2015. La garantie de la sécurité de tous les Burkinabè, y compris des membres de l’ancien régime, a été également demandée par l’institution communautaire. Pour parvenir à ces conclusions, les trois chefs d’Etat ont eu des discussions à huis-clos avec des représentants des couches socio-politiques. Entre 13 heures et 17 heures, la délégation présidentielle a reçu tour à tour, au sein de l’hôtel Laïco de Ouaga 2000, l’opposition, la société civile, les leaders religieux, le président du Conseil Constitutionnel, Dé Albert Millogo, la majorité et le chef de la transition, le lieutenant-colonel Isaac Yacouba Zida. Avant de réunir tous les acteurs autour de la table, pour une concertation d’ensemble. Au sortir des concertations séparées avec les trois chefs d’Etat, certains acteurs, à l’image des leaders religieux et de la société civile se sont confiés à la presse, d’autres par contre, tels l’opposition, le président du Conseil constitutionnel et le «nouvel homme» fort du pays, n’ont insisté sur la question des valeurs, qui doivent guider la transition, et la nécessité de construire une infrastructure de la transition, qui prenne en compte des valeurs de désintérêt, afin d’éviter les conflits d’intérêt. Les chefs d’Etat, pour qui la transition doit courir jusqu’en novembre 2015, ont écouté notre message, et reçu notre apport. Ils nous ont donné deux heures et demie pour proposer trois personnalités à même d’assumer la charge du président de la transition. Nous allons nous concerter et revenir», a rapporté le constitutionnaliste de la société civile, Luc Marius Ibriga, aux environs de 14 heures. Intervenant au nom des religieux, le cardinal Philippe Ouédraogo, lui, a confié ceci après avoir quitté les trois dirigeants de l’espace CEDEAO : «C’est dans le cadre du dialogue inclusif que nous avons été conviés à ces échanges. C’est vraiment un signe d’espérance. Il y a des exigences internationales, et il faut que nous nous acheminons vers une transition gérée par un civil. Nous souhaitons que tout le monde œuvre pour un Burkina réconcilié dans la justice et la paix».

La majorité indésirable

Si les concertations par catégorie d’acteurs se sont tenues sans couacs, tel ne fut pas le cas de la concertation d’ensemble, qui a démarré sur les chapeaux de roues, aux environs de 18 heures. Installés dans la salle aux côtés des autres acteurs, dans l’attente des chefs d’Etat, en vue de la reprise des échanges, les représentants de l’opposition et de la société civile sont subitement tombés des nues, quand des responsables de la majorité les ont rejoints. Il s’agit, entre autres, d’Alain Yoda et de Zakaria Tiemtoré. Il n’en fallait pas plus pour provoquer le courroux des mandants de l’opposition et de la société civile. Ceux-ci quittent immédiatement la salle, dénonçant un scandale, et ce sont leurs cris de mécontentement, qui alertent les hommes de médias. «Il ne faut pas qu’on se foute de nous», tempêtent certains d’entre eux, visiblement remontés. «On ne nous a pas dit qu’on allait avoir une plénière avec les responsables de la majorité. On ne va pas faire semblant, comme si de rien n’était. Il faut respecter les morts, qui ne sont pas encore enterrés. Il faut bien que l’on situe les responsabilités et que chacun réponde de ses actes», s’explose Luc Marius Ibriga. Il se montre même radical : «On ne s’assoira pas avec des responsables de la majorité». L’une des figures du «Balai citoyen», Guy Hervé Kam, donne également de la voix, condamnant cet état de fait. Du côté de l’opposition, les nerfs sont aussi difficilement maîtrisables. «Nous avons été surpris de voir ceux-là qui ont été à la base de cette grave crise, qui a occasionné plus de 200 blessés et des morts, non encore enterrés, venir s’asseoir sans aucun préalable. C’est inadmissible», s’indigne Me Bénéwindé Stanislas Sankara.
L’atmosphère devient subitement dantesque. Les partisans de la société civile entonnent l’hymne national, le «dytanyè», pour marquer leur désaccord. Le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, se voit obliger de rejoindre les mécontents, pour leur demander de rester calme. Aussi va-t-il promettre un réaménagement de la salle sans la majorité. L’acte a suivi la parole : les responsables de la majorité ont quitté les lieux, illico presto. La température retombe dans l’enceinte de l’hôtel Laico de Ouaga 2000. Les membres de l’opposition et de la société civile regagnent la salle aux environs de 18 heures 40. Les choses resteront là, jusqu’à la lecture du communiqué final par le président de la Commission de la CEDEAO, aux alentours de 21 heures.


Kader Patrick KARANTAO
Karim BADOLO
Deborah OUEDRAOGO
(Stagiaire)
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