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Burkina: des élections d’ici un an, le chef de la transition civile reste à désigner
Publié le jeudi 6 novembre 2014  |  AFP
Situation
© Le Quotidien par Bénéwendé Bidima
Situation nationale : les forces vives défilent devant la CEDEAO
Mercredi 5 novembre 2014. Ouagadougou. Hôtel Laico. Les forces vives de la nation sont reçues à tour de rôle puis ensemble par les chefs d`Etat du Sénégal, du Nigeria et du Ghana par rapport à la situation nationale




Ouagadougou - Après avoir posé les bases de la future transition, le Burkina Faso attend désormais la désignation de la personnalité civile qui en prendra la tête et conduira le pays à des élections générales d’ici un an.

Moins d’une semaine après la chute sosu la pression de la rue du président Blaise Compaoré, la situation au Burkina Faso devait être examinée par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a entamé jeudi un sommet extraordinaire de deux jours à Accra, au Ghana.
Le président ghanéen John Dramani Mahama, actuel chef de la Cédéao, était
mercredi à Ouagadougou avec ses homologues nigérian Goodluck Jonathan et
sénégalais Macky Sall, pour pousser les acteurs de la crise à s’entendre
rapidement.
"La venue des chefs d’Etat a permis de consolider la voie de sortie de
crise qui sera civile et démocratique. Certes ils n’ont pas pu avoir le nom du
président de la transition mais ils ont +boosté+ le processus", a estimé jeudi
Ablassé Ouédraogo, un des ténors de l’opposition, à la tête du parti Le Faso
autrement.

- Rester ’vigilants’ -

"Je ne suis pas encore totalement soulagé, je reste sur mes gardes", a
réagi un acteur de la société civile, le musicien Sams’k le Jah, l’un des
fondateurs du Balai Citoyen. Ce mouvement de jeunesse a été très actif dans la
mobilisation contre Blaise Compaoré.
"La jeunesse doit restée vigilante, mobilisée, déterminée et continuer de
mettre la pression sur les acteurs de la transition", a-t-il lancé.
Mercredi soir, après des tractations marquées par de nombreux éclats de
voix, forces armées, partis politiques, société civile, chefs religieux et
traditionnels se sont finalement accordés sur "la formation d’un gouvernement
de transition pour une période d’un an" et "l’organisation d’élections
présidentielle et législatives d’ici novembre 2015", selon un communiqué.
Organisée dans un hôtel de luxe de la capitale, "la réunion s’est très bien
passée", a jugé le lieutenant-colonel Isaac Zida, l’actuel homme fort de la
transition burkinabè.
Toutes les parties se sont également entendues sur la nécessité de "la
nomination urgente par consensus d’une éminente personnalité civile pour
présider la transition", échouant néanmoins dans l’immédiat à désigner un
remplaçant à M. Zida.
Elles ont aussi convenu de rétablir immédiatement la Constitution suspendue
par l’armée, "permettant au Conseil constitutionnel de déclarer la vacance du
pouvoir et d’annoncer le processus de mise en place d’un gouvernement de
transition".

-’Ca va dans le bon sens’ -

Dans la rue, le ton était plutôt à l’optimisme jeudi parmi des Burkinabè de
la classe moyenne.
"La dynamique est enclenchée, ça va dans le bon sens", estimait Harouna
Kabore, un chef d’entreprise de 37 ans. "Il peut y avoir des dissensions mais
on se parle. Ici il n’y a pas de divisions ethniques ou religieuses."
"J’espère que les différents acteurs vont laisser les passions et les
intérêts égoïstes de côté, il s’agit de refonder la démocratie au Burkina
Faso", relevait de son côté Minoungou Ben Youssouf, journaliste indépendant.
Le président ghanéen a espéré, à l’issue de la réunion mercredi soir,
"parvenir à un accord (sur un nouveau chef de la transition) et installer un
gouvernement de transition" "d’ici quelques jours, plutôt que quelques
semaines".
L’Union africaine (UA) avait menacé lundi le Burkina Faso de sanctions si
les militaires, qui se sont emparés du pouvoir vacant après la démission
forcée de Blaise Compaoré le 31 octobre, ne remettaient pas le pouvoir aux
civils d’ici deux semaines.
Le lieutenant-colonel Zida s’y était engagé dès mardi, sous forte pression
des Etats-Unis et de la France.
Cet ex-numéro deux de la garde présidentielle avait été désigné le 1er
novembre par l’armée pour prendre la tête du pays, après la fuite du président
Compaoré, chassé après 27 ans au pouvoir par une insurrection populaire.
La France, ancienne puissance coloniale et premier bailleur de fonds du
Burkina Faso, a affirmé l’avoir poussé à lâcher le pouvoir et aidé à gagner la
Côte d’Ivoire voisine - où il pourra rester "aussi longtemps" qu’il le voudra,
a assuré le président Alassane Ouattara, un vieil allié.
Si les militaires ne semblent pas vouloir s’accrocher au pouvoir, tout
reste à faire politiquement: la désignation d’un chef civil de la transition,
certes, mais aussi la formation d’un gouvernement, comme le stipule l’accord
de mercredi, et la relance de la machine étatique.

bur-de/ck/hba
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