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Angola: un opposant met en garde contre un scénario "à la Burkina Faso"
Publié le mercredi 5 novembre 2014  |  AFP
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© Autre presse par DR
Le président angolais Jose Eduardo dos Santos




Le président angolais Jose Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 35 ans, devrait préparer son départ s’il ne veut pas subir le sort de son homologue burkinabé Blaise Compaoré, a déclaré à l’AFP l’un de ses opposants les plus notoires, Rafael Marques de Morais.
Juste après son homologue de Guinée Equatoriale Teodoro Obiang Nguema, M. dos Santos, 72 ans, est le deuxième plus ancien chef d’Etat en exercice sur le continent africain.
"Personne ne prévoyait que les Burkinabè se soulèvent, et si les Angolais se soulèvent, personne ne l’aura prévu", a mis en garde M. Marques, défenseur des droits de l’homme et militant anti-corruption, en froid avec les autorités de son pays, lors d’une rencontre avec l’AFP à Johannesburg.
Le président du Burkina Faso Blaise Compaoré, en place depuis 27 ans, a été contraint de démissionner le 31 octobre à la suite d’émeutes populaires.
"Je crois que le plan du président dos Santos, c’est de rester au pouvoir jusqu’à ce que Dieu le rappelle à Lui, et ensuite si possible d’installer son fils comme successeur", dit M. Marques.
"C’est la société qui doit l’aider à prendre conscience que, s’il ne tient pas compte des appels au changement, s’il ne s’aperçoit pas qu’il est resté trop longtemps au pouvoir, ils peuvent aussi le renverser par un soulèvement populaire", met en garde le journaliste de 43 ans, plusieurs fois arrêté ces dernières années pour avoir dévoilé des scandales de corruption.
La révolte du Burkina, et les espoirs qu’elle a suscités en Afrique, "sont une opportunité que le président doit saisir pour tendre la main à d’autres secteurs de la société, et pour organiser la transition, plutôt que d’être poussé dehors et humilié après tant d’années au pouvoir".
Auteur d’un livre paru en 2011, "Les Diamants du Sang: Torture et Corruption en Angola", M. Marques est sous le coup de neuf poursuites judiciaires dans son pays, initiées par sept généraux de l’armée et deux sociétés diamantifères, qu’il a accusés d’avoir commis des atteintes aux droits de l’homme dans le secteur minier.

- ’Ce gouvernement a peur’ -

Il ne nourrit d’ailleurs guère d’illusion sur les raisons qui poussent le pouvoir à le laisser s’exprimer: "Certains dignitaires du régime n’ont pas honte de dire publiquement que le fait que je sois en vie, et toujours en train de faire mon travail, est une preuve de la démocratie en Angola et de la magnanimité de notre président".
Récemment, l’Angola, riche en pétrole, a tenté d’améliorer son image sur le plan international, obtenant notamment un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies, et s’impliquant dans des opérations de paix en Afrique.
Mais à l’intérieur du pays, la manne pétrolière ne profite guère à l’immense majorité des 24 millions d’habitants, qui vivent dans la pauvreté,
souvent sans électricité, eau courante ou accès à la médecine. "Les dirigeants du pays continuent à piller les ressources", affirme M. Marques, qui accuse aussi le pouvoir d’avoir dépossédé des paysans de leurs terres pour les redistribuer à des fidèles du pouvoir.
Par ailleurs, les autorités continuent d’utiliser la manière forte pour faire taire les voix dissonantes et disperser les rares manifestations d’opposants. "La preuve que ce gouvernement a peur, c’est qu’il ne permet pas à 15 jeunes de manifester contre le président. Il envoie des centaines de policiers pour les mater".
"Il y a suffisamment de raisons pour que les gens se soulèvent et disent: maintenant ça suffit!", martèle le défenseur des droits de l’homme, qui pronostique que "le jour où vous aurez des milliers de personne dans la rue, le régime tombera".
Pour autant, le journaliste rêve d’une transition en douceur: "Nous devons être conscients qu’il y a un besoin d’organiser la transition, de façon à ce que (les dirigeants) puissent partir pacifiquement", dit-il.


sn/cpb/clr/hba
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